Du 21 au 23 octobre

Entre Ninh Binh et Hué, ce sont 600 km d’une route à grande (très grande) circulation sur laquelle il n’y a pas beaucoup de choses intéressantes. Par ailleurs, il ne nous reste que 45 jours de visa et nous aimerions bien que ces jours ne soient pas uniquement consacrés à pédaler sur cette grande route !

Alors nous décidons de prendre un bus jusqu’à Hué ! Et oui ! Nous passons par une agence. Réservation ce matin, le bus ce soir à 19 h 30 !

A l’heure dite, le bus arrive. Pas de place pour les vélos dans les soutes qui sont déjà pleines… d’œufs !!!!! Alors ils iront sur le toit du bus (les vélos, pas les œufs !). Les sacoches auront droit à une couchette libre ! Et nous, chacun notre couchette, très confortable !

A 5 heures du matin, nous voici à Hué sous la pluie ! Nous récupérons vélos et sacoches et gagnons la ville. Finalement, malgré quelques inquiétudes, cela s’est plutôt bien passé ! Ces bus sont bien conçus pour le voyage de nuit.

Située au centre du Vietnam, Hué est une ville que nous avons trouvée… animée, du moins au niveau de la circulation. Traverser le pont Tràng Tien, (construit par les français à la fin du XIXème siècle), c’est toute une aventure !

C’est aussi une ville très touristique, une évidence vu son passé et son patrimoine !

Au XVIème siècle, Hué est la capitale des Nguyen, les seigneurs du sud, et devient capitale de tout le Viet Nam après la réunification par Gia Long en 1802. Elle devient alors résidence impériale et siège de la cour.

A l’époque de l’Indochine française, la monarchie est maintenue, mais passe sous tutelle. Hué gardera son statut de ville impériale jusqu’en 1945, date de l’abdication du dernier empereur Bao Dai.

La ville a beaucoup souffert de la guerre contre les Américains qui bombardèrent la cité Impériale lors de l’offensive du tet en 1968 !

Commencée en 1803, les travaux de construction de la ville ne s’achevèrent qu’en 1832.

La nouvelle capitale fut dessinée en accord avec la tradition vietnamienne et en harmonie avec la rivière des Parfums et la montagne Ngu Binh.

La ville comprend trois enceintes imbriquées. A l’extérieure, la citadelle pour les bâtiments administratifs (actuellement un quartier de 55 000 habitants), fortifiée et entourée de douves. La deuxième enceinte correspond à la Cité Impériale et héberge palais royaux et lieux de culte. Enfin, la troisième enceinte, la Cité Pourpre Interdite abrite les résidences royales.

Nous sommes sur place dès l’ouverture des lieux (7 h) afin d’éviter les groupes qui arrivent vers 10 h. Le billet d’entrée, suivant la formule, permet de visiter la cité impériale et plusieurs tombeaux impériaux.

Nous entrons sur le site par la superbe porte du Midi. Etant seuls, nous pénétrons dans le palais du Trône en rénovation.

Malgré les échafaudages, les échelles, les matériaux divers, on nous laisse déambuler et prendre des photos. La rénovation est loin d’être terminée mais, pour le peu que l’on ait vu, ce palais sera une splendeur !

Nous passons pratiquement quatre heures à découvrir ce site tellement cet ensemble de bâtiments est vaste et riche ! Entre les temples, les diverses résidences royales, les jardins, les lieux de culture (théâtre, bibliothèque…), le temps passe bien vite.

Au nord de la Cité pourpre Interdite se situe le Kien Trung Palace qui servait de résidence privée aux deux derniers empereurs de la dynastie Nguyen du Viêt Nam. Il fut détruit par le Viêt Minh en 1947. La rénovation, commencée en 2019 est achevée en 2023 et il est ouvert au public depuis janvier 2024.

L’architecture du palais de Kien Trung se caractérise par son mélange unique de styles architecturaux de la Renaissance italienne, française et vietnamienne traditionnelle. Nous avons beaucoup admiré l’art des mosaïques en porcelaine aux motifs décoratifs.

Le motif du dragon à cinq griffes (symbolisant la puissance de l’empereur de la dynastie Nguyen) est présent à de nombreux endroits de la façade.

 Nous n’en finirions pas de parler de cette cité impériale tant son histoire est passionnante !!!

Construite en 1601, c’est la pagode la plus haute du Viet Nam avec les sept niveaux de sa tour octogonale évoquant les sept réincarnations de Bouddha. c’est un des symbole de la ville !

Le temple est assez simple et est précédé d’un très joli jardin de bonsaïs. Sur le côté gauche de la pagode, une antique voiture bleue : elle a appartenu au moine Thich Quang Duc qui, en 1963, s’immola par le feu en plein Saïgon pour protester contre le pouvoir dictatorial de Diem, alors président du Viet Nam du sud.

Tombeau de Tu Duc

La dynastie Nguyen se fit construire de somptueux mausolées impériaux. Le tombeau par lui-même n’occupe qu’une petite partie d’un grand espace appelé « mausolée ». Celui-ci se trouve dans une espèce d’immense parc de plusieurs hectares magnifiquement aménagé.

Les travaux étaient entrepris du vivant des rois ce qui leur permettait de « superviser » l’ensemble.

On y trouve en général une esplanade avec les statues des mandarins et leurs montures (chevaux et éléphants), un pavillon avec une stèle contant la biographie du roi, le temple dédié et enfin l’enclos du tombeau lui-même !

Tout autour, on trouve de nombreux plans d’eau, des superbes essences d’arbres et d’autres bâtiments.

Nous avons visité celui de Tuc Duc, immense, qu’il a fait construire de son vivant. Des sommes astronomiques furent investies dans sa construction (au moins 3 000 personnes y travaillèrent).

Tombeau de Minh Mang

Le tombeau de Minh Mang que nous avons visité ensuite est plus petit mais fort plaisant d’autant que , ce matin, le soleil est présent. Minh Mang en fit les plans mais mourut avant le début des travaux. Il est vrai qu’avec 30 épouses, 300 concubines et 142 enfants, il devait être épuisé !!!

L’encens

Tout proche du tombeau de Tu Duc se trouve le village de Thuy Xuân dont la particularité est la fabrication de bâtons d’encens. Dans les boutiques, c’est une explosion de couleurs !