Voyages à vélo

De Brig à Martigny

Du 29 août au 5 septembre

Itinéraire

De Brig à Tasch

De Brig à Visp, nous pédalons sur une bande cyclable bien sécurisée. Mais, à Visp, nous prenons la direction de Zermatt. Une route étroite, sans aménagements cyclables avec beaucoup de circulation et notamment des camions !

Nous avons un moment de calme au niveau d’un long tunnel où les vélos sont déviés sur l’ancienne route complètement déserte si ce n’est une exploitation forestière.

Nous apercevons au fond de la vallée des glaciers très beaux sous le soleil.

De temps à autre, un coup de sifflet nous rappelle qu’un train circule dans cette vallée. Il relie Visp à Tasch. Pour rejoindre Zermatt, il faut utiliser le « train navette » à partir de Tasch.

En effet, la route entre Tasch et Zermatt n’est pas ouverte à tous les véhicules. Pas de problèmes pour les vélos, mais pour les véhicules à moteur une autorisation est nécessaire, autorisation accordée seulement aux résidents et à quelques exceptions.

Zermatt

L’entrée de Zermatt n’est pas très « glamour » mais on découvre au loin le Cervin, montagne mondialement connue au profil si particulier.

Il s’agit de l’une des stations de ski les plus réputées de Suisse et d’Europe, notamment en raison de l’altitude et de l’étendue de son domaine skiable, le plus haut d’Europe et l’un des plus grands, et de sa contiguïté avec plusieurs des plus hauts sommets d’Europe, notamment le Cervin (Matterhorn), le Liskamm, la pointe Dufour, la Dent Blanche et le Weisshorn.

Les alpages étaient déjà peuplées il y a plus de 6000 ans. Mais c’est la première ascension du Cervin en 1865 qui marque le début du fort développement touristique à Zermatt. En 1891, la voie ferrée est construite entre Viège et Zermatt. En 1944, pour la première fois, les touristes deviennent plus nombreux pendant la saison hivernale qu’estivale. Un héliport est créé en 1968.

Laure prend le petit train du Gornergrat qui va la hisser à 3089 m d’où elle peut admirer le Cervin bien sûr mais aussi d’autres sommets et glaciers.

 La ligne, à voie étroite et à crémaillère sur toute sa longueur, a été mise en exploitation le 20 août 1898.

La ligne a été électrifiée dès le début. La gare de départ à Zermatt se trouve juste à côté de celle du Matterhorn-Gotthard Bahn à 1 604 mètres d’altitude. La ligne fait 9,3 km avec une pente maximale de 20 % et aboutit au Gornergrat à 3 089 mètres, plus haute gare ferroviaire à l’air libre d’Europe.

En 1909, la voie a été prolongée de 310 mètres pour atteindre le sommet. Jusqu’en 1928, la ligne n’était en service que l’été. À la sortie de la Première Guerre mondiale, les premières circulations hivernales allaient uniquement jusqu’à Riffelalp puis Riffelboden. La section suivante jusqu’au sommet présentait un risque assez fort d’avalanches.

En 1939, des travaux pour construire des pare-avalanches débutèrent. À partir de 1942, les trains purent circuler jusqu’au sommet en hiver, à la suite de la construction d’une galerie paravalanche de 770 mètres.

Pendant ce temps, Lionel découvre Zermatt, ses rues bordées de boutiques de luxe, ses hôtels haut de gamme, ses touristes souvent fortunés (vu les prix pratiqués !), bref, un lieu bien particulier !

Il faut découvrir le vieux village avec ses chalets typiques datant des XVIème et XVIIème siècles, c’est un contraste saisissant avec le reste de la ville !

Le village a quand même su garder son aspect typique de village valaisan de montagne, par des règles d’urbanisme et de construction très strictes.

Il est en particulier interdit aux automobiles, afin d’éviter la pollution de l’air qui pourrait perturber la vue depuis la commune en direction du Cervin. Seules y circulent de petites voitures électriques limitées à 20 km/h.

Après le retour de Laure des sommets, nous déambulons dans les rues de Zermatt ce qui n’est pas désagréable car la température est douce et le nombre de touristes limités (c’est la fin août)

De Tasch à Sion

Nous quittons le joli camping de Tasch sous un ciel gris qui laisse échapper quelques gouttes et redescendons la vallée montée avant-hier. Petit à petit, le soleil revient. Sur l’ancienne route, on dégage un éboulement de terrain.

Le train fait toujours ses va-et-vient et nous gratifie de ses coups de sifflet.

A Stalden, pause photos dans ce très beau village. Puis, nous empruntons une jolie petite route qui nous avait échappé à la montée.

A Visp, l’Office du Tourisme est incapable de nous renseigner sur la voie cyclable Rhône route (voie n°1) qui relie Andermatt à Genève.

Nous retrouvons cette piste un peu après Visp. Pas très intéressante cette voie cyclable, nous sommes loin de la qualité des pistes italiennes notamment ce qui concerne le balisage et le revêtement !

Après une nuit au camping « Monument » à Susten, nous gagnons la ville de Sion. Ce camping, qui n’a rien d’un « monument » est à éviter. Le rapport qualité / prix est très très loin d’être à la hauteur !!!

Dans le centre de Sion, nous sommes accueillis par une fanfare en costumes locaux (?).

La ville de Sion fut occupée dès le néolithique. Jusqu’à la fin de l’époque romaine, Sion reste dans l’ombre de Massongex puis de Martigny qui ont l’avantage de se trouver sur la route stratégique du Grand-Saint-Bernard. Ce n’est qu’au Vème siècle, lorsque l’évêque y déplace le siège épiscopal, que la ville devient le centre socio-culturel de la région. 

La ville de Sion fut détruite et pillée à plusieurs reprises jusqu’en 1475, date à laquelle les troupes savoyardes furent repoussées à ses portes lors de la bataille de la Planta.

La ville croît alors lentement jusqu’au terrible incendie de 1788. Elle est reconstruite, mais ses remparts sont abattus au XIXème siècle. Il n’en reste aujourd’hui que la Tour des Sorciers et la Tour de Guet.

Deux pitons rocheux dominent la ville. Sur l’un est érigé le château de Valère (ou basilique mineure) et sur l’autre se dresse le château du Tourbillon.

Nous grimpons la rue des châteaux, très raide, nous la finirons d’ailleurs à pied en poussant les vélos !

Le château de Valère (basilique)

A droite, la basilique. A l’intérieur outre les peintures murales, nous y voyons un orgue. C’est le plus vieil orgue jouable au monde. Il date de 1430 !!!

Le château de Valère est une église fortifiée qui obtint le grade de basilique mineure lors de la visite du pape Jean-Paul II en 1984. 

Le bâtiment principal du château est la basilique Notre-Dame de Valère. Bâti aux XIIème et XIIIème  siècles, il était la résidence des chanoines du chapitre de la cathédrale. Ils y habitèrent jusqu’à la Révolution française.

Les anciennes dépendances des chanoines abritent aujourd’hui le Musée d’histoire du Valais, fondé à cet endroit en 1883 et entièrement refait depuis 2008.

Une petite grimpette nous conduit sur la colline d’en face au château du Tourbillon. Nous aurons la chance de pénétrer dans la chapelle, le guide nous ayant ouvert la porte et gentiment commenté les peintures murales du XIVème siècle.

Le château de Tourbillon est un château épiscopal en ruine.

Sa construction remonte à la fin du XIIIème siècle. De nature défensive et perché au sommet d’une colline rocheuse et escarpée, l’ouvrage servait de résidence aux évêques de Sion. Le château de Tourbillon est passablement endommagé par les conflits entre les évêques et la population valaisanne. Il est incendié en 1417 pendant une guerre entre le peuple de Sion et la famille de Rarogne, puis est reconstruit une trentaine d’années plus tard.

En 1788, il est complètement détruit par un autre incendie. Les pierres du château de Tourbillion servent pendant un certain temps pour les constructions dans la région avant que les ruines ne soient renforcées au XIXème siècle pour en faire un monument historique.

Nous redescendons dans le centre de Sion, parcourons les rues du centre historique, faisons un petit détour par la tour des Sorciers et gagnons la cathédrale Notre-Dame du Glarier.

Notre-Dame du Glarier

La cathédrale Notre-Dame du Glarier est la plus jeune cathédrale médiévale de Suisse.

Le sanctuaire actuel fut construit après deux églises précédentes. La première, datant du VIIIème siècle fut détruite par un incendie en 1010. La seconde cathédrale (de style roman) fut entièrement mise à sac et brûlée par les troupes d’Amédée VI de Savoie en 1352. Lors de la Fête-Dieu de 1403, les combles du clocher sont accidentellement incendiés et les cloches fondent. Enfin, en 1418, Guichard de Rarogne et ses partisans dévastent la cathédrale.

La cathédrale actuelle ne fut construite qu’à la fin du XVème / début du XVIème siècle sur les fondations de l’église romane. Le clocher-porche roman du XIIème siècle est conservé. Le toit de la cathédrale fut la proie des flammes lors de l’incendie de la ville en 1788.

C’est vraiment une ville plaisante, à la fois animée et calme, il doit faire bon y vivre !

Le Val d’Hérens

Nous nous enfonçons dans une vallée transversale, le Val d’Hérens.

Une belle montée jusqu’à Vex puis la pente s’adoucit et nous atteignons les pyramides d’Euseigne. Rien à voir avec Khéops ici, c’est ce que nous appelons des cheminées de Fées !

Celles-ci se sont formées à la fin de la dernière glaciation, voici 80 000 à 10 000 ans. Lorsque le glacier s’est retiré, il a laissé derrière lui une moraine compacte truffée de gros blocs de rochers.

La pluie et les eaux de fonte ont libéré peu à peu les rochers. Et pendant que l’eau creusait la moraine, les morceaux de roche ont fait office de chapeaux protecteurs formant ainsi ces monuments naturels.

Elles sont malheureusement condamnées à disparaître soit par effondrement, soit par érosion. Le chapeau rocheux protecteur bascule et la colonne morainique devient plus vulnérable. D’ailleurs plusieurs colonnes sont déjà « nu-tête ».

Une dernière montée nous hisse à Evolène, superbe village, superbes chalets. Ici, on a su conserver le patrimoine bâti.

Aux chalets très bien entretenus, fleuris en cette saison s’ajoutent les « raccards » constructions en bois où l’on conservait le grain.

Le village d’Evolène constitue le centre névralgique de la commune. Village le plus peuplé avec près de 800 habitants, il accueille notamment l’administration communale ainsi que de nombreux commerces et restaurants, le long de sa rue centrale, spécialement animée et entourée de part et d’autre par des bâtiments traditionnels typiques de l’architecture locale. 

Nous remontons la vallée au-delà d’Evolène en direction du barrage de Ferpècle. Nous empruntons une route relativement plate jusqu’au village des Haudères peuplé de 450 habitants puis grimpons jusqu’à La Forclaz.

A partir de là, la route devient très étroite ce qui n’empêche pas le car postal de monter jusqu’au hameau de Ferclèpe. Impressionnant de se faire doubler par un bus sur une telle route. Mais que les Suisses ont de la chance d’avoir un tel service !

Tout le long de cette magnifique route, nous admirons les glaciers dominés par la Dent blanche (4358 m), les alpages et chalets, les deux dents de Veisivi… un superbe spectacle !

Le Val d’Herens est aussi le lieu d’origine de la vache d’Herens. Nous en avons peu vues car elles sont encore en alpage.

Les animaux de cette race sont dotés d’un tempérament vif et belliqueux qui se concrétise par la manifestation d’un rituel de dominance exacerbé.

Les combats auxquels se livrent naturellement les vaches lors de la mise à l’herbe, de la montée à l’alpage ou lors de la réunion de deux troupeaux en témoignent. Cette aptitude est bien sûr à la base de l’organisation des combats de vaches qui ont lieu chaque printemps.

Mais il nous faut quitter cet endroit enchanteur, récupérer notre matériel laissé au camping d’Evolène (pour monter à vide), se résoudre à redescendre ce val d’Hérens et rejoindre la vallée du Rhône.

Nous gagnons le camping de Bramois que nous vous recommandons chaudement tant pour son accueil que pour les services proposés aux campeurs !

De Sion à Martigny

la vallée du Rhône continue et nous avec ! Nous passons à nouveau dans la jolie ville de Sion où nous rencontrons Claude et Jean-Luc, des Sédunois. Ils connaissent Digne et les œuvres d’Andy Goldsworthy, incroyable ! Ils nous offrent un café, ce qui nous permet de faire plus ample connaissance. Une bien belle rencontre !

Petite pause au lac près de Sion pour sécher la tente et pique-niquer. Au menu : œufs durs, fromage, yaourts, fruits et gâteaux. Oui mais… les œufs, le fromage et les yaourts sont restés dans le réfrigérateur du camping de Bramois. Donc, nouveau menu : fruits et gâteaux !!!!!

Nous gagnons ensuite Martigny par la voie cyclables Rhône route avec un fort vent de face à travers pommiers, abricotiers, poirier et vignes bien sûr, le Valais étant la région viticole la plus importante de Suisse !

La région de Martigny est très agricole. On y trouve des arbres fruitiers et de la vigne. Lorsque nous y sommes passés au mois de juillet, c’était la période de ramassage des abricots.

Actuellement, on ramasse les pommes et les vendanges sont en cours.

Martigny compte environ 20 000 habitants. Son nom latin d’origine celtique est Octodurus « les huit portes ». Elle sera incorporé à l’empire romain et Claude y fonde une cité romaine en 47. Le nom « Martigny » est attesté pour la première fois au XIIème siècle.

Outre les nombreuses ruines romaines, dont des arènes romaines en bon état de conservation, la ville abrite une importante galerie, la Fondation Pierre-Gianadda, au rayonnement international, ainsi que le château de la Bâtiaz, construit au XIIIème siècle.

Un petit tour à la fondation Pierre Gianadda où une exposition était consacrée aux photos de Henri Cartier Bresson. Mais bien d’autres choses à voir tant à l’intérieur que dans le parc.


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  1. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. Quels paysages magnifiques ! Vous n’avez pas froid ? Ici la chaleur est encore au rendez-vous. Nous avons de magnifiques journées. Tout le monde va bien. J’ai hâte de vous revoir. Pédalez bien !
    Je vous embrasse. 🙂

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