Voyages à vélo

De Sucre à Punata

Du 27 mai au 01 juin

Itinéraire

288 km 4200 m de dénivelé positif 4150 m De dénivelé négatif

De Sucre à Aiquile

La sortie de Sucre ressemble à la sortie de toutes les villes que nous avons connues en Amérique du sud ! Une circulation dense, anarchique où se mêlent bus, camions, collectivos, piétons… Mais la vidéo est plus explicite !

Vidéo : Sortir de Sucre

A la sortie de Sucre, tout là-haut, la vue est magnifique sur les montagnes environnantes. Et c’est parti pour une superbe descente de 20 km. Les paysages sont un peu ternes car le soleil est absent ce matin, c’est gris. Et puis l’asphalte de la route devient du béton, c’est moins roulant !

Dans ces régions, nous ne trouvons pas d’eau : ni rivières, ni fontaines, ni ruisseaux, ni lacs… Donc, il faut acheter de l’eau en bouteille et ce faisant, nous multiplions les déchets de plastique qui envahissent ces pays ! Mais bien difficile, pour nous, de faire autrement !

Le prix de l’eau est assez fluctuant selon les boutiques : 10 bol pour 2 litres et plus loin, c’est 9 bol pour 3 litres ! Les étrangers se font vite avoir ! C’est vrai aussi que pour nous, ce n’est pas cher !

Nous trouvons un coin de bivouac facilement alors que le relief ne s’y prête pas bien. Nous nous pausons à 15 h 30. Comme il nous faut une heure pour installer le bivouac, cela nous laisse un petit moment tranquille car, ici, la nuit tombe à 19 h.

Le ciel est bien noir ce soir et nous apercevons, au loin, derrière les montagnes, des éclairs d’orage. En début de nuit, l’orage éclate, c’est pluie, vent, tonnerre, éclairs ! Pourvu que le terrain ne s’éboule pas dans le rio en contrebas !

Au matin, la tente est mouillée, le ciel bien gris mais il ne pleut pas. Nous pédalons dans de beaux paysages de roches rouges mais sans soleil.

L’orage de cette nuit a provoqué de nombreuses coulées sur la route. Bien souvent, la voie de droite est inutilisable, parfois c’est de la boue, parfois des cailloux, parfois du sable…

Nous sommes doublés par un camping-car de Français qui nous proposent de l’eau potable, sympa !

Nous arrivons au point bas de ce secteur (1500 m) au Puente Arce où nous franchissons le Rio Grande que nous suivions depuis un moment.

La route est bordée de cultures de papaye, de maïs, d’avocat… Elle est principalement montante cette route mais elle est bien belle même sans soleil !

Pique nique après le village de Eje Pampa où nous avons acheté de l’eau. Que les visages de ces Indiens sont fermés ! Peu de sourires (surtout chez les femmes). Serait-ce la timidité, la pudeur, la peur de l’étranger ou tout à la fois ?

A 15 h, il faut comme d’habitude s’enquérir d’un coin de bivouac. A droite, des habitations assez nombreuse, à gauche, des cultures, pas simple ! Juste avant le village de Chinguri, se trouve un terrain bien plat : il y a bien quelques épines au sol, nous sommes bien près du village et on nous voit de la route… mais bon !

Ce matin, la roue arrière du vélo de Lionel est bien « molle », une crevaison lente due à une épine sans doute. Nous regonflons, la réparation attendra ce soir.

Nous traversons quelques villages, les enfants vont à l’école dans leurs uniformes, on emmène les chèvres pâturer… Et toujours beaucoup de cultures sur le côté gauche de la route (où se trouve le rio source d’eau). Cultures d’oignons, d’échalotes… que l’on traite allègrement !

Et puis la route se redresse, finies les cultures, c’est une route de montagne qui monte raisonnablement jusqu’au sommet à 2400m. Ce doit être un col mais en Bolivie, il n’y a ni pancarte, ni nom pour les cols qui de toutes manières ne sont pas répertoriés (information pour les centcolistes !)

Voici la petite ville d’Aiquile. Rien de bien particulier à voir mais Aiquile est connue pour autre chose : Le Charango !

Le charango est un instrument de musique à cordes pincées des peuples autochtones des Andes, inspiré des diverses formes de guitares anciennes apportées par les colons espagnols au XVIᵉ siècle. Il est peut-être originaire de la ville bolivienne de Potosí ou de la ville d’Ayacucho au Pérou au XVIIIᵉ siècle. 

Depuis plus de 500 ans, le charango fait partie intégrante de la vie des Aiquileños ; les accompagne dans les peines et les joies. Aiquile est la capitale de l’instrument, elle produit chaque année environ 400 instruments du pays et du monde.

La qualité du charango aiquiléen a été atteinte parce que les artisans ont perfectionné leur technique mais son succès est également dû au naranjillo, au laurier, aux orangers et à sept autres espèces d’arbres typiques d’Aiquile. Ses bois sont idéals pour un bon son du charango.

Autre particularité, pour nous, nous avons trouvé un endroit où déguster un VRAI café fraîchement moulu ! Excellent !

Sur cette étape, nous avons vu aussi des fleurs, des perroquets, un camion renversé, un cochon sur pattes et un autre pendu…

Vidéo : Après l’orage

De Aiquile à Pisco Maya

Depuis Aiquile, nous pédalons dans de beaux paysages avec le soleil enfin revenu.

Après quelques montées et descentes, nous atteignons le gros village (ou la petite ville) de Mizque. Partout des cultures d’oignons, de pommes de terre, de pois… Mizque ne présente pas d’intérêt touristique mais nous y faisons un bon repas pour 24 bol (3,50 € pour deux).

C’est une longue montée qui nous attend. Mizque est à 2000 m d’altitude et nous montons à un col qui culmine à 3800 m ! Nous n’y serons pas ce soir. Même si Laure est persuadée que l’on trouvera de l’eau dans un hypothétique village plus haut, nous en achetons quand même deux litres.

La montée est régulière mais longue et il fait chaud ! A 16 h, nous avons parcouru 17 km et monté 800 m. Il est temps de se pauser mais pas de village ! Nous ferons avec l’eau que nous avons !

Pour le bivouac, ce n’est pas facile ! Soit c’est désert et les pentes sont abruptes, soit c’est plus plat mais c’est habité !!! Finalement, nous installons la tente au milieu des eucalyptus à 50 m de la route !

Et dans les eucalyptus, des perroquets par dizaine qui piaillent à qui mieux mieux ! Quel boucan ! En espérant que la nuit… ils dorment !

Ils ont dormi jusqu’à 6 h ! A 7 h 30, ils quittent leur « dortoir » pour aller on ne sait où !

Nous, nous savons où nous allons aujourd’hui ! Il nous faut monter jusqu’au col à 3800 m et à 35 km ! Départ plutôt descendant jusqu’au pont de la Liberté et puis ça monte. Et pourtant, sur ces pentes fort raides, on cultive pommes de terre, lupins, pois…

Nous traversons le village de Kury Alto où nous récupérons de l’eau, puis toujours en montée, la route se faufile dans une forêt de pins. Descente sur le village de Pukara Alto toujours entre pins et cultures.

Maintenant, la pente se redresse durant 6 km à 6 % , 7 % de moyenne. Les cultures disparaissent et le paysage devient désertique.

Surprenant, sur les dix derniers kilomètres avant le col, nous retrouvons les cultures et les habitations ! Enfin le col à 3800 m ! Côté descente, toujours ces champs cultivés et ces petits villages aux jolies maisons d’adobe !

La tente est installée ce soir à 3500 m au bord d’une petite rivière. Un joli coin, bien agréable !

De Pisco Maya à Punata

Un peu frisquet ce matin à 3500 m, -1°C sous la tente ! Mais le soleil arrive bien vite et la température monte nous permettant de prendre le petit déjeuner, si ce n’est en pleine chaleur, du moins dans une certaine douceur.

Ces paysages de cultures sont très beaux. Nous sommes sur un altiplano et finies les cultures de légumes, place à l’avoine et au blé. C’est le moment de la moisson, moisson qui se fait encore à la faucille !

Les gerbes de céréales donnent des couleurs et un relief bien particuliers à tous ces champs. Tout au long de la route, les villages égrènent leurs maisons d’adobe ocre jaune, pour nous un endroit magnifique.

Dommage pour les touristes qui parcourent cette région en bus, souvent de nuit, de ne pas s’imprégner de cette campagne bolivienne authentique !

Fin de l’altiplano, la route va plonger vers les petites villes d’Arani et Punata. Et là, quel tristesse, les déchets, au milieu desquels les chiens divaguent, bordent la route de chaque côté.

Parlons des chiens.

Pauvres chiens errants qui n’en finissent pas de maigrir et qui attendent sur le bord de la route que les occupants d’un véhicule leur jettent une maigre pitance. Quelquefois, ils aboient pour faire les méchants, mais il suffit de stopper le vélo et là, c’est la fuite.

Sale chiens, surgissant d’une habitation et particulièrement agressifs parfois. D’ailleurs, Laure a bien failli se faire mordre par un molosse, et bien sûr, personne pour le rappeler !

A la fin de la descente, nous pénétrons dans la petite ville d’Arani qui possède une très belle église coloniale. Elle est connue comme la « Terre du Pain et du Vent ». En effet, le pain d’Arani est très demandé à Cochabamba et dans la région.

Fin de l’étape, Punata. Autre petite ville très animée possédant, elle aussi une belle église. Elle est connue pour être l’une des plus grandes productrices de chicha del Valle, une boisson traditionnelle qui s’est maintenue depuis l’époque des Incas. 

C’est une ville très vivante qui possède un mercado (marché) récent, propre et agréable où il fait bon déjeuner. Par contre, il est difficile de trouver un endroit pour manger le soir dans cette ville

Des étudiants tenaient un certains nombre de stands dans la ville pour sensibiliser les jeunes à l’environnement, à la nourriture, aux mathématiques… il y avait même un concours de jeu d’échecs.

Vidéo : Entre Sucre et Punata

  1. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. Je vois que vous avancez bien et vous nous faites encore partager de magnifiques endroits. Ici tout va bien. Il pleut toujours tous les jours l’après-midi. Pluie depuis plus d’un mois. C’est très vert mais lassant. Le chat a eu 1 an le 1er.
    On vous suit avec les voisins. Bisous de Digne.

  2. Gicquel Jean-Pierre

    Bonjour les amis, toujours un plaisir de vous suivre, quelle dextérité dans les embouteillages de Sucre ou sur les routes défoncées par l’orage … si en plus il faut gérer les chiens agressifs ! L’aventure reste belle. Merci pour le partage. Bises. jean-Pierre.

  3. Michele Brocvielle

    Pour moi rouler dans les embouteillages de Sucre et la descente sur la route défoncée, c’est de la pure folie, en même temps vous n’aviez pas le choix. Je m’étonnais que vous n’ayez pas de problème avec les chiens errants, et donc et bien si il faut faire attention aussi à eux, en plus des camions, des trous, etc…

    Magnifique la photo avec reflets dans l’eau!. Elle est duquel de vous deux?????

    Avez-vous goûter la chicha del valle??? vous ne le dîtes pas…

    Est-ce que les perroquets, hormis leurs piaillements, vous laissent des « cadeaux » sur la tente? fientes par exemple??

    Quel dommage les déchets sur le bord de la route, mais au sud de l’Italie, on a la même chose encore aujourd’hui et il y a 25 ans en arrière, sur l’île de Groix, j’ai photographié la décharge qui se jetait dans la mer. Heureusement depuis, elle a disparu.

    Je reste toujours aussi émerveillée par tous ces paysages tellement changeants, tellement différents.

    Bises

    Michèle

  4. Bruno LITWIN

    Lionnel, le Club des Cent Cols a édité des catalogues de cols de tous les pays d’Amérique du Sud. Pour la Bolivie. 6 cols routiers y ont été recensés, ainsi que 18 cyclables non goudronnés. Toujours en admiration devant tes reportages, d’autant que les possibilités de conection ne doivent pas être faciles. Bonne continuation

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