Du 17 au 25 octobre
L’altiplano bolivien
La sortie de El Alto, dans le brouillard, fut conforme à toutes les sorties des villes rencontrées jusque là ! Un joyeux b…..l où il faut être très prudent pour se faufiler entre bus, camions et collectivos ! Et nous avons subi cela durant vingt kilomètres. Ensuite, ce fut plus calme et nous avons retrouvé l’altiplano sur lequel nous pédalerons pendant quelques jours. D’aucuns trouvent que cette route est monotone, pas nous ! Bien sûr, c’est plat mais l’altiplano et les montagnes environnantes ont de bien belles couleurs.
Ici, on vit de l’agriculture. On y cultive principalement de la quinoa, des pommes de terre, un peu de blé. On élève aussi des vaches et des moutons qui paissent de chaque côté de la route sous la surveillance de bergères et bergers locaux : ici pas de clôtures !!!
Nous avions lu sur certains sites de voyageurs que la ville d’Oruro était horrible. Effectivement, l’entrée d’Oruro n’est pas très « glamour », même si de jolies statues en métal ornent l’entrée de la ville. Par contre, le centre ville est agréable avec une jolie place de Armas et des rues du centre ville gaies et animées.
Aujourd’hui, dimanche 20 octobre, sera une journée bien particulière. En quittant Oruro ce matin, surprise ! Pas de collectivos, pas de bus, pas de camions, une quantité infinitésimale de voitures, mais par contre des gens à vélo, à pied au milieu des rues, certains jouant même au ballon sur la route… Dans certains villages, nous verrons même des étals installés au milieu des rues ! En effet, la Bolivie s’est arrêtée, le temps d’une journée, car, aujourd’hui, c’est l’élection présidentielle qui désignera le Président du pays pour la période 2020 / 2025.
Ce sera pour nous une journée bénite. Nous parcourrons en effet 120 km sur l’altiplano pour rejoindre Challapata sans voir de véhicules à moteur si ce n’est quelques voitures et motos. Un calme qu’ont dû apprécier les vigognes rencontrées sur cette étape ! C’est tellement tranquille que nous pique-niquerons… sur la route !!!
Aujourd’hui, la circulation a repris ses droits. Nous bifurquons en direction de Las Salinas de Garci Mendoza où nous serons demain. Belle route, bordée de plaines où l’on trouve cultures et élevages (lamas et moutons) avec en arrière-plan des montagnes aux couleurs tirant sur le rouge. Par endroits, cultures et élevage disparaissent pour laisser place à une végétation arbustive voire à aucune végétation, on se croirait dans le désert !
En se cachant derrière une petite butte de terre, nous installerons un bivouac fort sympathique, il y fait même chaud ce soir et pourtant, nous sommes à 3700 m ! Mais gros changement ce matin, il fait –4° dans la tente et -10° dehors, heureusement, il n’y a pas de vent ! Nous n’avons pas eu froid, donc nos sacs de couchage sont au top ici !!!
Chemin faisant, nous sommes rattrapés par Sylvain qui voyage à vélo couché. Après une partie de voyage en Asie du sud-est, c’est maintenant l’Amérique Latine. Son compagnon de voyage est bloqué à cause d’une tendinite. Mais, il rejoindra Sylvain à l’entrée du salar d’Uyuni en tuk-tuk et finira le voyage avec ! Original, non ? Pour l’instant nous découvrons, à Jayocota, le très impressionnant cratère causé, dit-on, par l’impact d’une météorite ! Mieux vaut bivouaquer très loin lorsque cela arrive !!! Un vent assez fort, de face bien sûr, nous accompagnera sur les vingt derniers kilomètres.
A partir de Las Salinas, fini l’asphalte, c’est une piste durant 35 km. Les paysages sont superbes, le revêtement un peu moins surtout lorsque c’est du sable, les dérapages sont plus ou moins contrôlés, ou de la « calamina », et alors nous rebondissons sur le vélo !
Nous y subirons notre première crevaison : roue arrière du vélo de Lionel. Halte vers midi face au volcan Tunupa qui nous gratifie de couleurs fabuleuses. Et, récompense sur les hauteurs de Tahua, une vue extraordinaire sur le salar d’Uyuni, la plus grande étendue de sel du monde !!!
Vidéo : Contraste sur l’altiplano
Sur le salar d’Uyuni
Aujourd’hui, nous pénétrons sur le salar avec un peu d’inquiétude. En effet, nous n’avons jamais pédalé sur du sel. Mais à cette époque, le salar est sec donc le sel est dur.
Par contre, si le salar est plat, il n’est pas lisse et les polygones que forme le sel nous font sauter sur le vélo. Mais qu’importe, c’est un moment unique, fabuleux et quel privilège de rouler dans cet endroit, nous sommes euphoriques !
Nous nous dirigeons vers l’Isla Inca Huasi (l’île aux cactus) que nous atteignons après 40 km. Si le salar est fascinant, l’île est magnifique c’est une forêt de… cactus ! Mais si l’endroit est superbe, il est aussi très couru et les touristes sont bien présents.
Arrivés en 4×4, ils piquent-niquent et visitent l’île avant de repartir vers un autre lieu touristique. Très intéressés par nos vélos, nous donnerons de nombreuses informations sur notre voyage à des Roumains, à un groupe de Québécois et bien sûr à des Français… Un couple de Français nous donnera même de l’eau et des barres chocolatée, merci à eux.
Nous décidons de bivouaquer sur le salar au pied de l’île. Moment unique, un rêve de Laure ! Un couple de cyclo-campeurs allemands arrivant de Uyuni seront nos voisins d’une nuit. Nuit étoilée, comme seul le ciel bolivien sait en offrir !
Nous n’aurons pas froid durant cette nuit, la température restant raisonnable (4° au lever du jour). Après ce bivouac de rêve, il nous faut repartir en direction de Uyuni. Aujourd’hui, nous roulerons 70 km sur le salar. Il fait chaud malgré l’altitude de plus de 3600 m (40 ° sur le compteur du vélo !).
La région occupée aujourd’hui par le salar d’Uyuni était recouverte il y a 11 000 ans par un lac. A cette période, le climat était plus humide qu’aujourd’hui et le niveau du lac se situait 100 m au-dessus du niveau actuel. S’en est suivie une période plus sèche et chaude qui a entraîné une réduction du lac et à terme la création du salar. Les salines d’Uyuni contiennent dix milliards de tonnes de sel dont vingt-cinq mille sont extraites chaque année. Il y a environ onze couches de sel, la croûte supérieure ayant une épaisseur de dix mètres. Le salar est aussi la plus grande réserve de lithium du monde (entre 50 et 70 % des réserves mondiales). Le lithium est indispensable à la construction des batteries de nos téléphones, appareils photo, etc, mais surtout de celles des voitures électriques dont la production est en pleine expansion. Ce lithium est difficile à extraire en raison du manque d’eau mais la Bolivie saura-t-elle résister aux sirènes des pays riches et préserver son salar ?
Nous sommes surpris de ne croiser aucun 4×4 et le salar nous gratifie d’un silence unique, c’est tellement rare ! C’est en arrivant presque à la sortie du salar, à l’hôtel de sel de Playa Blanca, que nous avons l’explication. Plusieurs dizaines de 4X4 sont stationnés là, leurs occupants déjeunant dans l’hôtel. Là encore, nous nous faisons remarquer (au bon sens du terme) avec nos vélos. Un Français de Haute-Savoie nous offre même une boisson, la bienvenue avec la chaleur ambiante. En fait, tout ce « petit monde » repartira en direction de l’île aux cactus dans l’après-midi.
Quant à nous, nous quittons le salar par une mauvaise route mais après avoir vécu une expérience extraordinaire. Nous gagnons ensuite Uyuni où nous allons nous poser deux ou trois jours pour préparer la suite…
Vidéo : Rouler sur le salar d’Uyuni
Gicquel Jean-Pierre
C’est toujours un plaisir de suivre votre périple, après les eaux bleues du Titicaca, ce lac salé d’Uyuni … Magique ! La transat du café est partie ce midi du Havre, les images des falaises d’Etretat font toujours rêver … Mais j’attends avec impatience la suite de vos aventures. Je vous embrasse. Jean-Pierre.
adin & Babeth Wilson du beaujolais
Bonjour les retraités
Nous découvrons votre blog…pas eu le temps de tout le parcourir..wifi oblige.
C’était un plaisir de vous croiser dans le salar d’uyuni et notre périple autour du monde de 8 mois semble bien un petit projet par rapport au vôtre. Pour les barres chocolatées, c’était un plaisir. Bon vent. Nous arrivons au chili à San Pedro de atacama. Rdv en France au printemps….peut être.
Martine Gothon
Impressionnants ce salar et cette forêt de cactus !
Et toujours de superbes photos !
C’est un voyage Extraordinnaire…….et vous pédalez toujours…!
Bravo bravo. Nous, on se sent bien minables avec nos petites sorties de club.
Nous n’avons plus les mêmes valeurs !!!
Mais on vous embrasse très fort, avec toute notre admiration.
Martine G
Delaunay Francis
Bonjour les nomades
Que dire de toutes les merveilles auxquelles vous nous faites participer
Je n’ai plus de superlatifs tellement votre périple est bluffant, tant sur les commentaires, sur les photos ……..que sur votre condition physique, on a l’impression que vous vous baladez comme nous au col de Bluffy
Encore merci et continuez bien de nous faire rêver
Bon vent ( pas trop quand même )
A + les nomades
Francis
Agnès & JeanPaul ZOPPI
Notre séjour VCA en Corse est terminé et c’est avec plaisir et admiration que nous retrouvons votre blog.
Nous n’essayons même pas de comparer!! Quoique…….
Nous avons eu les cochons et vous c’est moutons ou autres 4 pattes locaux!!
Les photos et vidéos sont toujours au Top et nous font oublier, pour un moment, les petites misères du pays!!
Encore bravo à vous deux; nous continuerons a à vous suivre en rêvant de ces belles contrées.
Agnès & Jean-Paul
Gérard LOEUILLET
Notre traversée du salarié et l’ascension du TUNUPA nous ont laissé des souvenirs inoubliables, et vous suivre, vous regarder (et vous écouter) nous émeuvent profondément ! Merci de raviver ces souvenirs et de nous faire partager votre aventure avec tant de talent !
Nous pensons beaucoup à vous et vous embrassons.
Claudette et Gérard L.
Cornut
Quel plaisir de vous suivre !!
Les photos sont magnifiques, les commentaires très fouillés, travaillés , sont au niveau d’un professionnel !!
Je suis très impressionné par votre périple , bravo et merci encore de nous faire partager votre aventure.
Continuez bien et soyez prudents
Guy