Voyages à vélo

De Siem Reap à Stung Treng

Du 18 au 24 décembre 2024

492 km

Pour ne pas être trop dépaysés, nous rejoignons le secteur d’Angkor car sur notre chemin, il y a un… temple.

Le temple de Banteay Srei est un autre temple mythique du site. C’est dans ce temple que Malraux vola un bas-relief et deux apsaras en 1923 !!! Il se fit prendre et rendit, heureusement le butin de son larcin !

Le site est très bien aménagé avec notamment un centre d’interprétation. Le temple, appelé citadelle des femmes, est entièrement décoré de reliefs sculptés dans un grès rose qui prend des teintes différentes suivant l’orientation du soleil.

Partout des motifs floraux, d’élégantes figurines, des scènes de la mythologie, de vraies dentelles. Il s’agit vraiment d’un des plus jolis temples khmers.

Mais il faut repartir et nous rejoignons la route 66. C’est la récolte du riz et de nombreux « tracteurs » locaux transportent quantité de sacs et les meules de paille grossissent devant les maisons en bois typiques du Cambodge !

A Srae Nouy, la guesthouse est limite, c’est loin d’être propre et la faune locale s’est invitée : pas les moustiques mais de gros cafards !

Nous faisons la connaissance de Marie et Max, cyclovoyageurs également, qui arrivent de Thaïlande.

Partis depuis longtemps, ils vont traverser le Cambodge avant de se rendre au Laos… et de continuer leur long voyage ! Nous avons échangé autour d’un plat de riz et d’œufs dans le restaurant local !

Aujourd’hui, le vent de face nous accompagne toute la journée sur cette route bien déserte. L’animation habituelle a disparu, peu d’habitations, pas d’enfants se rendant à l’école, bref, une journée inhabituelle !

De plus, le « restaurant » de bord de route où nous faisons halte ce midi nous sert une soupe de nouilles avec viande dure, style chewing-gum, et pousses de soja bien croquants.

Mais Lionel a réussi à éviter la coriandre !

Ce soir, guesthouse du bout du monde ! Pas d’eau chaude, le lavabo fuit, la porte ne ferme pas à clé et il y a même un cafard qui sort du lavabo (je vous laisse imaginer le cri de Laure à cet instant !).

Nous demandons à changer de chambre. Mais dans celle-ci, si la serrure fonctionne, toujours pas d’eau chaude, internet s’est évaporé, la moustiquaire extérieure est percée et, à chaque fois que vous ouvrez le robinet du lavabo, c’est le bain de pieds assuré ! Et pour cause, le tuyau d’évacuation n’est pas fixé !!! Bref que du bonheur ! Les joies du voyage hors des sites touristiques !

Un autre jour sur une route bien plus agréable où nous longeons des plantations de manguiers et de manioc.

Beaucoup d’enfants sur le bord de la route qui à vélo, qui à pied, qui à scooter qui vont ou reviennent de l’école dans leur uniforme, chemises blanches et pantalons ou jupes noirs.

Que de sourires, que de « hellos » et cela n’émane pas seulement des enfants, les adultes aussi !

Enfin, à Sra Aem, une guesthouse impeccable ! Heureusement car nous y restons deux jours, le temps de monter visiter le temple de Preah Vihear.

Une famille française loge aussi ici. Les parents, leurs deux enfants et leur mamie. Ils sont partis pour une année et alternent sac à dos, bus, taxis…

Temps superbe, route tranquille, une journée idéale ! 55 km de route plate et nous voici au pied de la pente qui doit nous emmener au sommet de la colline où se situe le temple. C’est ici qu’il faut prendre les billets et le 4X4 si vous n’êtes pas motorisé.

Nous attaquons une montée de 6 km sur une pente raisonnable aux alentours de 9%, 10%, ce n’est pas trop dur avec des vélos non chargés ! A 2 km du sommet, tout change.

Le béton remplace l’asphalte et la route se redresse, se redresse ! Il faut descendre et pousser le vélo, difficilement d’ailleurs, car la pente avoisine les 25%, 30% !!! Du délire !

Enfin nous voici là-haut au milieu des boutiques et restaurants des locaux. Le temple, dédié à Shiva, date de la première moitié du XIème siècle. Il s’étage sur les pentes d’une colline qui culmine à 640 m. On y accède par une « voie royale » composée d’escaliers et de chaussées en traversant différents bâtiments s’étendant sur une distance de 800 m !

En partie rénové, ce temple est superbe, d’autant que le soleil met en valeur les bâtiments en grès jaune. Les ornementations de pierre sculptée sont d’une qualité extraordinaire !

Au sommet, on a édifié un autel provisoire dédié à Bouddha.

Nous étions pratiquement seul sur le site ce matin, hormis les gardiens et des militaires. Militaires car un conflit frontalier opposait Cambodge et Thaïlande, chacun revendiquant la propriété du lieu. En 2013, la Cour Internationale de justice donna raison au Cambodge.

En descendant du temple, nous croisons de nombreuses personnes chargées d’offrandes mais aussi d’un pique-nique local.

Et surprise au niveau des boutiques ! De nombreux 4X4 stationnent et une véritable procession, portant offrandes, fleurs de lotus, pique-nique… monte vers le temple ! Serait-ce une sorte de pèlerinage ?

Et maintenant la descente sur ces pentes infernales. C’est plus impressionnant qu’à la montée. Nous sommes satisfaits d’avoir des freins à disques et arrivons en bas sans encombre

Nous venons de passer les 4 000 km aujourd’hui !

Ce matin, notre route est bordée de cultures de riz mais surtout beaucoup de manioc. Le manioc est une des principales cultures au Cambodge. Le pays est le quatrième producteur en Asie et le dixième au niveau mondial. C’est une culture de rente vitale pour les agriculteurs.

Le manioc (Manihot esculenta) est une espèce de plantes  originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Le manioc est une plante robuste et résistante qui supporte bien le réchauffement climatique.

C’est un arbuste vivace qui est largement cultivé dans les régions tropicales et subtropicales pour sa racine riche en amidon.

Le tubercule subit plusieurs opérations ( épluchage, lavage, râpage, séchage… ) avant sa transformation en farine, semoule ou fécule (tapioca).

Ici, le manioc sèche sur des bâches installées sur le bord des route .

Mais il n’y a pas que du manioc sur cette route ! Il y a les enfants et leurs « hellos » et aussi, rencontres plus rares, des cyclovoyageurs ! Tout d’abord un couple de jeunes tchèques qui veulent gagner Stung Treng, à 140 km, ce soir ! Nous, nous y serons seulement demain ! ça fonce la jeunesse ! Quelques kilomètres plus loin, c’est un couple d’Allemands que nous croisons. Plutôt dans nos âges et plus calmes sur les distances !

Ce midi, à Chhuaeb, nous avons bien déjeuné dans ce restaurant de bord de route, alors nous y sommes retourné dîner. De plus, les propriétaires sont extrêmement sympathiques ce qui ne gâche rien !

En revanche, encore une guesthouse limite ! Pas d’eau chaude, un peu sale (très si on regarde dans les coins), pas d’eau au lavabo, il faut utiliser la pomme de douche. Avez-vous essayé de vous rincer les dents avec une pomme de douche ? Cela requiert une certaine dextérité pour éviter de se laver le visage en même temps !!! Du moins, les draps ont l’air propres !

Et toujours la route avec son lot de véhicules divers ! Les vélos pour les enfants, les remorques pour les ouvriers se rendant dans les champs, les scooters à une, deux, trois voire… six places, les motos et leurs improbables chargements, les quelques voitures, pickup ou gros SUV… tout un monde !

De temps à autre, ce sont les festivités d’un mariage qui attirent notre attention : musique très forte, chaises habillées d’un tissu et d’un gros nœud, arche de fleurs à l’entrée…

Les enfants nous interpellent en permanence avec des « hellos » quelquefois accompagnés par leurs parents. Mais c’est aux entrées et sorties des écoles que ces « hellos » fusent. Il sont adorables ces écoliers et collégiens.

Mais les enfants cambodgiens ont-ils tous la chance d’aller à l’école ? Au Cambodge, seuls 25% des enfants de 3 à 6 ans sont inscrits à l’école maternelle. Les écoles publiques sont rares dans les campagnes et les municipalités les plus pauvres n’ont pas les moyens et compétences pour gérer leurs écoles communales. Toujours les plus pauvres qui sont pénalisés !!!

La vie continue malgré tout, la route aussi. Ce midi, nous avons acheté, sur le bord de cette route, des beignets de bananes ! Un délice !

Un peu avant d’arriver dans la ville de Stung Treng, nous traversons le Mékong sur le Sekong Bridge dont la construction a été financée en partie par.. la Chine !

  1. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. Ces gens sont incroyables îls peuvent transporter leur maison sur un vélo ! Ils ont des machines qui sortent de l ‘ordinaire c’est marrant à voir.
    Ici tout va toujours bien. Noël est passé. Les journées sont fraîches mais très ensoleillées. C’est agréable. Je vous dis à l’année prochaine. Des bisous 🥰

  2. Michele Brocvielle

    Seulement 4000 (hihihi)

    La pente à 3O% sur les photos, on ne s’en rend pas compte. Comme sur les photos de montagne, la perspective fausse la réalité, mais je comprends que même vélos sans sacoche, je comprends que vous ayez mis pieds à terre.

    Bise

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén