Voyages à vélo

De Cochrane à Villa O’higgins

Du 19 au 25 février

Itinéraire

De Cochrane à Carrefour route de Tortel

Nous quittons Cochrane avec des vélos bien chargés car nous n’aurons aucun ravitaillement avant O’Higgings.

Après les quelques centaines de mètres de béton, nous retrouvons le ripio. Laure s’aperçoit alors qu’elle n’a pas sa montre sur le vélo. C’est donc déchargement des sacoches et retour à l’hôtel pour Laure. Elle revient bien vite car, en fait, elle avait sa montre… au poignet !!!!!

Nous longeons le lac Esmeralda bien agité par ce vent que nous subissons de face !

Au loin, les montagnes et les glaciers dominent le paysage. Le ripio étant assez roulant, la route est agréable avec peu de circulation. Plus on descend au sud et moins cela circule.

Petit pique-nique et pour être confortable, nous fabriquons un banc avec des morceaux de bois.

Et puis la suite est moins plaisante car le ripio se transforme en calamina ! Nous sautons sur la selle, et si cela n’est pas terrible pour les vélos, ça l’est encore moins pour nos fessiers !!! Impossible de rouler vite et notre moyenne devient bien basse.

Une descente très raide sur des lacets, agrémentés de calamina, nous conduit à un joli coin de bivouac au pont Barancoso. Nous avons même une chienne qui nous tient compagnie !

Bivouac avec notre gardienne

Le soleil est un peu contrarié par les nuages ce matin. Sur la route, nous faisons halte à un « café » où sont déjà stationné deux bus. Les passagers y prennent cafés et tortas. Un bistrot du bout du monde, où il est difficile d’imaginer de vivre toute l’année dans cet endroit complètement isolé !

Nous croisons Mélanie et Guillaume, deux cyclovoyageurs Français, qui remontent du sud. Un agréable moment d’échanges.

Nous remarquons sur le bord de la route de gros sacs remplis d’une espèce de mousse. En fait ce sont des sphaignes récoltées en milieu humides et utilisées en agriculture.

Surprise, perdue sur la route, une espèce d’épicerie café où nous pensons trouver du pain. Mais pas de pain ! Alors, nous prenons deux cafés, mangeons deux beignets et en achetons deux autres.

Il y a de jolis coins de bivouac mais il est un peu tôt pour faire halte même s’il tombe quelques gouttes et que la pluie est annoncée pour demain.

Finalement, on bivouaque à l’intersection de la route de Tortel et de Puerto Yungay. Pas très glamour mais faute de mieux…

Du carrefour route de Tortel à Puerto Yungay

Le meuglement des vaches nous réveille ce matin ce qui n’est pas désagréable. La route s’élève brutalement et nous oblige à pousser les vélos. La suite est plus calme et changement de décors.

La route devient étroite, la végétation beaucoup plus dense, cela rappellerait (presque) la Colombie ou la Troncal Amazonica en Equateur, la chaleur en moins !

Quel dommage que le soleil soit absent et que la pluie s’invite, mais cela crée une ambiance d’un autre monde !

La descente vers l’embarcadère est ponctuée bien sûr de quelques raides montées et nous arrivons à Puerto Yungay.

Nous avons l’impression que l’église est à l’abandon mais non ! On y entre en marchant sur des palettes et l’intérieur est, ma foi, en bon état !

A l’embarcadère, quelques voitures et motos attendent l’arrivée du ferry qui arrive de rio Bravo de l’autre côté du fjord Mitchell. Et oui, c’est un fjord car nous sommes au bord du Pacifique, ce n’est pas un lac !

La traversée, environ une heure, nous permet d’échanger avec les deux autres cyclistes présents et avec quelques motards.

Le ferry

D’ailleurs, à propos des motards et des voitures, ils se rendent à O’Higgins, et une fois là-bas, il faut opérer un demi-tour car aucune route ne continue au-delà. Seuls les cyclistes et les randonneurs peuvent parvenir en Argentine en empruntant un bateau et un sentier !

De Rio Bravo à O’higgins

L’autre côté du fjord, c’est rio Bravo, juste un débarcadère. Le ripio reprend, pas très bon mais c’est plat !

C’est une route toujours étroite bordée d’une végétation luxuriante : d’imposantes fougères, des mousses, des lichens, des arbres immenses au milieu desquels émergent d’autres arbres morts depuis bien longtemps. Une ambiance disons… patagonienne !

Et puis, le peu de véhicules (ce sont les horaires du ferry qui commandent) associé à l’ambiance humide nous épargnent la poussière !

Allez, avant les grosses montées, pause bivouac au pied de belles cascades, où nous sommes rejoint par Carlos, un cyclocampeur espagnol rencontré sur le ferry.

Aujourd’hui, les pentes sont fort raides, pénibles, sur un ripio minable avec une météo médiocre. Nous poussons régulièrement durant les 25 km que durent ces trois côtes !

Des rencontres nous attendent sur cette route. Un couple de Français de Rennes remontant vers le nord et un couple de Belges descendant comme nous vers le sud mais beaucoup plus rapides que nous !

Au-dessus de nous, nous entrevoyons les glaciers malheureusement dans les nuages. L’eau est présente partout : des cascades, des torrents, des lagunes, un pays d’eau ! Une superbe route !

De l’eau, de l’eau !

Beaucoup de vent ce soir et un peu de pluie aussi, nous « encouragent » à faire halte sous un bel abri, un peu en courant d’air, mais sous lequel nous pouvons monter la tente et cuisiner au sec !

Au matin, plus de pluie, une tente sèche, un ciel plus dégagé, et enfin des vues sur les montagnes et glaciers.

Un bon ripio, une route peu pentue ajoutent à l’agrément du pédalage dans ce paysage particulier où les glaciers se situent là-haut (à 1500 / 2000 m) et la forêt humide à seulement quelques centaines de mètres plus bas.

Aux abords du grand lac de Cines, nous montons et descendons avant de rejoindre la rive ouest du lac. Et là, tout change ! Fini le vent dans le dos, maintenant il vient par le travers, le ripio devient calamina, que du bonheur ! Et puis pour que la fête soit complète, nous recommençons à monter !

Et puis, après 900 km sur cette route, c’est le panneau « O’higgins, Fin de la Carretera Austral » qui ponctue cette première partie de voyage. Nous sommes bien fiers de nous !

Quelques jours à O’higgins

Petit village qui marque la fin de la Carretera Austral, O’higgins compte environ 600 habitants.

La création du village de O’higgins date de 1966 mais la route n’est arrivée ici qu’en 1999 !!! Maintenant, on y trouve même un petit aérodrome !

O’higgins

Il est rare que l’on ne reste pas à O’higgins quelques jours. En effet, le passage en Argentine dépend de la traversée du lac O’higgins tributaire de la météo bien capricieuse ici, notamment, avec le vent !

Nous sommes arrivés le 23 février et notre passage est prévu le 27. Donc quelques jours de repos. Heureusement, il y a pléthore d’hébergements ici campings, hostals, cabanas… et on peut facilement s’y ravitailler mais les prix sont assez élevés. Seul le wifi n’est pas bien vaillant !

Ici, font halte beaucoup de cyclovoyageurs et de randonneurs qui souhaitent rejoindre l’Argentine. Cela crée une ambiance très agréable, gaie et l’on échange beaucoup. Seule la langue nous pose problème mais il y a de nombreux Français… mais aussi des Suisses, des Belges, des Espagnols… On y a retrouvé Maeve et Carlos.

Malheureusement, nous ne sommes sûrs de rien pour gagner l’Argentine ! En effet, après avoir été bloqué huit jours de l’autre côté du lac, le bateau a réussi à traverser aujourd’hui 26 février. Nous devrions faire partie du deuxième départ du bateau, théoriquement demain ! Cette incertitude de date, pose un problème à ceux qui ont des impératifs de dates de retour.

El Condor

Il n’y a pas grand-chose à faire à O’higgins si ce n’est quand même quelques randonnées dans le parc de Glaciar Mosco où Laure a vu un condor, gros rapace au plumage noir et blanc, pas très farouche, un peu le symbole des Andes ! Elle y a aussi rencontré des perroquets (perruches ?) aux couleurs chatoyantes !

Ici, nous avons choisi le confort en logeant dans une « cabanas », petite cabane bien aménagée avec, cuisine, salle de bain, chambre, poêle… du grand luxe après les bivouacs des jours précédents !

Voilà, il n’y a plus qu’à attendre la disponibilité du bateau !!!!!

Vidéos : De Cochrane à O’higgins

  1. Vandaele Daniele et Jean luc

    Wouha…plein les yeux.
    Merci pour le partage.

  2. Michele Brocvielle

    Pour ce qui est du vent, vous êtes loin d’en avoir fini.

    Quelle chance d’avoir pu observer le condor autrement qu’en plein vol, comme nous en 2008.

    O’Higgins est un bien joli village. Idéal pour y séjourner quelques jours avec un peu de confort.

    Ici aussi on a du vent et il est glaçant.

    bises

  3. Gicquel Jean-Pierre

    Bien sûr les Aventuriers, vous pouvez être fiers de vous … Chapeau bas devant vos performances ! Bon courage pour la suite, ménagez vous de temps en temps. Merci pour le partage. Bises. Jean-Pierre et Marie-Noëlle.

  4. Hola, Laura y Lionel. Conocerlos me lleno el alma, son mi inspiración. Deseo vivir lo suficiente para viajar como ustedes. No los olvidaré jamás. Gracias por pasar por la Casa de ciclistas Pedalgonicos. Saludos Mariela y Jorge.
    Bonjour Laura et Lionel. Les connaître remplit mon âme, ils sont mon inspiration. Je veux vivre assez longtemps pour voyager comme toi. Je ne les oublierai jamais. Merci de vous être arrêté à la Casa de ciclistas Pedalgonicos. Salutations Mariela et Jorge.

  5. Amandine

    Bravo, ça donne envie!! Vive les rencontres, les repas et les bivouacs partagés. Vos photos sont magnifiques et les enfants adorent regarder les vidéos.

    Bisous les sportifs

  6. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. Félicitations pour votre parcours jusque là. Vous avez du vent nous on a eu de la neige samedi dernier. Il a neigé à gros flocons c’était beau. Ça a fait un peu d’eau qui manque cruellement dans nos rivières. Les photos de Lionel sont toujours magnifiques. Vous savez que Lionne Arruffat est en ce moment au Chili pour 1 mois. Il a du acheter une carte pour appeler via wattsap. Tout le monde va bien ici et le chat a grandi et grossi. Je vous fais de gros bisous 😚

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