Du 2 au 9 janvier 2025
Itinéraire
400 km
De Don Det à Champassak
Pour quitter Don Det, il faut à nouveau traverser le Mékong. Cette fois, nous avons un petit bateau et ce n’est pas simple de charger et décharger les vélos.
Heureusement, le « capitaine » est costaud. Au débarcadère, si l’on peut l’appeler ainsi, il nous faut gagner la route, d’abord en slalomant entre les « flaques » d’eau puis en poussant dans le sable !
C’est parti en direction de Paksé. Beaucoup d’élevage ici, notamment des vaches, élevées pour la viande, qui paissent dans les rizières sèches, déambulent sur le bord de la route voire la traversent !
Peu de villages pour ainsi dire, seulement quelques habitations de ci, de là. En revanche beaucoup de bus. Il y en a de deux types. Pour les touristes de jolis minibus blanc tout neufs et pour les locaux des camions aménagés (ou pas) où les gens s’entassent les uns contre les autres. Et sur le toit, d’impressionnantes quantités de bagages.
Au premier abord, la vie paraît bien pauvre mais, en revanche, c’est une avalanche de sourires et de « sabaidi » !
Ce soir guesthouse pas trop mal. Bon, pas de wifi ni d’eau chaude mais c’est propre. Une soupe de poulet, avalée dans un bouiboui de bord de route, sera notre repas du soir. Assez bonne finalement, Lionel a évité la coriandre, ouf !
Nous continuons sur cette route avec un peu plus de camions ce matin et toujours ces « bus-camions ». Nous bifurquons sur une route mi-route mi-piste vers l’embarcadère où nous allons (encore) traverser le Mékong !
Embarcadère est un grand mot puisque c’est la rive du fleuve sans aménagement. Le bateau (ou plutôt la barque) est encore plus petit que ceux utilisés jusqu’alors. Nous croisons les doigts pour que les vélos ne finissent pas au fond du Mékong ! Le débarcadère est du même acabit que l’embarcadère ! De plus, il faut pousser dans le sable pour gagner le village de Champasak !
Nous voici à Champassak, calme village, tout en longueur, où nous nous pausons dans une guesthouse de qualité ! Demain, nous irons visiter le Vat Phu, c’est pour lui que nous sommes ici !
Vat Phu
Après avoir admiré un superbe lever de soleil sur le Mékong, nous enfourchons nos vélos, direction le Vat Phu.
En chemin, nous longeons quelques temples colorés à souhait mais toujours aussi plaisants à regarder !
Le site du Vat Phu, très impressionnant, est occupé par des temples depuis le Vème siècle. L’ensemble des bâtiments religieux actuels ont été construits entre les XIème et XIIème siècles par les Khmers.
L’ensemble est orienté est-ouest et la lumière, ce matin, magnifie la couleur de la pierre !
Plusieurs volées de marches bordées par des frangipaniers en fleurs nous conduisent, depuis la plaine, au sanctuaire situé sur une terrasse au pied de la falaise.
C’est là, derrière ledit sanctuaire, que coule une source sacrée.
De cette terrasse, la vue sur l’ensemble des allées et bâtiments est superbe.
Un peu à l’écart, à quelques dizaines de mètres, nous découvrons, sculpté dans la roche, un énorme éléphant.
Que dire de ce site… une petite merveille. Bien sûr, ce n’est pas Angkor mais le calme et la sérénité du lieu incite presque à la méditation !
C’est au retour que nous rencontrons Babette et Fred, voyageurs à vélo, instits de leur état, qui avaient repéré nos vélos sur le parking. Il leur était facile de nous identifier avec nos sacoches de guidon en bandoulière.
Babette est à la retraite et Fred a obtenu un an de disponibilité. Nous passerons un bon moment à échanger. Comme ils roulent dans le sens inverse du nôtre, nous bénéficions de conseils sur la suite de notre itinéraire ! Toujours un bonheur les rencontres mais plus encore s’il s’agit de cyclovoyageurs. Bonne continuation et peut-être, un jour, en France…
De Champassak à Paksé
Récupération des sacoches à l’hôtel et départ vers Paksé après avoir déjeuné d’un Krâlan (gâteau de riz khmer : riz au lait de coco cuit dans un bambou) acheté au retour du Vat Phu.
Nous longeons le Mékong sur sa rive droite. La route est bien tranquille et assez jolie.
Voici Paksé que nous atteignons par un long pont suspendu, baptisé pont Japonais.
Un peu de circulation mais c’est raisonnable. Nous découvrirons la ville, et… sa boulangerie française, au retour de la boucle des Bolavens.
La boucle des Bolavens
Le plateau des Bolavens, situé à environ 1 000 m d’altitude, est une des principales régions agricoles du Laos. Nous avons parcouru la petite boucle (170 km). Ce plateau est connu surtout pour son café. Très touristique, on y rencontre beaucoup d’étrangers dont un grand nombre de Français. L’ensemble des cascades est superbe et la visite du village de Kok Boun Tai reste un moment fort. En revanche, les paysages sont assez banals, nous nous attendions à plus « grandiose » ! Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est malgré tout une belle boucle à parcourir à vélo !
DE PAKSE A KOK BOUN TAI
Même si la pente est modeste, cette montée entre Paksé et Paksong est longue et nous finirons la journée avec 1260 m de dénivelé positif pour 54 km !
De plus, ce n’est pas bien passionnant. Pas grand chose à voir le long de cette route contrairement à l’habitude. Peut-être parce que nous sommes dimanche ?
Pas grand chose à voir sur la route mais, en se déroutant un peu, nous découvrons de magnifiques cascades !
Tad Champi, lovée dans son cadre bucolique au bout d’une piste poussiéreuse bordée de plantations de café, respire le calme.
Tad Fane, deux chutes jumelles d’une hauteur de 200 m, les plus hautes du Laos.
Un peu déçus car elles se trouvent de l’autre côté de la vallée, un peu loin, et le site est, pour nous, « sur-aménagé » !!!
Tad Yuang dont nous atteignons le parking au bout d’une route pentue. Puis, à pied, en se glissant sous les branches, nous descendons un escalier bien raide mais quelle récompense ! Une magnifique cascade éclairée par les derniers rayons d’un soleil couchant !
Le soir arrivant, la fatigue également, nous jetons l’éponge à 5 km de Paksong dans une guesthouse un peu limite mais comme nous disons dans ces cas-là : « C’est pour une nuit » !!
Frisquet ce matin, 7° sur le compteur du vélo ! Cela fait bien longtemps que nous avions roulé avec vestes et chaussettes !
Paksong, ville tout en longueur, présente peu d’intérêt touristique mais nous y avons déniché le « Big Black Box », endroit super où un excellent café et quelques croissants (si ! si !) nous ont rassasiés ce matin.
Nous roulons maintenant vers Thateng sur une route agréable où circulent pas mal de camions transportant manioc et café mais aussi nombre de véhicules divers et variés.
C’est une région où l’on cultive le café et il paraît que le café des Bolavens est un des meilleurs du monde !!!
Peut-être que la prise de conscience commence. Dans un village, les habitants ramassent les déchets qui traînent un peu partout. Bien sûr, ils les brûlent (plastiques et polystyrène inclus) mais ont-ils une autre solution ?
La route continue avec ses enfants (« hello »), ses écoles (« hello »), ses tracteurs locaux (quel mot décrirait le mieux le bruit de ces moteurs ?)… la route quoi !
Pour agrémenter encore notre pédalage, un beau temple se dresse sur notre gauche !
Nous passons le village de Thateng, après un repas dans un « restaurant de bord de route », et décidons de nous rendre dans une plantation de café qui est aussi une guesthouse.
KOK BOUN TAI
Nous entrons dans le village de Kok Boun Tai sur une piste de terre rouge orangé et nous nous acquittons d’un petit droit d’entrée (0,25 euro). La guesthouse de M. Hook nous accueille. C’est très succinct en terme de confort et très limite en terme d’hygiène !
Nous sommes un vingtaine d’occidentaux, dont Coline et Christophe rencontrés hier, un couple de Français vraiment agréables. La chambre est très basique mais nous avons un lit et repas du soir et petit déjeuner se prennent collectivement.
Tout le monde aide à la préparation du repas. La plupart des occidentaux présents participent mais la cuisine est bien exigüe pour tant de personnes.
Nous cuisinons au niveau du sol, c’est habituel au Laos ! Le repas n’est pas mauvais, même bon !
Et puis, après le repas, les touristes s’assoient en cercle autour d’une sorte de brasero (il ne fait pas bien chaud ce soir) pour goûter aux nombreux breuvages plus ou moins alcoolisés offerts par M. Hook. Un peu feu de camp scout !
Après le petit déjeuner, M. Hook emmène tout le monde découvrir la plantation.
Il nous parle du respect que l’on doit aux habitants du village puis c’est une découverte des vertus médicales de diverses plantes et enfin des informations sur le café et notamment les difficultés qu’a le Laos pour faire reconnaître son café !
Une balade dans le village nous plonge (un peu) dans la vie des gens d’ici. Ce sont des animistes de l’ethnie katu.
Nous avons vu que, chez M. Hook, il y avait l’eau courante (source, service d’eau ? ) mais qu’ils utilisent aussi l’eau traitée pour la boisson (les grosses bouteilles de plastique bleu).
Même très jeunes, beaucoup fument du tabac dans une pipe à eau en bambou.
Les enfants courent de droite et de gauche mais le matin partent très tôt (7 h) à l’école dans leur uniforme !
Dans les rues de terre rouge, cochons, vaches et poules sont omniprésents de même que chats et chiens.
Une belle expérience mais cela nous paraît un peu surfait. Pour nous c’est plutôt une découverte qu’une immersion (en un ou deux jours, c’est bien court !!!), mais cela permet à cette famille de vivre un peu mieux quant aux autres… Pour aider ces villages, nous pensons qu’il vaut mieux faire confiance aux ONG ! La présence de touristes occidentaux en nombre pose souvent problème ! D’ailleurs certains enfants nous ont réclamé de l’argent (money, money !) !
DE KOK BOUN TAI A PAKSE
Nous quittons le village, ses maisons de bois, ses rues rouge orangé et reprenons la route après cette expérience très particulière.
Dix kilomètres de descente (wahoo !), huit de montée et nous voici à Tad Lo, où coulent trois cascades qui font la renommée du village.
Notre guesthouse donne sur la rivière et la cascade de Tad Hang. Une guesthouse pas impeccable mais correcte avec une propriétaire d’une gentillesse… un vrai bonheur !
Mais il fait froid le soir et il faut se couvrir. Nous sortirons même le duvet pour la nuit !
Une belle balade nous permet de découvrir les cascades de Tad Huang et Tad Lo, très belles mais un peu en manque d’eau le matin suite à la gestion du débit due au barrage hydroélectrique en amont !
Nous sommes impatients ce matin de découvrir la troisième cascade (Tad Soung), la plus belle paraît-il. Après une montée un peu raide suivie d’un bout de piste défoncée, nous sommes au parking. Personne ! Et pour cause, Tad Soung ne coule pas ce matin, fichu barrage !!!
Retour sur la route principale en direction de Paksé. Bordée de plantations de café, de bananes, d’hévéas mais principalement de cultures de manioc, elle possède un profil assez irrégulier.
A propos du manioc, il semblerait que ce soit la période de récolte des tubercules vu le nombre de camions chargés on ne peut plus, et qui ont bien du mal à gravir les côtes !
Nous aussi, nous avons du mal à en gravir certaines à cause des travaux sur les ponts de la route qui nous empêchent de prendre de la vitesse pour la montée !
Nous déjeunons de nos beignets, achetés sur la route, et de quelques bananes dans un temple.
Les moines nous proposent une table, nous offrent de l’eau et s’installent face à nous sans parler et sans sourire. Un moment bien particulier mais plaisant de par le calme que dégage l’endroit !
En revanche, la béquille arrière de Laure a rendu l’âme ! En fait, ce n’est pas la béquille elle-même mais les boulons qui se sont rompus. Assez handicapant mais cela n’empêche pas de rouler. Nous verrons cela à Paksé !
Et bien, nous y voici, voilà la route qui conduit à Paksé. Vingt kilomètres de descente et la boucle est bouclée ! Une longue étape de 90 km aujourd’hui !
Babeth et Fred
Hello
Nous étions allés plutôt chez Mr Somphone que captain Hook car nous avions eu quelques échos négatifs. Nos 4 jours à nous étaient vraiment en immersion… Bonne route…
Catherine LE MAIRE
Laure, j’ai vu le bronzage de tes pieds …..va falloir quelques séances de plage au soleil pour rattraper tout ça !!!!!
Toujours un plaisir de vous lire et de partager en photos tous ces moments
Michele Brocvielle
Je suis de plus en plus ébahie par la diversité des beautés et richesses de ce monde dans lequel nous vivons, et je dois l’admettre, un peu envieuse de ce que vous vivez.
Nous sommes le 15 janvier, peut-être bientôt une nouvelle publication. J’attends avec impatience
Bises les amis