Du 18 au 25 mai
Itinéraire
154 km 2020 m de dénivelé positif et 3240 de dénivelé négatif
De Potosi à Tarhui Cancha
Plus nous nous éloignons du centre historique de Potosi, plus la pauvreté devient visible ! Nous avons l’impression que les constructions colonisent les collines d’une manière très anarchique !
Après pas mal d’arrêts pour se repérer (la plupart des rues ne circulent que dans un sens, pas toujours simple), nous rejoignons la route numéro 5. Belle descente dans des paysages de sortie de ville pas toujours très beaux. Nous longeons un rio où l’on prélève des quantités importantes de graviers, impressionnant !
Et puis les cultures apparaissent avec les montagnes en arrière plan, toujours en descente, que du bonheur ! On cultive du blé, des fèves, du maïs. D’ailleurs, c’est la période de récolte des fèves.
En haut d’une montée assez raide nous arrivons au gros village de Betanzos. Pique-nique sur la place du village. Les enfants sortent de l’école et nous regardent avec insistance : « C’est qui ceux-là ? »
Nous traversons le village assez animé car c’est le marché ! Nous rejoignons la route 5 et perdons encore de l’altitude.
Finie la descente, nous entamons une longue montée pas trop pentue et débouchons sur un altiplano.
On y cultive surtout du blé. Et même si nous voyons quelques tracteurs, les façons de faire sont encore « ancestrales ». Le vannage se fait encore manuellement en jetant le blé en l’air !
Sur ce plateau un peu venté, difficile de trouver un coin de bivouac, c’est plat, sans endroit abrité et de plus il est déjà 17 h (la nuit tombe à 18 h 30 !) ! Laure finit par dénicher un coin pas mal en retrait de la route et bien plat.
De 4090 m d’altitude ce matin, nous sommes ce soir à 3700 m !
De Tarhui Cancha à Sucre
Un léger brouillard à travers lequel perce le soleil nous offre de bien belles lumières ce matin. Nous avons même droit au petit déjeuner au soleil, magique !
Une descente de 10 km sur une belle route en lacets nous emmène au puente Retiro où nous traversons le rio éponyme !
Une petite montée puis de nouveau dix kilomètres de descente jusqu’à Vina Pampa, à 2200 m, point le plus bas de cette étape. Il existe ici un pont suspendu pour piétons, très original, mais malheureusement le tablier est en triste état.
Nous voici remontés à la Comunidad de Tambo Acachila. Nous y achetons du pain vendu le long de la route principalement par des enfants qui hèlent les conducteurs des véhicules de passage.
Les fours à pain sont très nombreux et nous avons l’impression qu’ici, tout le monde fabrique le pain en même temps. Il est tout chaud et nous en faisons un petit stock !
Quelques kilomètres plus loin, pour la première fois en Bolivie, nous remarquons des clôtures, des maisons un peu plus cossues qu’à l’habitude et il est difficile de trouver un coin pour planter le bivouac.
C’est une côte longue et relativement pentue que nous grimperons jusqu’en haut car pour le bivouac, c’est rien de rien !
Ce n’est qu’au début de la descente que Laure déniche un coin et quel coin ! Proche de la route, mais vu la vitesse à laquelle roulent les Boliviens, peu de chance qu’ils nous voient ! Autre particularité de cet endroit, un tas de fientes de poulets stockées là avant de servir d’engrais. Donc nous avons droit à une odeur… particulière mais qui ne nous rappelle en rien celle d’une roseraie !!!
Une bonne nuit dans ce bivouac même si au matin, persiste toujours cette odeur de poulet qui flatte nos narines !
Encore une descente de dix kilomètres et nous voici au village de Mosoj Llajta. Et là, perdue au milieu des tiendas habituelles, une cafétéria ! Et attablés dans cette cafétéria, un groupe de cyclistes à VTT, des jeunes et moins jeunes.
Ce sont les premiers cyclistes que l’on voit en Bolivie, c’est l’occasion d’une séance photos.
Et puis, surprise, arrive Paty, UNE cycliste bolivienne à vélo de route ! Très sympathique, passionnée par le Tour de France, nous prenons un café ensemble. Une autre séance photos s’impose !!!
Nous repartons pour, croyons-nous, l’ultime montée et tout le long de cette vallée bien verte où les cultures sont nombreuses, nous croisons un nombre important de cyclistes !
Nous arrivons à Sucre et prenons la direction du « Centro historico » et, surprise, la pente est sévère, il faut encore monter ! Et plus ça monte, plus cela circule ! Les même bus fumants et bruyants qu’à Potosi, les mêmes coups de klaxon pour marquer l’impatience des conducteurs…
Comme nous arrivons aux alentours de midi, la circulation est démentielle et il est bien difficile et limite dangereux de se déplacer à vélo au milieu de ce bazar ! Du coup, nous empruntons les trottoirs moitié roulant, moitié poussant !
Nous nous pausons dans ‘un l’hôtel Pachamama pas trop loin du centre avec une cuisine à disposition et pas trop cher ! Ce n’est pas le grand luxe mais c’est propre et assez joli.
Vidéo : Entre Potosi et Sucre
Sucre
Aujourd’hui, c’est dimanche et Sucre affiche un visage calme qui contraste avec notre arrivée hier.
La place principale, la Plaza de 25 de Mayo, est piétonne ainsi que les rues adjacentes, idéal pour découvrir l’extérieur des monuments, églises, bâtiments…
Nous irons même jusqu’au parc Bolivar, très fréquenté par les habitants de Sucre le dimanche. On y trouve de nombreuses attractions pour les enfants et même une mini tour Eiffel
Sur la place du 25 de Mayo, un concert de musiques diverses et variées attire nombre de personnes durant tout l’après-midi. Le soir, sur cette même place, c’est un concert de musiques militaires qui prend le relais. C’est le premier contact avec la fête et la musique dans cette ville.
Puis, à la tombée de la nuit, c’est un défilé de danseurs avec musiques et costumes. Cela bloque la circulation, c’est une joyeuse pagaille mais tout se passe dans la bonne humeur !
VIDEO : Un défilé bien joyeux
Nous retrouvons le lendemain la circulation, le bruit, les bus pleins à craquer qui fument noirs, les vendeurs de rues… Et toujours, d’un endroit ou d’un autre, résonne la musique d’une fanfare.
Nous passons les jours suivants à visiter les principaux monuments de la ville qui n’en manque pas. Sans parler des magnifiques demeures coloniales qui existent dans pratiquement toutes les rues.
Nous testerons aussi quelques restaurants de Sucre et même une pizzeria !!!
Si Sucre nous montre des rues propres, des bâtiments d’un blanc immaculé, nous remarquons aussi une certaine misère comme ces enfants dessinant sur les trottoirs à la craie ou jouant avec une guitare factice pour récolter quelques sous !
C’est d’ailleurs incroyable le nombre d’enfants, petits et grands, dans ce pays. Il y a un nombre impressionnant d’écoles, de collèges, de lycées, d’universités, chacune ayant son uniforme, uniforme propre et toujours impeccable !
Circuler dans la ville, à pied ou en véhicule, à la sortie des écoles, est un véritable challenge !
Ce matin, sur la Plaza du 25 de Mayo, nous assistons à un défilé de petits enfants (niveau maternelle), défilé quelque peu « militaire », rythmé par une fanfare sous le regard de quelques « officiels ».
Chaque école est costumée différemment et les bouts de chou essaient tant bien que mal de marcher au rythme de la musique !
VIDEO : Défilé des petits enfants
En cette fin d’après-midi, une école de danse nous offre un spectacle de claquettes. Waouh, vu l’âge des danseurs !
VIDEO : Claquettes
Aujourd’hui, nous faisons changer nos chaînes de vélos. Elles ont 3500 km et ici, il y a des vélocistes ; pas sûr que nous en trouvions plus loin.
Ensuite petit tour au Mercado central, visite du musée du Tresoro consacré aux minéraux et du musée ethnographique installé dans un très bel édifice du XIXème siècle.
Et bien sûr, cet après-midi, les rues du centre sont interdites à la circulation car il y a un… défilé ce qui crée un bazar innommable dans le centre !
De plus, en cet fin d’après-midi du 24 mai, le président bolivien est à Sucre et une garde d’honneur en costume d’époque rend les honneurs devant la Casa de la Libertad.
Les gens patientent pour apercevoir le président mais, après une longue attente, il sort, s’engouffre dans sa voiture et démarre, décevant !
Mais ce soir, c’est un défilé impressionnant qui traverse la Plaza del 25 de Mayo. Ce défilé regroupe grandes écoles, entreprises, services… finalement tout ce que le pays compte de forces vives !
Pour ceux qui aiment (mais qui aiment vraiment) les défilés, voir la vidéo ci-dessous !
Vidéo : Défilé du 24 mai
Toutes ces animations préparent la journée du 25 mai, journée commémorative de la libération de Sucre le 25 mai 1809. Dans chaque ville le nom de la place principale est une « date » . Mais, ce qui nous étonnait, c’est que cette date était différente d’une ville à l’autre. Par exemple, à Potosi c’est le 6 août. En fait, il s’agit de la date de la libération de la ville par les indépendantistes du joug espagnol !
Et comme si cela ne suffisait pas, les 23 et 24 mai, se déroule aussi la fête du… chocolat dans un bâtiment avec terrasse. Nous avons visité et… goûté (modérément !).
Aujourd’hui, 25 mai, c’est le grand jour pour Sucre. Ce matin, la plupart des rues du centre ville sont interdites à la circulation. Les vendeurs de rue sont à pied d’œuvre et une foule se presse vers la place centrale où va avoir lieu le défilé (et oui, encore un !). D’ailleurs, dans la rue que nous empruntons, les groupes se préparent notamment les cholitas, les femmes indiennes, regroupées selon la couleur de leur tenue vestimentaire. Cela correspond-il à leur village, à leur lieu de travail ou autre ? Nous ne savons pas !
Le défilé, commencé à 10 h se terminera à 13 h ! Difficile de savoir à qui ou à quoi est consacrée la première partie, même s’il nous semble que les villages indiens sont bien présents ! La deuxième partie, comme il se doit lors d’une fête nationale, est dévolue aux militaires.
Et puis, Sucre retourne à lui-même, les magasins rouvrent leurs portes, la circulation reprend, on vend et on mange dans les rues… Pour notre part, nous irons manger au Mercado central. Bon, ce n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un restaurant, mais c’est une tranche de la vie bolivienne !
Depuis notre arrivée, nous avons la chance de bénéficier d’un temps splendide. Soleil radieux, ciel uniformément bleu, température agréable, seulement un peu de fraîcheur le matin et le soir et pourtant, nous sommes à 2800 m d’altitude !
Et pour ceux qui aiment les défilés !!!!!!
Vidéo : Défilé du 25 mai 2023
Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Située à 2780 m d’altitude, elle est peuplée d’environ 300 000 habitants. La ville est fondée le 29 septembre 1538 par Pedro Anzures, marquis de Campo Redondo, sous le nom Charcas en référence au peuple Charkas, qui vivait dans cette région. Au XVIIIe siècle, la ville prend le nom de La Plata pour sa localisation dans la « Cuenca del Plata ». Jusqu’au XVIIIe siècle, La Plata est le centre judiciaire, religieux et culturel de la région.
En 1825, lorsque la ville devient la capitale de la Bolivie, elle est rebaptisée Sucre en l’honneur du maréchal Antonio José de Sucre, compagnon d’armes du libérateur Simón Bolívar.
En 1991, l’UNESCO inscrit la cité historique de Sucre sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité.
Des milliers de touristes sont attirés chaque année par cette capitale du baroque aux blancs édifices datant des XVIIIe et XIXe siècles.
Principaux monuments de Sucre
(ceux que nous avons visités)
Cathédrale
Edifiée entre 1559 et 1712, Ce monument mêle les styles renaissance, baroque espagnol et métisse. La tour carrée s’orne de balustrades et statues. Belle porte de la Virgen de Guadalupe en pierre rouge.
La Capilla Nuestra Senora de Guadalupe abrite la vierge de Guadalupe. En 1784, un joailler ajouta une plaque d’argent qui sera petit à petit ornée de 12000 perles, de diamants et d’autant de pierres précieuses : une petite fortune !
La Casa de la Libertad
Cet ancien monastère a accueilli le siège du parlement de 1825 à 1898. C’est dans la chapelle que se réunit en août 1825, l’assemblée qui proclama l’indépendance de la Bolivie.
Le Couvent San Felipe de Neri
L’église San Felipe Neri, construite entre 1775 et 1800, est la plus remarquable des églises de style néo-classique de Sucre. Le cloître et les terrasses sont superbes.
Nous avons une jolie vue panoramique depuis les terrasses situées au-dessus de l’église. Actuellement, ce couvent est une école. Pour nous, un des plus beaux monument de Sucre !
Le couvent Santa Clara
Construit entre 1631 et 1636, ce couvent est toujours habité par quelques sœurs. Dans les galeries du cloître à deux niveaux d’arcades, nous avons admiré des fresques de 1707, découvertes récemment et restaurées. Malheureusement celles du premier niveau ne sont pas visibles, cette partie du cloître étant réservé aux sœurs.
L’église est de style baroque et possède un orgue en bois de 1792 de 512 tuyaux en parfait état de fonctionnement. Un instrument superbe !
Le couvent de la Recoleta
Fondé en 1600 par les Franciscains, le couvent et l’église dominent la ville. Nous y avons accédé après une bonne grimpette !
Quatre très beaux cloîtres s’y succèdent avec, dans l’un d’eux, un cèdre vieux de 1500 ans (classé monument historique). Dans le chœur des moines, en surplomb de l’église, nous avons vu de belles stalles sculptées du XVIIème siècle.
Ce couvent est toujours habité par quatre moines franciscains !
L’église San Francisco de Asis
Edifiée en 1581, elle possède un superbe plafond d’influence mudéjare hérissé de pointes. L’église possède également un magnifique retable doré et une chaire ciselée.
En 1809, la cloche se fêla à force de sonner la révolte contre l’oppression espagnole. On l’appelle depuis, la cloche de la liberté ! Attention, au niveau de la cloche, il n’y a pas de rambardes !!!
Bruno LITWIN
Très jolie la Bolivie et très colorée, et super la vidéo sur les claquettes ! Effectivement, vous avez l’air de profiter d’un temps agréable pour rouler, c’est à dire, sans pluie. Bonne continuation dans les mêmes conditions. Je fais voir vos reportages – toujours magnifiques – à une de mes filles qui va en Bolivie en juillet prochain en famille.
claude vermersch
Bonjour les cyclos aux long court. Toujours Bravo pour vos reportages. Si les espagnols ne sont plus là, les maisons et l’ambiance y est restées.
Il reste encore quelques coups de pédale pour arriver à l’océan……….mais prenez votre temps. Profitez. On vous envoie plein de bisous.
Claude et Martine
Vandaele j luc
Wouha ! Quel reportage.
Merci pour le travail et le partage
Michele Brocvielle
Mille et une questions à vous poser :
pourquoi les arbres à Sucre sont peints jusqu’à une certaine hauteur?
C’est quoi l’enseigne « pipi cucù?????
En fait quand il y a une panne, ils ne cherchent pas quel est le câble à changer, ils en tirent un autre. C’est amas de câbles c’est comme à Istanbul, du moins quand j’y suis allée il y a quelques années …
Avez-vous des problèmes avec tous ces chiens errants?
Dans la descente sur Sucre, un gros camion jaune t’a frôlé de très près, j’en ai froid dans le dos. Et puis dans la grande descente, est-ce que ton film est passé en accéléré? parce qu’il me semble que vous filez à vive allure.
Pour votre dernier bivouac avant Sucre, aviez-vous des boules « kiess »? parce que moi je n’aurais jamais pu dormir avec la circulation qu’il y avait sur cet axe important.
Et puis je vois qu’il y a encore beaucoup le port du masque. Est-ce qu’en Bolivie la covid sévit encore? sont-ils vaccinés?
Bonne suite à vous deux
Serge TRENTECUISSE
salut Laure , Lionel,
nous avons des nouvelles de Danielle régulièrement, tous vos envoies sont magnifiques,
que de souvenirs, bravo à Lionel pour les explications pointues de tous les endroits visités,
chapeau, du sacré boulot, merci à vous, on se régale. Ici le train train, Marie était un peu stressée car les plantations dans le jardin sont en retard, cause la pluie, qui est encore prévue jusqu’au 8 juin. Il faut dire qu’on avait besoin d’eau, cette fois on est servi. Grace à vous , nous avons une belle collection de reportage sur une partie de l’Amérique du Sud. Soyez prudent et reposez-vous souvent, à bientôt, amitiés, Marie, Serge.