Du 8 au 16 novembre
Le poste frontière bolivien passé, nous retrouvons l’asphalte après onze jours de pistes, un vrai bonheur de rouler sans être secoué et sans pousser le vélo !
Il faut quand même monter encore durant six kilomètres pour rejoindre le poste frontière chilien à 4650 m.
Si la sortie de Bolivie fut rapide, le passage de la douane chilienne dura un peu plus longtemps : tamponnage des passeports, élaboration d’une « carte d’identité » pour chaque vélo… et fouille (succincte) des sacoches. En effet, il est interdit d’introduire au Chili des produits frais, et notamment des fruits et légumes et de la viande, ceci afin d’éviter la propagation de germes venus d’autres pays !
Ensuite, c’est une belle et longue descente de 40 km vers San Pedro de Atacama où nous franchirons la barre des 6ooo km. Cette descente sera un peu gâchée car la roue arrière du vélo de Lionel est (encore) crevée. Comme il ne fait pas bien chaud à 4650 m, on regonflera et on réparera plus bas.
San Pedro de Atacama
Nous arriverons à San Pedro de Atacama en milieu d’après-midi, un peu surpris par la température, il fait chaud. Il est vrai que nous sommes à 2400 m ! Les nombreux touristes sont en short et tee-shirt, on dépareille un peu ! San Pedro est très touristique et les rues sont bordées d’agences de voyages, de bars et de restaurants.
Ici, il fait doux et cela nous repose de nos semaines précédentes. Nous profitons de cette pause pour mettre le site à jour, pour nettoyer les vélos et changer les chaînes, pour s’offrir… une bouteille de vin mais aussi pour préparer la suite du voyage. En effet, il y aura peu de ravitaillements dans les jours qui viennent et il faut à nouveau charger les sacoches !
San Pedro de Atacama est devenue un des principaux pôles touristiques du Chili. C’est la porte d’entrée d’un des plus vastes et des plus arides déserts du monde. Aux environs de San Pedro, existent de nombreux points d’intérêts dont la Vallée de la Lune (où nous n’avons pu nous rendre pour cause de grève !), la réserve Los Flamencos, les geysers du Tatio… Mais on peut aussi se rendre dans la région du Sud Lipez en Bolivie grâce à des agences qui proposent des tours sur plusieurs jours.
Dans le désert d’Atacama
Nous sommes, ici, dans le désert d’Atacama. Cette région du Chili est très riche en ressources minérales métalliques notamment le cuivre mais aussi le fer, l’or et l’argent et en ressources non métalliques comme le bore et le lithium ! Donc prendre des précautions avec l’eau très chargée en minéraux ! Ce désert est aussi considéré comme le meilleur endroit de la planète pour observer le ciel. On y trouve plus d’une douzaine d’observatoires parmi les plus avancés du monde. Le Chili possède 40 % de l’observation astronomique mondiale !!!
Nous quittons San Pedro sous un soleil radieux. La route est asphaltée (cela nous change) et plutôt plate durant les cinquante premiers kilomètres avec une circulation quasi inexistante. Il ne circule que quelques camions et 4X4 d’entreprises.
Pour l’anecdote, un chauffeur de camion proposera même à Laure, à quelques centaines de mètres derrière Lionel, de la transporter avec son vélo et finalement lui offrira de l’eau. Laure cédera quand même à la tentation en passant une déviation (route en travaux) avec un 4X4 de chantier ! On passe le tropique du Capricorne sur cette belle route entre les volcans et le salar d’Atacama. La route commence à monter avant Socaire, village situé à 3500 m d’altitude. Nous y ferons le plein d’eau car le prochain ravitaillement en eau se trouve au poste frontière Chili / Argentine situé encore à plus de 150 km. Après Socaire, la route monte, monte…
Un groupe de Brésiliens en 4X4 nous offre de la nourriture et un peu d’eau, c’est très sympa ! Du coup, les vélos reprennent quelques kilogrammes, nous n’avançons pas bien vite.
Nous sommes fatigués et posons notre deuxième bivouac à 3850 m dans des paysages incroyables, il fait chaud ! Le lendemain, nous passons un col à 4100 m avant de plonger jusqu’au Salar de Talar, site superbe où nous rencontrerons de nombreux touristes venus là soit en bus, soit en 4X4.
Grâce à eux et à un employé du Salar, nous récupérerons de l’eau, tranquilles pour le bivouac de ce soir à 4000 m dans un décor magnifique ! Juste avant le bivouac, nous longeons la Laguna Tuyaito, une émeraude au milieu du désert !
Dernier jour dans ces paysages de rêve avec, pour commencer, la montée à l’Abra del Laco à 4558 m. Nous descendons ensuite sur le salar éponyme où se trouve un poste de contrôle des carabinieros chiliens qui ne nous contrôlent nullement mais nous offrent de l’eau et un kilogramme d’oranges ! Dernière montée avant la descente vers le Paso Sico dans des paysages fantastiques. Nous entrons alors en Argentine, l’asphalte nous abandonne et on rejoint le poste frontière Chili / Argentine, situé à 11 km, sur une mauvaise piste. Ce poste, commun aux deux pays, nous héberge pour la nuit. Il y a des lits, une cuisine et même une douche chaude !!!
Video : Dans le désert d’Atacama
Gicquel Jean-Pierre
Pour vous remercier, je ne résiste pas à vous envoyer ces quelques vers d’Aragon dans la Complainte de Pablo Néruda :
Sous le fouet de la famine
Terre terre des volcans
Le gendarme te domine
Mon vieux pays araucan
Pays double où peuvent vivre
les lièvres et les pumas
Triste et beau comme le cuivre
Au désert d’Atacama.
claude vermersch
Bonjour Laure, bonjour Lionel.
Pour la 3eme fois je vais essayer de mettre ce commentaire, donc:
En voyant ce reportage, j’ai pleuré de bonheur pour vous.
Continuez à me/nous faire rêver, c’est merveilleux. Envoyez nous des images du ciel la nuit….!
Ici l’hiver à grand pas, tous les sommets sont déjà enneigés.
Je vous embrasse tous les deux.
Claude et Martine
Alain
olaaaa! los amigos
Content de vous retrouver sur les routes et de pouvoir nous délecter de ces magnifiques reportages photos qui valent largement celles de « faut pas réver ».
Bonne continuation.
Bises de Marité et Alain. Les Catalans du nord
Pommier Gerard
Hello les super cyclotouristes.
Tout est de plus en plus beau, les paysages, les fleurs, les oiseaux….
Faites moi encore rêver !
Courage et bonne route, bonne continuation.
Gérard
bernard corbet
Bonjour ou bonsoir Lionel (et Laure),
j’ai reçu ta demande de renvoyer mon message d’hier envolé dans les limbes intercontinentaux.
Je prends beaucoup de plaisir à vous suivre. Les photos me plaisent, j’ai tilté sur les paysages immenses de haute altitude et sans neige par probable déficience d’intempéries. Le désert (salé!). La route panaméricaine a dû être plaisante à rouler et a stabilisé les vidéos, elle est jolie avec son enrobé et ses lignes jaunes de marquage, ses courbes de relief. L’oiseau noir à gros bec rouge en vol devant un rocher ocre en arrière-plan est super, l’oiseau jaune et autre passereau, les vigognes (?) offrent des images insolites. Les fleurs sont aussi originales pour vous que les nôtres pour les pèlerins sud-américains de Compostelle. Ces fleurs poussent à 4000, plus haut que nos edelweiss. La vigogne juchée sur la bute est amusante comme si elle voulait dominer son territoire qui est déjà à 4000 m. J’aime bien les photos montrant l’un de vous qui roule, minuscule dans le lointain , renforçant l’immensité du panorama.
Je m’émerveille de la qualité des reportages avec un matériel transporté sur les vélos. Vous devez passer beaucoup de temps pour communiquer aux haltes urbaines mais je suis sûr que vous prenez plaisir à partager votre aventure. Les musiques et commentaires agrémentent bien le spectacle que vous nous offrez. J’ai eu cette sensation agréable de pouvoir réaliser un reportage sur Compostelle avec tout sur le dos, grâce aux performances matérielles actuelles d’image et son. Il doit y avoir une microfibre pour nettoyer les objectifs dans vos bagages.
Nous avons écouté le sympathique message que vous avez enregistré pour l’AG du VCA et vous avez dû entendre les applaudissements de respect aux aventuriers que vous êtes. Les rumeurs montrent une impatience de vous revoir.
Prenez soin de vous, bonne route.
Amitiés
Bernard
Gérard LOEUILLET
Pas possible: il y a un truc ! Les photos sont trop belles: elles nous emmènent avec vous dans ces décors de rêve (et de difficultés aussi, nous ne l’oublions pas) ! Nous atteignons des sommets et nous ne voulons pas redescendre !
Merci à vous deux!
Michele
merci les amis, j’étais en manque et impatiente de vos nouvelles.
Il semblerait que le vent de Patagonie commence à souffler là où vous êtes. C’est le printemps alors vous allez vous régaler de fleurs, de lupins multicolore, d’oiseaux mais aussi de Pisco sour et de carne de guanaco!… attention à ne pas entrer en collision avec un nandou, vos vélos ne résisteraient pas.
merci Jean Pierre pour ce poème partagé.
Michèle
Edwige et Lucien
Pour sûr, ça c’est de l’aventure. Les photos sont magnifiques mais ça manque de belles boliviennes ou chiliennes . Rappelez-vous ces vers de Pol chantés par Brassens » Belle compagne de voyage, dont les yeux, charmant paysage, font paraître court le chemin, qu’on est seul peut-être à comprendre et qu’on laisse pourtant descendre, sans avoir effleuré la main ».
Certaines photos me rappellent le village de Los Angeles du temps de Bernardo et Diego de la Vega. Si vous les croisez, donnez leur bien le bonjour de la France.
Courage valeureux cyclistes qui feraient passer les coureurs du tour de France pour des randonneurs du dimanche et caramba !! Viva la bicycleta de la tantina