Voyages à vélo

De O’Higgins à El Chalten

Du 27 février au 5 mars

Itinéraire

De O’higgins 0 Punta Norte lago del Desertio

Nous avons rendu notre cabañas, mis les sacoches sur les vélos et nous attendons le bateau qui doit nous transporter de l’autre côté du lac O’higgins.

A 11h, rien de sûr pour le bateau ce soir, les autres cyclos attendent que le bateau puisse partir depuis huit jours. A 12 h30, même réponse ! Et enfin, à 16 h, c’est confirmé ! Départ à 19 h, rendez-vous à l’embarcadère à 18 h 30.

Nous enfourchons nos vélos et franchissons les huit kilomètres de ripio qui nous séparent de l’embarcadère.

Nous embarquons sur le bateau qui nous paraît bien petit en rapport des vagues qui agitent le lac ! Seize personnes dont sept cyclistes et leurs vélos embarquent pour la traversée du lac O’higgins.

La première partie de la traversée sur ce bras du lac est assez tranquille, cela ne secoue pas trop. Ce n’est plus la même chose lorsque nous débouchons perpendiculairement à un autre bras. Là ça tape et ça secoue assez fort.

Enfin, nous arrivons à Candelario Mancilla à 21 h. Il fait nuit, il pleut et nous déchargeons vélos et sacoches à la lumière des phares du bateau car ici pas d’électricité !

Nous entamons alors, à la lueur des frontales et toujours sous la pluie, une rude montée jusqu’au camping. Montage de la tente, à la frontale et toujours sous la pluie. Que du bonheur !!!!!

Un peu de soleil au réveil ! Avec le vent, la tente est sèche.

Aujourd’hui, étape particulière. Tout d’abord une montée raide de six kilomètres sur un ripio difficile. Montée où nous pousserons régulièrement. C’est sur cette montée que nous passerons à la migracion faire tamponner nos passeports car nous allons passer en Argentine.

Nous poursuivons par neuf kilomètres de piste plutôt plate dans un environnement sauvage au milieu des bois. Ici, on ne rencontre que quelques randonneurs et cyclistes.

C’est enfin la frontière marquée par deux panneaux annonçant que l’on change de pays. Pour nous, commence une aventure inédite. nous allons emprunter sur sept kilomètres un sentier pour randonneurs, éventuellement vététistes.

Imaginez un sentier étroit, qui monte et descend (raboteux nous a dit un Québécois). Nous trouvons régulièrement des troncs en travers et l’on doit s’y mettre à deux pour passer les vélos qui pèsent environ 50 kg.

Et puis, comble du bonheur, les ruisseaux que nous devons traverser en équilibre sur des troncs d’arbres. De plus, comme il a plu ces derniers jours, c’est un peu boueux ! Epuisant !

Nous sommes rattrapés par Maeve et Carlos beaucoup plus rapides que nous avec leur vélos beaucoup moins chargés. Ils nous aident à passer un cours d’eau un peu plus conséquent que les autres.

A deux kilomètres du lac del Desertio, nous croyons la partie gagnée ! Erreur ! Maintenant, ce ne sont plus des ruisseaux mais des rivières qu’il faut traverser.

Heureusement, nous retrouvons Bérénice et Thibault, arrivés le matin et qui remontent à pied pour nous aider. Et il fallait bien tout ce monde pour passer ces cours d’eau sans décharger complètement les vélos.

C’est à la fin, sur un chemin creux et étroit, qu’un filet d’une des sacoches arrières de Lionel s’accroche dans une branche et se déchire.

Enfin, nous apercevons le lac mais pas de vue sur le Fitzroy, les lointains sont bouchés, dommage !

Voilà, nous y sommes, il est 18 h et nous sommes partis depuis 9 h !!!

Passage à la migracion pour tamponner les passeports. Il n’y a rien ici ou pas grand chose : un poste de douane, une aire de camping, ni route, ni piste mais quand même un très bel environnement.

les gendarmes argentins nous proposent de manger à la migracion pour un prix modique. Ce que nous acceptons volontiers !

Comme il n’y a pas de bateau avant jeudi, nous passerons le mercredi ici avec une météo pas trop mauvaise. Nous en profitons pour découvrir les environs à pied.

Punta Norte lago del Desertio à El Chalten

A cinq heures du matin, le ciel était tout étoilé et à six heures, il tombait des cordes. Le bateau est à onze heures, aussi il faut patienter sous la tente en écoutant la pluie sur la toile. Pluie qui ne se calme pas et nous démontons une tente trempée. Les vestes « goretex » sont bien mouillées et nous enfilons nos ponchos très protecteurs.

Un petit point qui grossit sur le lac et se rapproche de l’embarcadère et bientôt le bateau est là. Nous embarquons avec Maeve, Carlos et nos quatre vélos. Sont également de la traversée, deux Argentins et trois randonneurs israéliens.

Durant toute cette traversée, il pleut et nous ne voyons rien ou pas grand chose des paysages environnants.

Nous voici à la pointe sud du lac. nous nous réfugions dans le café restaurant, seul endroit où l’on peut être à l’abri ici. Comme la plupart des randonneurs présents, nous mettons nos vêtements à sécher. Plus le temps passe, plus le nombre de personnes plus ou moins trempées augmente et l’atmosphère devient étouffante !

La question se pose : rester ici s’il y a une chambre, car le camping est inondé, ou filer sur El Chalten à 38 km. Finalement pas de chambre alors nous enfourchons nos vélos et en route pour du ripio sous la pluie !

La rivière, le long de la route, déborde par endroit et l’eau envahit la route. Il faut passer comme s’il s’agissait de gués. De plus, le ripio est truffé de nids de poules et, même si les véhicules font attention, il arrive que nous soyons éclaboussés.

On devine, de chaque côté de la route de belles montagnes bien enneigées mais perdues dans les nuages.

La pluie se calme un peu, le ripio s’améliore et nous apercevons, enfin, au loin les maisons d’El Chalten.

EL Chalten

Pas de camping ce soir, ce sera une cabañas où nous pouvons faire sécher nos affaires, se réchauffer un peu, et manger à l’abri !

El Chalten

El Chalten est une des villes les plus jeunes d’Argentine puisqu’elle n’existe que depuis 1985 ! Elle compte environ 1600 habitants. Elle est située dans le parc national Los Glaciares et attire de nombreux touristes.

C’est un village du bout du monde fréquenté par les amateurs de trek et d’andisme (nom local de l’alpinisme).

Le nom du village, Chalten, est celui que les Indiens Aonikenk donnaient au Fitz Roy. cela signifie « montagne qui fume », en raison des nuages qui l’enveloppent fréquemment.

Une randonnée vers le Fitz Roy

Aujourd’hui, nous troquons nos vélos et nos sacoches pour des chaussures de marche et un sac à dos. Objectif, la laguna Los Tres au pied du mythique Fitz Roy.

La première partie de cette balade nous fait traverser une grande variété de paysages : des bois, de la lande, des zones humides, une végétation arbustive… quelle diversité !

Nous longeons la laguna Capri d’où l’on a (théoriquement) une vue sur le sommet du Fitz Roy. Mais pour l’instant, la pointe ultime est dans les nuages.

C’est un sentier très bien aménagé, très bien balisé, où le sable du sol rend la marche très plaisante.

Tout change dans la dernière partie ! Nous grimpons dans une moraine bien raide, caillouteuse à souhait. De plus la neige, tombée les jours précédents, fond et l’eau court sur le sentier. Un peu plus haut, on piétine un peu dans la neige.

L’arrivée est saisissante ! En bas la laguna Los Tres et ses eaux cristallines, dominée par les glaciers et les montagnes enneigées, superbe ! Et même si le seigneur des lieux se refuse à nous, c’est magnifique d’autant que quelques rayons de soleil font leur apparition.

Le vent est faible, il ne fait pas trop froid alors nous pique-niquons dans ce cadre extraordinaire. Un petit regret quand même, le lieu est si beau qu’il y a énormément de monde !

Durant notre descente vers El Chalten, la soif nous tenaille et nous boirons l’eau transparente d’un torrent.

Et puis,les sommets se bouchent et quelques gouttes de pluie font leur apparition, il est temps d’arriver !

Culminant à 3405 m, le Fitz Roy est une montagne mythique de la Patagonie. La première ascension, en 1952, fut réalisé par les alpinistes français Lionel Terray et Guido Magnone. Un sacré exploit quand on connaît le climat de cette région et quand on sait qu’à cette époque le village de El Chalten n’existait pas !

Le Fitz Roy a été baptisé ainsi en l’honneur de Robert Fitzroy, un britannique qui en fait était un… marin. C’était le capitaine du Beagle qui emmena Charles Darwin à travers le monde. Ils passèrent par la Patagonie laissant à la postérité le « canal de Beagle » (plus au sud) et ce fameux sommet que Ftzroy n’a d’ailleurs jamais vu !!!

Une randonnée à la Laguna Torre

Laure profite de son après-midi pour gagner la laguna Torre. On longe d’abord le rio Fitz Roy avec des vues sur la cascade Marguerita, le rocher des condors et le Cerro Torre quelque peu dans les nuages.

Il neige en arrivant à la laguna Torre où tombe le glacier éponyme. On devine la base du glacier Cerro Torre.

Ce qui surprend, ce sont les petits icebergs venus du glacier qui flottent sur le lac bleu !

Malheureusement, cette météo horrible que l’on traîne depuis une douzaine de jours ne met pas tous ces paysages en valeur !

Vidéo : Passage de frontière !

  1. Patrick Baumy

    Toujours des magnifiques reportages
    Merci à vous deux pour ces moments partagés.

  2. A & JP Zoppi

    Photos magnifiques. C’est toujours un régal.
    Bravo encore pour avoir franchi cette galère!!!
    Bonne continuation.

  3. Michèle

    Ce passage en Argentine après El Chalten, nous allez vous en souvenir
    chouette pour vous d’avoir eu un sérieux coup de mains des autres cyclos. J’ai bien cru Lionnel que tu allais tomber à l’eau avec tes sacoches et aussi une des filles a bien failli finir les fesses dans l’eau. Mes amis, quelle aventure, il est vrai que vous êtes en fin de la belle saison et que l’automne arrivant, vous subissez des pluies, du vent. Nous quand nous y étions à El Chalten, c’était au printemps.
    Et avec la magie des nouvelles technologies, je viens de te parler Laure et je sais que vous êtes en route pour le Perito Moreno.

    Hasta luego

  4. BRUNO LITWIN

    Grosse galère, bravo à vous ! Et le Fitz Roy en prime.

  5. Gicquel Jean-Pierre

    Salut les aventuriers, les explorateurs, vous faites vraiment très fort ! Heureusement que l’entraide est là. Merci encore de nous faire partager votre périple et les paysages extraordinaires que vous traversez. Bon courage pour la suite. Bises. Jean-Pierre et Marie-Noëlle.

  6. claude vermersch

    Bravo aux téméraires, et avec le sourire en guise de soleil. Vous avez voulu , vous avez !
    Bravo pour les reportages……on attend la suite………!
    POUR LAURE MAINTENANT : BON ANNIVERSAIRE DANS LA JOIE ET LA BONNE HUMEUR, GROS BISOUS
    Claude et Martine

  7. Inès et Roland

    Merci pour ces photos de paysages sublimes. C’est un beau cadeau d’anniversaire, Laure, que t’offre cette aventure au bout du monde.
    Les pneus de vos vélos doivent être bien fatigués. Vous n’avez donc jamais de crevaisons ?
    Vous avez notre total soutien.
    Dans l’attente du prochain compte rendu.
    Bises à vous deux

  8. Quel pays ! Une vraie volière à ciel ouvert !
    De très beaux oiseaux et paysages dont la vue se mérite. Un grand bravo pour toute
    cette débauche d’ energie dans ces conditions difficiles et cette belle solidarité entre
    vous tous qui fait plaisir à voir . Thierry.

  9. Carlos

    Salut Lionel. Maeve et carlos ici, genial votre page, notre felicitacion.

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