Voyages à vélo

De La Union à Huancayo

Du 12 au 20 Septembre

Une petite descente en partant de La Union, puis nous remonterons à 3460 m au village de Pachas où nous serons très surpris de trouver un « atelier » de réparation de vélos. Nous y ferons regonfler nos pneus. Belle descente sur le petit village de Tingo Chico, puis faux plat montant en longeant la rivière. Oui, mais voilà, le bitume disparaît sur 6 km et cela devient moins drôle : ça secoue pas mal, à chaque véhicule (peu nombreux heureusement) on avale de la poussière ! Et puis avant la remontée sur Chavinillo, l’asphalte réapparaît. Si l’on y regarde de près, il y a environ un centimètre de bitume, cela fait peu et se dégrade vite laissant apparaître de nombreux trous ! A Chavinillo, c’est la fête, de quoi, on ne sait pas. Toujours est-il que l’on achète deux billets de tombola mais nous ne saurons jamais si nous avons gagné !!!

La « route » de Chavinillo à Huanuco

Le lendemain est une dure journée ! Nous grimpons d’abord un col à 4000 m, le Corona del Inka, sur une pente bien régulière mais il n’y fait pas chaud le soleil étant absent.

On nous avait prévenu que la route jusqu’à Huanuco était en travaux et qu’il y avait une déviation par des pistes de montagne. Nous n’avions pas l’intention de la prendre et comptions sur la sympathie des ouvriers de la route envers les cyclistes. Effectivement, on nous laisse passer sur cette route en travaux. En fait de route, c’est une piste non asphaltée que nous suivrons sur 55 km ! Un énorme chantier financé en partie par la… Chine !

Ce fut 55 km de « plaisirs » divers et variés. Au bout de 3 km, nous nous trouvons à l’arrêt car on vient de faire sauter un pan de montagne à la dynamite et il faut dégager la piste, il y en a pour une heure ! Finalement, au bout d’un quart d’heure, on nous presse d’y aller, ça passe pendant un petit moment. Nous sautons sur nos vélos et fonçons autant que faire se peut sur cette piste de tôle ondulée, heureusement que nous n’avons pas de dentiers, nous les aurions perdus. Heureusement aussi que les ouvriers nous ont aidés dans un passage compliqué où de gros cailloux tenaient lieu de revêtement, nous serions difficilement passés sans leur aide.

Un peu plus loin, rencontre avec un conducteur de camion qui s’arrête à notre hauteur. Il connaît quelques mots de français, nous cite plusieurs pays de l’Union Européenne et nous met en garde contre les tirs de dynamite ! Quelques tours de pédales plus tard, c’est un groupe d’ouvriers qui s’intéresse à ce que nous faisons et cela se termine par une séance de photos. Nous avons remarqué depuis le début de notre voyage, une réelle sympathie des personnels travaillant sur les routes envers les cyclistes.

Dans le village de Pampas, où nous prendrons notre almuerzo, nous assisterons à une répétition de la danse de Los Negritos, danse folklorique de la région de Huanuco sans doute en vue… de la fête de septembre. Beaux costumes et belle musique !

La piste continue et nous avec. C’est maintenant l’épisode poussière à chaque passage de véhicule. Selon le revêtement, elle peut être blanche, rouge, jaune… Nos vélos et nous devenons de plus en plus… poussiéreux et heureusement que nous ne voyons pas nos poumons !!! Un peu plus loin, la pluie s’en mêle et nous avons un épisode boue. Cela ne dure pas heureusement.

Un peu avant le village de Huancapallac, nous rattrapons un groupe de danseurs et musiciens qui descendent la piste et se dirigent vers la cour d’une maison où ils nous gratifient d’un beau et original spectacle. On nous offre la « chicha », du pain et même une assiette de poulet et de riz. C’est la fête de septembre. La « chicha » est une boisson dérivée de la fermentation de maïs et autre céréales d’Amérique du sud. Même si elle n’est pas très alcoolisée, nous sommes restés raisonnables !

Nous nous dépêchons car il reste encore 30 km mais… stop ! Tir de dynamite, une heure d’arrêt ! On va finir par arriver en pleine nuit. Alors, Laure, avec sa diplomatie habituelle, va voir le chef de chantier qui nous laisse passer. Nous attendrons un peu plus loin la fin du dégagement de la route puis serons de nouveau arrêtés pour la même raison à 13 km de Huanuco

Nous repartons, il est 17 h 15, la nuit tombe aux alentours de 18 h 30, nous accélérons si tant est que l’on puisse accélérer sur cette piste mais nous sommes tranquilles les voitures sont bloquées plus haut. Et puis, ça y est, ils ont lâché voitures, motos, camions… C’est un flot de véhicules qui nous dépassent et nous pédalons dans un nuage de poussière. Quelques kilomètres avant Huanuco, nous retrouvons le bitume. Il fait bien sombre et nous arrivons à la nuit noire. Pour la première fois, nous avons du mal à trouver un hôtel : le premier est complet, le deuxième ne veut pas des vélos, ce sera bon pour le troisième ! Ouf ! Nous sommes un peu « crevés » !!!

La route en vidéo

Huanuco

Huanuco, ville horrible ! C’est ce que nous avions lu sur certains sites ! Et bien non, ce n’est pas horrible. Nous y avons lavé nos vélos dans un « lavadaro », fait resserrer la roue arrière du vélo de Lionel chez un vélociste local, déambulé dans le marché où nous avons acheté des fruits et des feuilles de coca et, au détour d’une rue, dans un petit laboratoire, un fabricant de glaces nous a fait goûter sa production. Lionel s’est même fait faire une belle coupe de cheveux. Avec notre chance habituelle, il y avait même un défilé sur la Plaza de Armas, défilé des écoles (militaires et autres) suivi par l’exubérance joyeuse des jeunes péruviens ! Et, comble de tout ça, nous avons goûté au « ceviche », excellent !

C’est une ville très animée, où les tuk-tuk sont les rois de la rue !

On défile souvent au Pérou, de toutes les manières, regardez la vidéo !!!

De Huanuco à Huancayo

Après Huanuco, nous prenons la direction de Junin. Nous devons passer un col à 4380 m, Huanuco étant à 1900 m, il nous faudra sans doute au moins deux jours ! Cette première partie de la montée n’est pas passionnante et nous nous arrêterons à Huariaca. Comme la suite n’a pas l’air plus plaisante, nous décidons de gagner Huancayo en bus. On doit nous donner une réponse demain à 8 h car, bien sûr, il y a le problème des bicyclettes. Le lendemain, à 8 h, personne ! Nous nous en doutions un peu, nous sommes au Pérou ! Finalement, il faudra attendre 10 h pour entendre que les soutes du bus sont trop petites pour les vélos !!! Alors, on prend un petit moment pour remettre en état le porte-bagage arrière de Lionel et nous décidons de nous avancer vers le col bien qu’il soit déjà midi. Nous ferons halte dans le seul hostal du village de La Quinoa. Et quel hostal : pas d’eau, ni dans les wc, ni dans la douche, pas de draps mais que des couvertures, une propreté limite ! Et, le matin, surprise, on ne peut pas sortir de la chambre… la serrure est bloquée et comme les wc sont sur le palier, je vous laisse imaginer… l’attente ! Finalement, une demi-heure plus tard un jeune homme grimpera sur la terrasse et nous passera, par la fenêtre, un tournevis avec lequel nous ferons levier pour enfin nous libérer !!! On attaque alors la montée du col. Il fait frais : nous démarrons à 3700 m et le soleil pointe tout juste. Cette route est assez jolie et les pentes sont raisonnables.

De l’autre côté du col, changement de décor ! Dix kilomètres de descente et nous voici sur l’altiplano à plus de 4000 m avec le vent de face. Nous traverserons le village minier de Colquijirca puis gagnerons celui de Carhuamayo où nous nous poserons pour la nuit.

La circulation sur cette route est assez importante et avec le vent, il faut être attentif à chaque passage des nombreux camions, la conduite des Péruviens frisant parfois l’inconscience !

L’altiplano est éclairé par une belle lumière ce matin c’est superbe. Nous progressons rapidement profitant au passage des petits troupeaux d’alpagas, de moutons ou de vaches conduits sur des pâtures où pousse une maigre herbe jaune. Sur l’altiplano, il n’y a pas d’arbres alors, pour se chauffer, on utilise la tourbe mais on récupère aussi les bouses de vaches.

Nous longerons le lac de Chinchaycocha qui, visiblement est en train de se combler. Au village de Huayre, on a érigé une énorme « maca » spécialité de la région. A Junin, nous dégusterons un cocktail à base de ce fameux maca. En fait, il s’agit d’un tubercule cultivé dans la région de Junin sur l’altiplano. On en fait des confitures, des gâteaux, des crèmes (avec le lait)…

Nous passerons au pied de l’obélisque commémorant la bataille de Junin qui opposa, le 6 août 1824, les forces indépendantistes de Bolivar aux forces royalistes et Espagnols. Grâce à un escadron de grenadiers colombiens, Les forces indépendantistes sortiront vainqueurs.

Nous apercevons des vigognes, très élégantes mais craintives et des mouettes (à plus de 4000 m !). Finalement, nous pédalons 50 km à plus de 4100 m avant de descendre sur La Oroya. Là, le paysage change et le relief reprend ses droits. Des parois rocheuses de couleurs très variées dominent La Oroya, ville industrielle (fonderies de cuivre, de plomb et de zinc), et lui confère un certain charme.

D’ailleurs, ce soir, nous avons droit à un petit feu d’artifice. Ensuite, nous suivons le rio Mantaro jusqu’à Huancayo. Après La Oroya, le paysage est très minéral sur une quinzaine de kilomètres puis le relief s’adoucit mais c’est toujours aussi grandiose. A Jauja, nous entrons dans la ville par une route en travaux sans circulation : pas de tut, tut ! Un vrai bonheur qui hélas ne dure pas. Jauja, petite ville très vivante, possède de jolies églises. Voilà d’ailleurs un moment que nous n’avons pas vu un bel édifice religieux ! En effet, dans les villages, les églises sont très simples.

La route entre Jauja et Huancayo n’est pas très passionnante. C’est une zone de cultures, c’est plat et la route est bosselée ! Nous sommes bien secoués sur nos vélos. Nous ne verrons pas grand chose de Huancayo hormis les ralentisseurs (pas très larges mais hauts), il y en a un tous les 300 m. Il est vrai que c’est le seul moyen de faire ralentir les Péruviens. La circulation est très dense avec taxis et collectivos qui s’arrêtent n’importe où, n’importe comment sans s’occuper des fragiles cyclistes que nous sommes !

Maintenant, c’est l’heure du choix ! Il nous reste à peine 40 jours de visa. Rejoindre Cuzco à vélo, depuis Huancayo, c’est au moins, à notre allure, 20 jours plus 15 jours pour rejoindre la frontière bolivienne, cela fait 35 jours. Oui, mais, si nous voulons profiter de Cuzco et de ses richesses, nous manquerons de temps. De plus, nous voulons être en Bolivie au plus tard fin octobre (météo). Alors, nous allons donner un grand coup d’accélérateur en prenant le bus de Huancayo à Cuzco (il faudra d’ailleurs passer par Lima), soit 35 h de bus.

  1. MARIE CLAIRE DAVID

    Bon courage à vous, car ça a l air difficile.
    C est très intéressant de lire votre carnet de voyage, et les photos sont très belles.
    MC

  2. Lesthievent Georges

    Bonjour les aventuriers, quel courage dans cet univers minéral ;je remarque que les seuls arbres que vous voyez sont des eucalyptus, arbres importés et invasifs .Pas, de résineux ,en plus si vous avez l’occasions de voir des charpentes; on ne peux pas planter de clous dans ce bois. tout est ligaturé.
    Vos photos et vidéos sont magnifiques Janine et moi ,nous sommes émerveillés
    Soyez prudents pour la suite de votre périples Georges et Janine

  3. Misslin-Morand

    Superbe … quel force, quel mental et que de souvenirs dans vos sacoches. A partagzr sans modération🤗👍. Je vous embrasse. Martine MM

  4. Bruno LITWIN

    Toujours de très belles photos et des textes bien documentés. Bonne continuation à vous.

  5. Gicquel Jean-Pierre

    De retour du triathlon du pays de Vilaine, à La Roche Bernard, qui a été pour moi toute une aventure, je reprends avec plaisir le fil de votre périple … et je relativise mon exploit ! Bravo et encore merci pour le partage, je vous embrasse. Jean-Pierre.

  6. brocvielle

    bon alors moi je ne savais pas ce que c’était un Almuerzo et aussi un Ceviche, alors je viens d’aller voir pour dire de me coucher moins bête ce soir. Sont-ce des mots autorisés au scrabble?

    Bon normalement au Pérou vous devriez voir des vigognes. C’est la plus petite pour ne pas la confondre avec le lama ou l’alpaga. Elle n’est pas domestiquée, sauvage vous aurez du mal à lui arracher quelques poils et pourtant ils valent de l’or!.. et vous n’auriez plus froid si vous en glissez dans vos duvets.

    Et toi Laure tes cheveux? ils poussent, ils poussent ou bien Lionnel donne des coups de ciseaux?

    hasta manana les amis

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