Du 30 janvier au 8 février
Itinéraire
Futulaufu
Futulaufu est un village aux rues larges, calme et touristique. On y rencontre pas mal de voyageurs sac au dos ! C’est aussi un secteur de rafting réputé.
Nous nous installons dans un « mini camping ». Nous y sommes seuls, il y a une salle pour cuisiner et la wifi est bonne alors nous y resterons deux jours. Lionel s’y fait même couper les cheveux !
Les maisons du village sont pratiquement toutes recouvertes d’un bardage de bois (type tavaillons) souvent ouvragé
Ce dimanche, c’est aussi le Rodéo Media Luna, un spectacle de chevaux montrant la manière dont on attrape les veaux. Superbe !
Vidéo Rodeo Media Luna
De Futulaufu à Villa Santa Lucia
Nous quittons le village sous un temps splendide, sur une route où les montées sont bien raides mais où nos vélos roulent sur de l’asphalte. Malheureusement, l’asphalte disparaît au bout de douze kilomètres pour faire place au… ripio !
Nous longeons de temps en temps le rio Futulaufu et ses eaux turquoises, et admirons là-haut les glaciers suspendus accrochés aux montagnes. Vraiment de magnifiques paysages !
Mais, car il y a un mais, à partir du kilomètre 40, le ripio devient carrément mauvais et comme ensuite la route est en travaux, c’est pire !
Un joli coin de bivouac nous accueille au bord du rio et nous goûtons la tranquillité des lieux avec nos seules voisines, un troupeau de vaches !
Vidéo
Ce soir, pour avoir de l’eau consommable, nous filtrons l’eau du rio. C’est un rituel à chaque bivouac.
Nous retrouvons la route en travaux, recouverte de gros graviers roulants, dangereux pour notre équilibre et nous pousserons de temps en temps ! Cela se calme au niveau du lac Yelcho.
Le paysage est magnifique. En bas, le lac et, là-haut, émergeant des nuages, les sommets et leurs glaciers.
La piste est meilleure sans est être excellente et comme prévu une longue côte se profile. 8%… 10%… 11%… dur de ne pas mettre pied à terre mais nous tenons jusqu’au sommet !
Nous atteignons Santa Lucia et la Carretera Austral.
A l’entrée du village, on voit encore les stygmates de la catastrophe de 2017 qui causa la mort de 21 personnes.
Suite aux fortes pluies, le détachement d’un morceau de glacier entraîna un glissement de terrain qui détruisit 28 maisons et 5 infrastructures publiques.
Vidéo
De Villa santa Lucia à Villa Amengual
Nous allons maintenant suivre la Carretera Austral.
La Carretera Austral est le nom donné à la route no 7 au Chili. Longue de 1 240 km, la route inaugurée en 1986 relie à travers la Patagonie la ville de Puerto Montt à Villa O’Higgins.
La Carretera Austral est une des grandes réalisations initiées et réalisées sous le régime militaire d’Augusto Pinochet. Commencée en 1976, son objectif était de relier les différentes communes de ces régions reculées du Chili, jusque-là isolées et mal desservies. Il était notamment impossible de rejoindre par voie terrestre chilienne la région de Aisén à moins de passer par l’Argentine voisine.
Plus de 10 000 soldats de l’armée chilienne participèrent aux travaux du plus coûteux ouvrage d’art du xxe siècle au Chili, nécessitant de trouver des voies de pénétration à travers les fjords, deux cols et les roches glaciaires.
La route a été progressivement ouverte au trafic à partir de 1988, deux ans après l’inauguration de la première portion par le général Pinochet. En 1996, la route atteint Puerto Yungay. Les derniers kilomètres jusqu’à Villa O’Higgins sont achevés en 2000. Mais attention, tout est loin d’être asphalté !
A Santa Lucia, nous faisons le plein de nourriture et nous offrons un bon pique-nique : empanadas, pêches, yaourts, gâteaux ! Nous trouvons du pain dans une improbable boutique, il faut être bien renseigné pour la trouver !
Voilà, il n’y a plus qu’à suivre cette ruta 7 durant 900 km environ ! Le début est agréable, un faux plat descendant, mais bien vite, elle annonce la couleur et montées (raides) et descentes s’enchaînent ! Les champs de la vallée sont dominés par des montagnes sur lesquelles s’accrochent des glaciers ou du moins ce qu’il en reste.
Nous installons notre bivouac dans un champ proche d’une rivière. Un joli endroit mais envahi de moustiques pas trop agressifs et de taons beaucoup plus virulents.
C’est avec un ciel couvert que nous partons ce matin. Vaches et moutons paissent dans les champs de cette région dont l’agriculture paraît bien pauvre.
Nous rencontrons deux cyclo-voyageurs français qui descendent aussi vers le sud. Nous les rencontrerons plusieurs fois aujourd’hui.
Nous atteignons La Junta aux alentours de midi. C’est difficile de se procurer de l’essence pour notre réchaud car la station ne livre pas de combustible dans des récipients. Il a fallu leur faire comprendre que nos bidons sont prévus pour cela ! En général, il y a une queue importantes aux stations service, c’est pratiquement ininterrompu !
Après ravitaillement (c’est habituel dans les villages) et pique-nique, nous reprenons la route fidèle à elle-même (montées et descentes).
Tout cela est bel et bon, mais il faut s’occuper de trouver un coin pour dormir. La route est bordée de barrières difficiles à franchir, impossible de pénétrer dans la végétation d’ailleurs impénétrable !!!
Nous trouvons un ancien camping et nous préparons à nous installer contents de nous. Mais, sorti de nulle part, un individu en uniforme (gardien du parc ?) nous expédie manu militari (ou presque) voir s’il ne fait pas meilleur dormir ailleurs !!!
Nous repartons vers le village de Puyhuapi et ses campings que nous atteindrons bien tard après 85 km et 1200 m de dénivelé positif ! Et là, nous sommes au bord du Pacifique. En effet, c’est un bras de mer qui borde la commune.
Une journée de repos dans ce petit et calme village où passent pas mal de cyclistes et de routards sac au dos. Au camping, nous ferons la connaissance de Dora, Rodrigo, Cristobal et… Cooky, le chat. Une famille très sympa et agréable.
Alternant ripio, asphalte et béton, la route longe les fjords, c’est très plaisant. Nous sommes doublés par trois jeunes cyclo-voyageurs français qui « foncent » vers Ushuaia.
Tout le long de cette route, nous admirons des glaciers. C’est incroyable, ces glaciers qui ne sont pas à une altitude très élevée alors que nous, en bas, avons 40° sur le compteur du vélo !
Au kilomètre 40, nous attaquons la montée au portuzuelo de Queulat. Une montée bien difficile sur un ripio lamentable ! Des pentes raides avec des lacets encore plus raides, le tout dans la poussière des véhicules voire d’énormes camions !
Nous pousserons bien souvent car il est compliqué dans les virages poussiéreux de tenir sur le vélo. Lionel en fera l’expérience quand son vélo glissera sur les cailloux cassant un rétroviseur et esquintant un garde-boue.
Le sommet, et, miracle, on trouve un excellent béton bien roulant. Lionel retrouve Laure un peu plus loin, en conversation avec des Chiliens qui nous offrent café et gâteaux
Après une superbe descente sur ce beau béton tout neuf, nous trouvons une espèce de terrain vague (future plantation ?) seul endroit capable d’accueillir notre tente. Ailleurs, la végétation est très dense et vraiment impénétrable. Les pentes des montagnes environnantes n’ont sûrement jamais été parcouru.
Par contre, pas d’eau, il ne nous en reste que deux litres que nous réservons pour la boisson, pour le reste, on fera sans !
Petit déjeuner frugal ce matin : une compote, trois biscuits, le reste d’eau (un demi-litre). Par contre, en ce qui concerne l’eau, elle tombe du ciel ce matin ! Bon, pas beaucoup, il est vrai.
Quelques kilomètres après le départ, Laure descend sous un pont et filtre l’eau du torrent. Nous disposons ainsi d’une petite réserve.
Petit à petit, le ciel se dégage et le soleil apparaît en même temps qu’un vent assez fort que nous avons dans le dos !
Une dernière montée fort raide et nous voici à Villa Amengual, un peu village du bout du monde tout comme… son épicerie !
Petit village, fondé en 1983, entouré de montagnes avec sa place centrale et sa petite église toute en bois, nous sommes ailleurs !
Nous y faisons les courses, y pique-niquons, y rencontrons une cyclo-campeuse chilienne fort sympathique et passons notre chemin !
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De Villa Amengual à Coyhaique
Un camping existe au bord du Lago de Las Torres à huit kilomètres de Villa Amengual. Nous longeons le lac, mais à part un coin pour pêcher pas de camping. En fait, il n’existe plus mais on peut y camper librement.
C’est un lieu connu des locaux et des voyageurs. Certains se pausent la journée et d’autres y passent la nuit. Il est vrai qu’être au bord du lac est très agréable.
Nous plantons notre tente sous un énorme fuchsia. Ici, il y en a partout sur le bord des routes. Ce sont des fuchsias à petites fleurs. On trouve encore des lupins en fleurs sur les bas côtés de la chaussée.
En fin de soirée, arrivent deux Belges qui remontent du sud en stop. Elles rejoignent El Bolson en Argentine pour participer à une action humanitaire. Nous ne serons pas seuls ce soir.
Nous rejoindrons Coyhaique par la route asphaltée, plus longue, avec plus de dénivelé mais… asphaltée. La piste, plus courte, c’est du ripio.
Jusqu’à Manihuales, la route ondule gentiment, offre par endroit des vues superbes sur les sommets et nous gratifie d’une douce descente jusqu’au village dans une vallée où l’agriculture paraît plus « moderne ».
Manihuales compte 3 000 habitants et a été fondée en 1962.
Cette ville se distingue par son patrimoine naturel, dans lequel se distinguent le secteur El Picaflor, où chaque année des milliers de visiteurs se rassemblent pour réaliser des activités liées à l’écotourisme et à la pêche sportive .
Sa flore est caractérisée par des forêts de coigüe , de lenga et de ciruelillo , tandis que son microclimat permet la culture de pêches, d’abricots et de cerises.
Dans tous ces villages, les maisons sont de taille très modestes et visiblement peu isolées du froid. Quel contraste entre ces habitations et les pick-up stationnés devant !
Cette deuxième partie de journée fut nettement moins agréable, le vent s’étant mis à souffler violemment et de face ! Une rafale couche même nos vélos contre le rail de sécurité. Prudence avec ce vent !
Nous passons devant une petite cascade et continuons contre le vent jusqu’à arriver au pont de Manihuales. Là, en contrebas, un camping libre sur une plage le long du rio. Un bel emplacement !
Un bivouac agréable avec deux couples de hollandais. Emplacement de bivouac qui pourrait être plus agréable encore si les utilisateurs ne laissaient pas leurs déchets sur place. Nous avons remarqué ce laxisme par rapport à la nature dans tous ces pays !
La route continue sous une couche de nuages gris mais elle n’est pas déplaisante. Toujours cette région agricole où l’on élève des vaches et plus particulièrement des vaches noires.
Au passage, il ne faut pas oublier d’admirer la cascade de la Virgen et son sanctuaire.
Un peu plus loin, c’est le sanctuaire de San Sebastian qui borde la route. une ferveur déjà rencontrée sur les routes argentines avec les oratoires destinés à la Difunta Corea et au Gauchito Gil.
Pour rejoindre Coyhaique, il faut monter ! D’abord, surprise, on traverse un tunnel et suite de la montée, fini l’asphalte, bonjour les pavés ! Nous arrivons sur un plateau où le vent s’en donne à cœur joie.
Du sommet de la route, nous apercevons Coyhaique. Encore une descente, encore une montée et voici la place centrale en forme de pentagone.
Beaucoup de monde sur cette place, des touristes pour la plupart ! Nous admirons un groupe de quatre danseurs évoluant au son d’une musique chilienne.
Beaucoup, beaucoup d’animation sur la place entre les joueurs d’échecs, les étals de produits artisanaux, les promeneurs…
Nous découvrons aussi comment trancher la viande et l’intérieur d’une maison chilienne. La cuisinière à bois est le seul moyen de chauffage.
Coyhaique a été fondée en 1929 et compte pratiquement 60 000 habitants. Elle devient capitale régionale en 1974. C’est le principal centre urbain de la région d’Aysen.
Dans la première moitié des années 2010, Coyhaique était l’une des villes connaissant le plus de problèmes de pollution de l’air par les particules fines en raison de la forte consommation de bois de chauffage de mauvaise qualité (surtout humide) et de l’utilisation de chauffages inadéquats.
Le nuage toxique dense et compact qui se produit au-dessus de Coyhaique est un phénomène devenu de plus en plus récurrent. Le froid qui règne dans la région (pouvant atteindre -15°) favorise ce que l’on appelle l’ inversion thermique. Cela signifie que la qualité de l’air les jours de basses températures atteint des niveaux extrêmement dangereux pour la santé.
Vidéo
Jean et Claudine
Nous voilà tous les 2 assis à regarder et écouter le « cours »de géographie . Vous nous transportez dans ces beaux lacs et glaciers sous un ciel bleu « provençal « . C est magnifique !!!! Boire son thé avec un tel cadre … c est magique. Par contre « chapeau « » pour les montées et descentes sur le ripio. Merci pour ce voyage. Gros bisous à vous deux et à bientôt.
Gicquel Jean-Pierre
Toujours admiratifs bien sûr, même si quelquefois nous nous disons : » ils sont un peu frapadingues ! « . Merci de nous faire partager de façon aussi brillante votre périple. Bises. Jean-Pierre et Marie-Noëlle.
armel chenu
Merci pour toutes ces magnifiques photos et vidéos qui me font voyager derrière mon
ordi et me transportent à travers des paysages extraordinaires
Amitiés
Armel
Inès et Roland
Merci de nous envoyer un rayon de soleil jusque chez nous. De beaux paysages à faire rêver. En voyant Laure à scuter et épurer l’eau, cela ressemble à une leçon nous rappelant que l’eau c’est la vie.
Savourez bien ce coin du monde. A bientôt !
Inès et Roland
Haboury Danièle et Jean Marie
bravo et merci de nous faire voyager à travers votre diaporama et vos explications .
quel courage
Gabriella Faro
Voilà les amis cyclistes, merci de vous lire et des photo extraordinaires.
Bonne route et bon courage.
Gabriella