Voyages à vélo

De Arica à Moquegua

Du 18 au 23 juillet

Itinéraire

De Arica à Tacna

Nous laissons Arica et le temps bien gris ce matin pour prendre la direction du Pérou. Pas très plaisante ce dernier bout de route qui nous conduit à la douane.

Cela commence par une longue, très longue file de voitures que nous remontons. Arrivés devant les bâtiments, c’est la foule ! Il faut faire la queue à la douane chilienne pour avoir le tampon de sortie et ensuite la même chose à la douane péruvienne mais là, pour avoir le tampon d’entrée.

Contrairement à ce que nous aurions pu penser, cela va assez vite, les bureaux ouverts étant relativement nombreux. Et comme le Pérou ne passe pas les bagages au scanner « fruits et légumes », une heure suffit pour quitter cette douane, dernière frontière terrestre de ce voyage, et se retrouver au Pérou.

Et bien voilà, nous y sommes au Pérou !!!

Nous changeons nos derniers pesos chiliens en soles péruviens et en route ! Route pas très jolie : toute plate, toute droite et des dunes, des dunes…

Par endroits, quelques plantations d’oliviers et d’agrumes dans ce sable. Pour gagner Tacna, nous montons tout le temps, pas bien pentue la route mais ça monte !

Pas facile de trouver un coin pour pique-niquer : que du sable !

De temps en temps, nous apercevons dans les dunes, de petites maisons récentes en dur. Souvent, le panneau d’une association marque l’entrée de ces « mini » villages .

la fin jusqu’à Tacna est un peu longuette mais nous arrivons bientôt sur la belle plazza de Armas. Partout, des drapeaux péruviens, des banderoles aux couleurs du Pérou (rouge et blanc)… Le 28 juillet, c’est la fête nationale, alors on se prépare !

Mais aujourd’hui, c’était manifestation revendicative dans les rues de Tacna.

Fondée officiellement en 1855, Tacna existe cependant depuis l’époque coloniale. Tacna fut dans l’histoire du Pérou une des villes les plus patriotiques, elle a acquis le titre de Ville héroïque en 1821 pour son rôle actif à la cause de l’indépendance. 

La ville fut le siège de la confédération péruvio-bolivienne pendant la guere du Pacifique. Après la bataille de l’Alto de la Alianza en 1880, les provinces de Tacna, Tarata et Arica sont occupées par le Chili. Selon les termes du traité d’Ancón, un référendum d’auto-détermination devait avoir lieu dans les dix années suivantes, mais il ne se fit finalement pas. Tacna est restée dans cette situation pendant 45 ans jusqu’au 28 août 1929 où elle fut réincorporée au Pérou.

L’ arc parabolique de Tacna est un monument élevé en l’honneur des héros de la guerre du Pacifique.

La cathédrale, de style renaissance et néogothique, est un imposant monument situé sur la place de Armas. A noter que cette place est de forme triangulaire.

La construction de la cathédrale a commencé en 1875 par la firme française d’ Alejandro Gustave Eiffel . En raison de la guerre du Pacifique (1879) et de l’occupation chilienne, les travaux s’arrêtent. L’église a été officiellement achevée en 1954.

Il est très agréable de se balader avenue Bolognesi sous une allée de palmiers, accompagné par les cris stridents des perroquets. On y trouve de nombreux vendeurs de rues qui proposent des glaces, des poupées péruviennes, des rasoirs, des brosses à dents, des bijoux… la liste est infinie, un inventaire à la Prévert !

On mange bien à Tacna et nous avons profité de ses bons restaurants qui servent des spécialités péruviennes.

De Tacna à Moquegua : Trois jours dans le désert

Jour 1

Nous quittons rapidement Tacna et nous grimpons durant huit kilomètres. C’est le désert et comme le ciel est bien gris, l’ambiance est triste !

Et puis, la route descend, ça file bien ! Le soleil finit par percer mais il traîne toujours un léger voile nuageux qui ne disparaîtra qu’en milieu d’après-midi.

Nous arrivons au village de Tomasiri où existe un contrôle douanier. En fait, on touchera ma sacoche avant gauche (normal, le douanier était à gauche du vélo) et ce sera fini pour le contrôle.

Pour notre pique-nique, on avise un banc bien tentant. Mais une employée de la douane nous dit que c’est impossible vu que nous sommes encore dans la zone douanière. C’est sûr, des fois que l’on ferait tout sauter !!!!!

Un peu plus loin, nous traversons une rivière : ici, il y a de la verdure et des cultures dans ce fond de vallée, on y élève aussi quelques bovins.

Dans ce désert, suivant l’heure et l’orientation, le sable change de couleur. De jaune clair, il passe à l’ocre rouge puis à l’orangé, c’est très beau même si c’est bien un peu plat.

Bien que la végétation soit quasi inexistante, on y trouve quand même quelques fleurs.

Il faut maintenant penser à trouver un lieu de bivouac. La nuit arrive vite et à 18 h, il fait noir ! Pas beaucoup d’endroits discrets dans cet environnement ! Nous finissons par dénicher un coin tranquille, pas trop proche de la route.

En revanche, c’est du sable, donc il faut pousser un peu les vélos et maintenir les haubans de la tente avec de grosses pierres, les piquets sont inefficaces dans ce sol !

Et puis, avant que le brouillard ne tombe et que le soleil se cache, nous avons droit à de très belles lumières sur notre bivouac !

Jour 2

Ce matin, nous prendrons le petit déjeuner sous la tente. Le ciel gris, le petit vent frais ne nous incitent pas à rester dehors ! La proximité de l’océan Pacifique nous ramène de l’humidité.

La route monte mais le soleil arrive vite et tout devient plus agréable. Nous montons, montons…

Suit une belle descente jusqu’au puente Camiara où nous traversons le rio Locumba. C’est une petite oasis, c’est vert avec quelques cultures.

Nous reprenons la montée, retrouvons le sable et atteignons le village de Alto Camiara. Nous profitons de ce village bien agréable pour se pauser un moment, acheter de l’eau et quelques douceurs pour le bivouac de ce soir.

Après quelques montées et descentes bien raides, la route va grimper durant vingt kilomètres. De temps en temps, la pente s’accentue et la voir au loin nous fatigue déjà

La route pour Ito part à notre gauche et nous arrivons à un col. De l’autre côté, nous apercevons un immense parc de panneaux solaires. Nous descendons, longeons le parc et traversons une voie ferrée qui a l’air opérationnelle

C’est l’heure de trouver notre coin de bivouac. Pas mal, derrière une butte, même si nous ne sommes pas complètement isolés de la route, mais ils roulent tellement vite, ces Péruviens, qu’il leur est difficile de voir sur les côtés !!!

Une fois le bivouac installé, Laure me dit entendre un bruit de moteur mais pas vers la route. C’est en fait le train, train de minerai qui relie la côte à la région minière de Toquepala.

Comme il n’y a pas de passage à niveau, nous « entendons siffler le train » qui prévient les véhicules de son passage !

Surprise, sitôt le soleil couché, un épais brouillard humide nous enveloppe et nous nous réfugions dans nos duvets !

Jour 3

Le brouillard nous a quitté ce matin et le soleil arrive très vite. Il fait bon et le petit déjeuner est bien agréable !

Aujourd’hui, changement de décors. Les paysages deviennent montagneux et le relief de la route s’en ressent dans la première partie de l’étape. Mais que c’est beau !!

La route est bordée de hautes dunes moitié sableuses, moitié rocheuses de couleurs jaune à violine, magnifique !

Une longue descente et nous voici au village d’El Conde où nous trouvons des cultures car ici coule le rio Moquegua. Nous pédalons avec de la verdure de chaque côté de la route, nous avions un peu oublié que cela existait !

A El Conde, nous nous offrons un repas dans un restaurant de « bord de route ». C’est propre, c’est bon, l’accueil est chaleureux, que demander de mieux !

Nous remontons vers la ville de Moquegua et les cultures se succèdent tout le long de la route : de la luzerne tout d’abord car les bovins sont nombreux, et puis du maïs, des oignons, des pommes de terre, des figues de barbarie, de la vigne, des fèves, des choux… des légumes qui chez nous poussent à des saisons bien différentes.

Une dernière pente un peu raide nous conduit à la place de Armas de Moquegua. Très belle place avec sa fontaine au centre, bordée de beaux bâtiments et un peu plus haut, la cathédrale.

On y fait la fête ce soir, il est vrai que nous sommes samedi ! De la musique classique à la musique plus moderne, c’est une belle variété !

Moquegua

Moquegua a été fondée en 1541. Elle est située à 1410 m et compte environ 100 000 habitants.

C’est l’une des régions avec la meilleure qualité de vie au Pérou, son PIB par habitant est d’environ 30 mille dollars, généré principalement par la grande activité minière dans cette région, principalement le cuivre, l’argent, l’or, entre autres.  

Le produit minier le plus abondant dans le département est le cuivre, c’est pourquoi Moquegua est appelée « la capitale du cuivre péruvien ».  Cuajone est le gisement minier le plus productif, situé à 3 500 mètres d’altitude et à 45 km de la ville de Moquegua, dans le district de Torata, l’un des plus grands du pays.

L’église de Santo Domingo ou cathédrale de Moquegua est une église à nef unique, avec un plan en croix latine, bâtie en pierre de style néoclassique.

Moquegua a une riche tradition gastronomique, on y mange bien. C’est aussi une région de vigne et on peut y parcourir la route du vin et du pisco ! De plus, le climat de la ville est considéré comme l’un des meilleurs du pays.

Nous n’y avons passé qu’une journée à déambuler de la plazza de Armas au mercado admirant au passage une suite de sculptures sur bois très originales.

Vidéo : Entre Arica et Moquegua, sable et désert !

  1. Gicquel Jean-Pierre

    Bonjour les amis, vous devez être très sages car depuis quelques temps vous n’êtes pas privés de « déserts » ! Bon Pérou. Bises. Jean-Pierre.

  2. Ferrand

    Vous êtes des champions !
    Que d’énergie tous les jours !
    Gardez la forme et la concentration sur les routes
    Bises 😘

  3. Brocvielle Michèle

    Je suis tjrs scotchée par la diversité des paysages que vous traversez

    Enfin de vraies routes
    Et du coup de la circulation

    Bisettes

  4. combet

    Bonjour les amis , Francine et moi suivons avec grand plaisir et admiration votre périple dans ces paysages grandioses et magnifiques.
    Avec tous nos encouragements . Profitez bien ! Nous avons hâte de vous retrouver mais attention, ici on parle très souvent français. Je le sais, le choc sera rude. Courage !

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