Voyages à vélo

De Villazon à Potosi

Du 6 au 13 mai

La route qui conduit de Villazon à Potosi est très plaisante. D’une longueur de 340 km avec 5090 m de dénivelé positif et 4550 de négatif, elle ne circule pas énormément si ce n’est dans la dernière partie. Son altitude oscille entre 2600 m et 4350 m. Alors, même si cela monte bien par moments, la parcourir à vélo est agréable, d’autant qu’il est facile de bivouaquer si on prend la peine de porter de l’eau. En effet, pas d’eau dans la nature, ni lac, ni cours d’eau (ou si peu) mais dans tous les villages, pratiquement, on trouve une tienda pour s’en procurer.

Itinéraire

Villazon

Nous voici en Bolivie dans la ville frontière de Villazón. La ville est très animée, les rues sont bordées de nombreux magasins et cela circule beaucoup !

Villazon compte environ 50 000 habitants et est située à 3400 m d’altitude.

Villazón est une ville frontalière typique, le commerce de marchandises légales et de contrebande est l’industrie dominante. Il y a un intense mouvement commercial avec la ville argentine de La Quiaca , dont une grande partie est de la contrebande. 

Nous sommes accueillis par une petite fête sur la place principale. Nous sommes en Amérique du sud, voyons !

Nous cherchons un endroit pour prendre un café et un Bolivien nous emmène au marché municipal. Il tient un étal de mercerie et surveille nos vélos !!!

Au terminal de bus, pas de gros bus mais des collectivos, dans les rues des vendeurs de tout, des femmes avec des chapeaux et de gros jupons, c’est bien la Bolivie !!!

Nous trouvons un Alojamientos (hostal bolivien) très « bolivien » mais la chambre est propre ! Dans cette hostal, ils lavent les draps à la main et tout sèche sur les rambardes du patio !

Toute la nuit, nous subissons un va et vient incessant. Au matin, nous comprenons en voyant un tas de bazar partout dans le patio : aujourd’hui, c’est la feria (sorte de foire, braderie) et de nombreux petits vendeurs viennent de toute la région vendre leurs produits.

Nous voulons prendre le petit déjeuner à 8 h mais rien d’ouvert ! Etonnant ! Nous dégottons quand même un petit « restaurant » et là, surprise, il y a deux pendules ! L’une indique 7 h et l’autre, sous laquelle est inscrit « Argentine », 8 h ! Et oui, il y a effectivement une heure de différence entre la Bolivie et l’Argentine !!!

De Villazon à Cotagaita

Nous quittons Villazon par une belle route asphaltée qui monte bien au départ puis alternent ensuite petites montées et petites descentes dans un paysage de pampa. La pampa cède ensuite la place à de petits canyons de chaque côté de la chaussée.

Une fabuleuse descente nous conduit au village de Yuruma où une communauté indienne prépare des repas chauds (style marchés municipaux) pour les camionneurs et voyageurs de passage.

Nous traversons le rio San Juan del Oro où l’eau coule, ce qui est rare ici à cette période ! Suit une succession de petits villages qui possèdent chacun une tienda (petit magasin) où nous pouvons nous ravitailler en eau et trouver quelques produits alimentaires.

De nombreux champs sont couverts de gerbes, pas de blé mais de maïs, culture principale ici.

Le jour avançant, nous trouvons un très joli coin de bivouac au milieu des arbustes épineux , des cactus et autres arbres. Nous ne sommes qu’à 2950 m ce soir.

Le soleil est absent ce matin, dommage car les paysages sont très beaux ! On sent ici un paysage plus montagneux.

La route se poursuit vers la ville de Tupiza, seule ville importante avant Potosi.

A notre grande surprise, nous voyons énormément de tuk-tuk comme au Pérou. La Bolivie se serait-elle mise à ce mode de taxi ?

Nous rencontrons un couple de Français, Rita et Victor qui voyagent en (très) gros camion avec leurs deux enfants. Partis du Canada, il y a un an et demi pour un voyage de deux ans, ils vont maintenant descendre plus au sud et terminer leur voyage dans six mois. Ils nous dépannent de six œufs qu’ils nous font même cuire !

Nous faisons quelques courses au mercado (marché) central car dans cette ville pas de supermarché !

Après réflexion, nous décidons de quitter Tupiza et de chercher un coin pour bivouaquer. Oui, mais voilà, la route monte, monte, c’est pentu de chaque côté et au bout de 10 km, pas d’endroit satisfaisant ! Il reste encore 8 km de montée et nous sommes un peu fatigués.

Alors nous nous installons dans le lit d’une rivière (asséchée, bien sûr). Pas terrible comme endroit : un peu en pente, sol caillouteux, arbustes épineux… mais faute de mieux !

Les aboiements d’un chien de la maison du dessus nous réveillent vers 6 h. Une bonne nuit malgré tout, car couchés à 19 h ! En effet, nous sommes sous les tropiques et à cette saison, la nuit tombe à 19 h et le jour se lève vers 6 h ! Et en bivouac, s’il fait noir, il n’y a pas d’autre chose à faire que se coucher car la température baisse vite !

Nous attaquons 8 km de montée avant de descendre sur le village de Hornillos. Le paysage change, les cactus et les arbustes épineux sont de nouveaux présents.

La descente continue jusqu’à Rio Blanco, village sur les bords du rio éponyme. La principale activité de ce village semble être l’élevage de chèvres

Le village de Ramatidas nous sert de lieu de pique-nique. C’est bien mort avec de nombreuses maisons abandonnées et rien pour ravitailler. C’est vrai que nous voyons de nombreuses habitations abandonnées sur les bords de la route mais en général peu dans les villages.

Après une ultime descente, c’est dans le gros village de San Francisco de Cotagaita, situé à 2650 m, que nous terminons la journée ! Nous sommes bien descendus !

Il y a de l’animation dans les rues ici, c’est le moins que l’on puisse dire ! Nous décidons d’y passer la nuit mais impossible de bivouaquer.

Nous nous installons dans un « alojamiento » très, très bolivien. Nous retrouvons la douche, que d’aucuns avaient surnommée « douche Claude François » en regard de l’installation électrique. Douche qui, de plus, coule au milieu de la salle de bain ! Et ni papier WC, ni serviette, ni wifi mais en contrepartie ce n’est pas cher !

Ah oui, les draps ne nous semblant pas trop nets, nous avons dormi dans nos draps sacs !!!

L’économie de la commune est basée sur la production agricole (pommes de terre, maïs et légumes) et l’élevage (principalement chèvres) destinés à la consommation familiale et au commerce, qui est complétée par la production de tissus artisanaux. On y cultive aussi des arbres fruitiers (pêches, raisin) dont le produit approvisionne les départements de Potosí et d’Oruro. 

De Cotagaita à Cuchu Ingenio

Ce matin, rien d’ouvert ! Nous achetons des « tortas » (sortes de galettes de maïs frites) dans le rue pour le petit déjeuner.

La journée commence par une première montée qui nous emmène de 2500 m à un col à 3000 m. Au sommet, nous apercevons la deuxième montée, impressionnant, il va falloir monter tout ça ? C’est très montagneux ici !

Nous nous laissons glisser vers le village de Tumasla où nous traversons le rio éponyme. Halte repas dans un « restaurant » bolivien de bord de route où nous avons mangé une bonne soupe de quinoa ! Nous y achetons 6 l d’eau pour le bivouac de ce soir car la région est très sèche et il n’y a ni cours d’eau, ni petits lacs

Deuxième montée de 8 km qui nous hisse à 3050 m, puis 2km de descente avant de remonter à un col à 3150 m ! Ouf ! Finies les montées pour aujourd’hui.

En récompense, le coin de bivouac déniché par Laure à 2935 m est superbe au milieu d’un hameau abandonné ! Tranquillité parmi les vieilles pierres et les cactus. Seules les chèvres de la ferme proche se font entendre !

Une nouvelle journée de montées et descentes ! Les paysages changent ! De vallonnés et désertiques, nous passons à un village tous les 5 km car nous suivons le cours d’un rio où coule un peu d’eau. Cela permet un peu d’agriculture notamment du maïs et de l’élevage.

Petite pause au village de Vitichi, puis pause repas sur un restaurant de bord de route où l’hygiène est parfois douteuse ! On cuisine sur un feu de bois dans de grandes gamelles.

On nous sert une soupe, sorte de bouillon gras dans lequel flottent quelques pommes de terre et un morceau de viande. Viande si dure que nous pouvons à peine la couper alors la mâcher… Une assiette de riz et crudités complète ce repas.

Nous continuons les « montagnes russes », achetons 6 l d’eau et cherchons un coin de bivouac. Ce n’est pas facile par ici car les villages sont proches et les habitations nombreuses.

Finalement, le bord du rio est la bonne solution même si ce n’est pas le plus beau des bivouacs !

De la glace sur la tente ce matin ! Contrairement à l’habitude, c’est un peu humide (présence du rio ?).

Laure ne se sent pas très bien. Serait-ce le repas d’hier midi ?

Nous démarrons, la route est très agréable, les montées et descentes s’enchaînent mais bien douces. Nous arrivons bientôt sur un plateau très joli avec les montagnes en arrière plan. Montagnes qui doivent être bien hautes car nous sommes déjà à 3700 m !

Laure ne se sent vraiment pas bien et nous décidons d’installer notre bivouac juste avant le village de Cuchu Ingenio. Il est tôt mais la suite ce sont deux cols à 4200 m et 4350 m, alors mieux vaut être en forme, nous verrons demain !!!

De Cuchu Ingenio à Potosi

Soleil radieux ce matin ! Durant la montée au village de Cuchu Ingenio, une colonne de véhicules « pleins » de jeunes nous doublent. C’est musique, ballons et drapeaux ! Une fête ?

Les montées sont un peu raides et la circulation nous semble plus importante que les jours précédents. Plus nous montons et plus nous voyons de maisons abandonnées. Il est vrai que nous avoisinons les 4000 m et que vivre ici toute l’année doit être bien difficile.

Nous passons un col à 4200 m et tout change ! Nous plongeons vers un plateau qui semble bien habité et pour cause, ce sont des mines et cela durera jusqu’à Potosi.

Au milieu de ces villages miniers existe aussi une agriculture, essentiellement l’élevage de lamas semble-t-il !

La circulation devient très dense : camions et collectivos par dizaine ! Nous continuons de monter, toujours parmi ces véhicules dont la carburation est déficiente, ça fume noir et nos poumons souffrent !

Partout les exploitations minières fleurissent mais fleurissent aussi les ordures sur le bord des routes au milieu desquelles broutent les lamas !

Ces exploitations minières utilisent de l’eau que nous voyons stockée dans des réservoirs. Vu la couleur, nous nous demandons ce qu’elle peut bien contenir et si elle est traitée avant d’être rejetée dans la nature

Enfin le point haut, le col à 4350 m. Suit une descente épique sur Potosi avec camions, collectivos, voitures, petites motos…

Nous apercevons le Cerro Rico, montagne qui domine Potosi et d’où on a extrait des tonnes d’argent.

Laure nous guide dans les rues de Potosi jusqu’à l’hôtel repéré sur notre application. Ouf ! Nous voici dans la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde à 4090 m !

Vidéo : Entre Villazon et Potosi

  1. Vandaele Daniele et Jean luc

    Beau reportage d’étape en Bolivie.
    Bonne continuation dans ces paysages bien secs où la verdure n’est pas
    de mise !

  2. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. En effet il y a un changement de paysage. J’espère que vous avez un peu plus chaud. Ici tout va bien. Il pleut tous les jours. Ce n’est pas marrant mais c’est nécessaire. Tout est très vert c’est beau. Par contre il ne fait pas chaud ! Je vous fais de gros bisous. A bientôt. Danielle

  3. CLAUDINE ET JEAN

    bonjour les baroudeurs, Avec Jean nous avons pris le temps de nous installer et de visionner « le ciné club » que vous nous proposez sur les 3 derniers envois que vous nous avez faits. Quel régal de vous suivre sur des routes plus ou moins bellles, plus ou moins risquées mais quels paysages vous nous offrez !!!!!! ces montagnes en forme géométrique sont « incroyables » et vraiment inouies. La Bolivie a aussi beaucoup d’attrait et sommes contents de vous suivre dans ce nouveau pays. Contents de voir que le ciel bleu existe encore car nous nous l’avons perdu pour laisser place à la pluie dont la nature a tant besoin. On vous souhaite de belles étapes en Bolivie et pour nous de beaux reportages. Merci à vous deux de nous faire voyager. Gros bisous de Jean et Claudine.

  4. Gicquel Jean-Pierre

    Bonjour les amis, l’aventure continue en Bolivie, c’est toujours un plaisir de passer un moment avec vous, dépaysement garanti. Bises. Jean-Pierre et Marie-Noëlle.

  5. Michele Brocvielle

    vous voir rouler dans toute cette circulation avec de gros camions qui parfois vous frôlent et en plus sur des routes défoncées, j’en ai la chair de poule.
    La Bolivie du moins cette première partie n’a pas les plus beaux paysages de tout ce que vous avez vu jusqu’à maintenant. C’est sec, sec.
    J’ai bien aimé « les travaux publics » le gars qui traîne derrière sa moto, la brouette et la pelle
    Bises les amis

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