Du 14 au 17 mai
Potosi
Peuplée d’environ 250 000 habitants, Potosi est située à 4090 m d’altitude. Dès notre arrivée, nous sommes pris dans un tourbillon ! C’est une ville bolivienne et on vit beaucoup dans la rue. On y vend toutes sortes de choses, on y mange, on y fait la fête…
Et ne parlons pas de la circulation : beaucoup de voitures mais aussi un nombre impressionnant de bus qui fument noirs ! Traverser les rues est bien difficile car, ici, les piétons sont loin d’être prioritaires, existent-ils seulement pour les automobilistes ?
Pourtant il est très très agréable de flâner autour des places du 10 de Noviembre et du 6 de Agosto où l’on peut admirer de superbes bâtiments et monuments dont la cathédrale
Les rues adjacentes, bordées de magnifiques maisons de l’époque coloniales avec des balcons en bois très particuliers, nous rappellent le riche passé colonial de Potosi. Les fils électriques courant en tous sens au dessus de nos têtes, sont aussi une particularité de Potosi (mais pas seulement il est vrai !) !
En 1545, le berger indien Huallpa révèle l’existence de filons d’argent au Sumaj Orcko (la « Plus belle Montagne ») en Quechua. Ce sera alors l’exploitation minière de cette montagne qui prendra le nom de Cerro Rico (la colline riche).
Entre 1560 et 1580, Période la plus faste de l’exploitation des gisements, Potosi fournit à la couronne espagnole 240 t d’argent par an ! Au milieu du XVIIème siècle, couverte d’édifices coloniaux et d’églises, Potosi est ausi importante que Paris ou Londres par sa population.
Mais déjà, en 1580, la production commence à baisser et au début du XIXème siècle les filons s’épuisent pour de bon.
Exploitées pendant trois siècles par les Espagnols, les mines du Cerro Rico ont coûté la vie à des millions de travailleurs, principalement les Indiens de l’altiplano. Selon les estimations, entre 30 000 t et 60 000 t d’argent auraient été extraites du Cerro Rico.
Actuellement, la mine reste exploitée mais les filons d’argent sont rares. On en extrait du fer, du zinc et de l’étain.
Potosi possède un nombre important de lieux de restauration. Du simple plat dans la rue au restaurant européanisé en passant par le mercado central (marché), nous pouvons facilement trouver ce qui nous convient.
Nous avons testé divers endroits et finalement, nous avons bien mangé à Potosi. Nous avons notamment goûté le plat typique de Potosi : le karapulca. Il s’agit d’une sorte de soupe épaisse avec féculents, pommes de terre, farine de maïs dans laquelle on immerge une pierre chaude qui évite à la soupe de refroidir. Original, non ?
Il existe aussi quelques cafés « comme chez nous », par exemple le Café La Plata, très agréable et fréquenté par de nombreux… Français !!!
Pour nous, Potosi reste une ville assez extraordinaire du fait de son altitude, de ses monuments, de son animation étourdissante, de ses habitants sympathiques et serviables… Bref, une belle halte pendant ce voyage !
Vidéo : En ville
Cathédrale Nuestra Señora de la Paz
Construite entre 1809 et 1836 sur les ruines d’une première église effondrée, elle est de style néoclassique hormis l’autel néogothique consacré au Saint Sacrement. Seuls quatre lieux au monde ont cet honneur !
On peut aussi y voir une statue de la vierge de Copacabana de 1580, une crypte où reposent des Espagnols qui ont œuvrés pour Potosi ainsi qu’un orgue de 1938 qui fonctionnait autrefois à la vapeur.
Nous avons terminé la visite par la montée (où le souffle est un peu court, 4090 m c’est haut !) au sommet de la tour à côté des grosses cloches.
Couvent Santa Teresa
Construit entre 1685 et 1691, ce vaste couvent de l’ordre des carmélites n’accueillait que des sœurs issues de la bonne société. Et pour cause, une dot colossale était demandée aux familles.
Les familles pouvaient verser cette dot en numéraire, en bâtiments, en terrains mais aussi en œuvres d’art.
C’est ainsi que le couvent possède actuellement une importante collection de tableaux baroques, un ensemble de sculptures, de petits objets, des expositions de vêtements sacerdotaux, des travaux d’aiguilles, d’orfèvrerie et aussi des instruments de… torture utilisés pour l’autoflagellation !!!
La seconde fille de la famille entrait au couvent à quinze ans et y restait jusqu’à sa mort sans possibilité de sorties ni de contacts extérieurs (un contact par mois avec la famille sans se voir) ! Cette règle ne fut supprimée qu’en… 1972 !!!
L’ensemble des bâtiments est superbe. On passe à l’austère parloir mais aussi à la petite chapelle de l’Ermita, à l’infirmerie, à l’église (feuilles d’or à foison), en traversant deux petits cloîtres aux jolies colonnes de bois.
Durant cette visite, nous avons échangé avec trois françaises, Lilou, Elisa et Patsy, qui voyagent en bus. Une bien sympathique rencontre !
Casa de la Moneda
Edifié entre1759 et 1773, la Casa de la Moneda est l’un des plus grands bâtiments coloniaux des Amériques (7570 m²) ! Ici, on frappa monnaie jusqu’en 1951 !!!
A l’époque coloniale, les trois quarts des pièces produites à Potosi allait enrichir le trésor royal espagnol. Les premières pièces (les macuquinas), frappées au marteau, contenaient jusqu’à 95 % d’argent pur !
Plus tard, on utilisa des presses aux impressionnants engrenages en bois, importées d’Espagne et mues par des mules. Elles furent remplacées au fil du temps par des presses à vapeur (1869 – 1909) puis électriques. Ces machines sont toujours en état et visibles durant la visite.
Il existait huit fonderies qui coulaient le métal en lingots, une travaillait l’or, les sept autres l’argent. Une a été conservée en l’état.
On peut aussi admirer de nombreux tableaux de l’époque coloniale, dont la célèbre « Vierge de la Montagne » qui évoque la découverte de la mine du Cerro Rico, ainsi qu’une exposition numismatique.
A la fin de la visite, commentée par un guide francophone, nous discutons un moment avec un couple de Français et un couple de Belges qui voyagent en bus.
Un peu plus tard, dans un café, c’est avec un couple de Suisses que nous bavardons. Eux ont carrément acheté un van au Chili pour voyager.
Toujours sympas ces rencontres !
Fêtes des écoles
Nous avons vu plusieurs école en fêtes à Potosi ! Soit on célèbre un anniversaire, ou autre d’une manière très festive, soit c’est plus militaire avec drapeaux et discours, soit c’est religieux avec statue de la Vierge. Mais c’est toujours avec l’uniforme de l’école.
Cet uniforme, c’est une chose que l’on retrouve dans plusieurs pays d’Amérique du sud. Il est propre à chaque établissement scolaire !
Vidéo : Ecole deux versions !
Spectacle extérieur
Dimanche, nous avons assisté à un spectacle mêlant chants, musique et danses traditionnels sur la place du 6 de Agosto.
Ambiance sympathique sous un soleil radieux dans un très beau cadre !
Eglises
La plupart des églises de Potosi sont fermées en général. Si l’on veut voir l’intérieur, il faut viser l’heure de la messe. Quelques unes peuvent quand même se visiter.
Nous avons admiré les façades des églises San Lorenzo et San Francisco et le superbe plafond de bois de La Merced.
Sachez aussi qu’il y a 33 églises à Potosi et que nous n’avons pas eu le temps de toutes les visiter !!!
Inès et Roland
Merci encore de nous faire partager les beautés de notre terre en Amérique du Sud : paysages, édifices, faune et flore,… Il semble que rien ne manque dans vos comptes-rendus très riches. Mais fascinés par vos belles photos et vidéos, nous en oublierions vite l’énergie dépensée, alors que vous en avez donné des coups de pédales pour nous offrir cela ! Vivement la prochaine séquence !
Michele Brocvielle
Je comprends que vous soyez restés plusieurs jours à Potosi.
Les photos reflètent en partie toutes les richesses de cette ville.
Merci les amis