Du 26 avril au 01 mai
Itinéraire
De Purmamarca à Tilcara
Retour sur la ruta 9 avec la circulation ! La route monte régulièrement mais sans excès et nous pédalons toujours au cœur des montagnes magnifiques mais aussi de cultures de légumes, de fleurs et même de la vigne !
Nous faisons une halte à la Posta de Hornillos, ancien relais de poste construit en 1772. Il était, à l’époque de la vice-royauté, une étape obligée pour ceux qui allaient de Potosí à Buenos Aires. Peu de temps après la Révolution de mai 1810, il devint l’un des quartiers généraux de l’ Armée du Nord, sous le commandement du colonel Manuel Álvarez Prado. En 1813, le général Manuel Belgrano s’y reposa après avoir vaincu les Espagnols dans plusieurs batailles.
C’est un joli bâtiment qui abrite un petit musée. Un bel endroit bien agréable.
Notre route nous emmène à Maimara, petit village, où nous admirons la « Palete del pintor » (la palette du peintre).
C’est une formation géologique sur le flanc d’une colline et nous voyons comment les différentes strates et leurs minéraux nous envoient des formes et des couleurs surprenantes. Ces plissements de terrains correspondent aux périodes tertiaire et quaternaire.
Toujours bordée de cultures, la route dépasse le village de Sumay Pacha et nous emmène à Tilcara. C’est un gros village, le plus touristique de la région, qui attire beaucoup de jeunes avec sacs à dos.
Nous dormons une nuit au camping de l’hostel Waira, très agréable. Nous y rencontrerons Carla, une sympathique argentine de Buenos Aires qui voyage en bus avec deux amies.
Mais l’on vient surtout à Tilcara pour visiter la Pucarà !
La Pucara de Tilcara
Le Pucará de Tilcara est une forteresse (pucará) construite par les indiens Omaguacas, de la tribu des Tilcaras. Elle se situe sur une colline de soixante mètres qui surplombe le Río Grande de Jujuy.
Les pucarás, dont celui de Tilcara, sont non seulement des lieux défensifs mais aussi des sites religieux, puisqu’on y trouve, en leur milieu, une nécropole et un centre religieux. L’ensemble date d’environ 900 à 1000 ans.
À partir du début du xxe siècle des fouilles et restaurations furent entreprises par Debenedetti et J-B Ambrosetti du Museo Etnográfico de Buenos Aires. En 1948 fut mis sur pied un projet de reconstruction du site.
À l’heure actuelle une grande partie du site est restauré à l’identique de ce qu’il pouvait être à l’origine. Les plafonds et poutres sont en bois de cactus et les toits en terre.
Au pied du site et à côté de l’entrée se trouve un jardin botanique. On peut y voir, outre des plantes et des arbres, une bizarre pierre qui résonne lorsqu’on tape dessus avec un bâton !
De Tilcara à Humahuaca
Nous récupérons la… ruta 9 ! Sur cette étape, nous retrouvons la verdure dans la vallée avec de nombreuses cultures maraîchères (on nous a d’ailleurs offert deux salades) et même de la vigne.
La partie cultivée se situe plutôt sur notre droite et, à gauche, toujours ces montagnes aux couleurs allant du jaune au rouge. Autre activité de cette région, la poterie et ses étals sur le bord de la route.
De jolis abris bus agrémentent les bas côtés. Il faut dire qu’ici, les gens se déplacent beaucoup en bus.
A Huacalera, nous franchissons le tropique du capricorne marqué sur le côté de la route par un monument.
Et puis, c’est le petit village d’Uquia qui possède une belle église malheureusement fermée pour cause de rénovation, dommage !
A Uquia, on peut découvrir également la quebrada de las Señoritas. Mais, comme il s’agit d’un sentier, que faire des vélos ? Laure réagit très vite, se rend au poste de police et nos vélos se retrouvent bien à l’abri sous bonne surveillance ! Toujours serviable la police argentine !
Après deux heures de balade dans cette quebrada, nous retrouvons la… ruta 9 et nous gagnons Humahuaca.
La Quebrada de las Senoritas
Les couleurs de la Quebrada de las Señoritas sont très impressionnantes. Ces formations géologiques de couleur rouge foncé, entremêlée de jaunes, d’ocre et de nuances de vert sont particulièrement marquées aujourd’hui, contrastant avec le bleu intense du ciel.
Au départ, nous suivons le lit d’une rivière asséchée avant de buter contre une falaise. Une autre partie du sentier nous conduit au pied de roches de couleurs variées, du rouge au vert en passant par le rose-clair !
La légende raconte qu’au moment de la conquête espagnole, un groupe de femmes allaient cacher de grandes quantités d’or qui était abondant dans la région. Leurs poursuivants, désireux de s’emparer du trésor, arrivent à la Posta de Hornillos. Les femmes cachent alors le précieux trésor dans la Quebrada qui se trouve derrière le village d’Uquía.
Une fois cela fait, elles décident d’offrir leur vie à la Pachamama (Terre Mère ). Ce sont les sommets blancs qui se cachent derrière les rouges que nous voyons au bout de la Quebrada de las Señoritas.
Une promenade vraiment intéressante, impressionnante et magnifique.
Humahuaca
Humahuaca doit son nom au peuple indien des Omaguacas. On y trouve plusieurs bâtiments dus à son passé colonial dont l’église. L’ensemble des ruelles et des maisons rappellent une cité de l’époque coloniale.
Depuis 1969, la ville est le siège d’un évêché, et l’église Nuestra Señora de la Candelaria y San Antonio est devenue la cathédrale de Humahuaca. Malheureusement, dans cette belle cathédrale, il est interdit de prendre des photos.
C’est à Humahuaca que l’on trouve le monuments dédié aux héros de l’indépendance. Inauguré en 1950, il est l’œuvre d’Ernesto Soto Avendaño. La figure principale d’un homme indigène de neuf mètres de haut représente le peuple argentin. Les bas-reliefs latéraux rendent hommage à l’Armée du Nord et aux escouades de gauchos et d’indigènes qui ont combattu dans la Quebrada de Humahuaca sous le commandement du général Martin Miguel de Güemes.
La ville est située dans la célèbre Quebrada de Humahuaca. En 2003, la Quebrada de Humahuaca a été déclarée site du patrimoine mondial par l’UNESCO.
C’est une ville touristique et vivante notamment aux alentours de la place Sargento Mariano Gomez.
Nous y avons rencontré Un couple très sympathique Maria-Mercedes et Ronaldo. Nous avons pu échangé sur l’Argentine car Ronaldo parle bien le Français.
Hornocal
C’est la « star » du secteur ! Situé à 4300 m d’altitude, ce site extraordinaire est exceptionnel !
Nous choisissons de nous y rendre à vélos, non chargés… ce sera plus facile. Nous passons de 2900 m à 4300 m sur un « ripio » de mauvaise qualité au départ. Sur la fin de l’ascension, la piste s’améliore et c’est un plaisir de franchir les lacets dans ces paysages.
Par contre, pas mal de véhicules, notamment des 4×4, hissent les touristes là-haut et nous gratifient d’une bonne dose de poussière !
Et puis c’est l’arrivée au mirador d’Hornocal, nous restons émerveillés face à ce site absolument extraordinaire, irréel !!! On le surnomme la montagne aux quatorze couleurs et ce n’est pas usurpé !
Nous qui pensions passer un moment tranquille au sommet, c’est raté ! Le fait que nous soyons montés jusque là à vélo attise la curiosité des gens et, malgré notre espagnol balbutiant, nous répondons aux demandes d’informations sur notre voyage et posons aussi pour des photos !
Nous retrouvons aussi Maria-Mercedes et Ronaldo rencontrés hier à Humahuaca.
La descente nous paraît bien longue surtout dans la deuxième partie de la piste sur ce ripio un peu pourri. Lionel y casse même sa béquille arrière !
Iruya
Aujourd’hui, nous allons voyager différemment ! Nous visitons Iruya en prenant le bus ! Iruya est un village situé à 75 km environ de Humahuaca. Mais si les vingt premiers kilomètres sont asphaltés, ensuite c’est du ripio. De plus, il faut grimper un col à 4000 m avant de redescendre à 2780 m ! Et bien sûr, l’inverse pour revenir ! Alors c’est le bus !
Voyager en bus dans ces pays, c’est une tranche de vie ! Le bus n’est pas de toute première jeunesse. Pas de soute, on charge les bagages sur le toit ! Tout le long du trajet, à l’aller comme au retour, le bus fait de multiples arrêt pour monter ou descendre des gens au plus près de leur lieu d’habitation.
On s’arrête aussi pour chasser des ânes au milieu de la piste qui, malgré les grands coups de klaxon, ne bougent pas du tout, il faut que le chauffeur et une passagère descendent faire la « police ».
Monte aussi dans le bus, un vendeur d’empanadas. Une fois sa vente terminée, il pousse la chansonnette et le chauffeur le dépose quelques centaines de mètres plus loin !
Le village d’Iruya se trouve au fin fond d’une vallée, le bout du monde ? Si le village n’est pas exceptionnel, la piste traverse des paysages somptueux qu’il est difficile de prendre en photos à partir du bus. Un peu frustrant pour nous !
La localité d’Iruya est littéralement accrochée à la montagne. Elle est de plus, entourée de deux rivières, le río Coranzulí et le río Milmahuasi. La petite ville conserve des rues étroites et empierrées, avec des maisons de pisé et de pierres.
Son architecture est typiquement coloniale avec des ruelles étroites. Depuis la ville on a des vues impressionnantes sur les paysages alentour.
Mais cette sortie vaut surtout pour les paysages que l’on traverse avec le bus.
Au retour, le bus est bondé et c’est debout que de nombreuses personnes font le voyage. N’oublions pas non plus, une nouvelle visite du vendeur d’empanadas !
De Humahuaca à Tres Cruces
Ce matin, pas beaucoup de circulation, 1er mai oblige. Nous suivons toujours notre ruta 9. Les cactus candélabres émergent de la végétation arbustive avec en arrière plan les montagnes qui se profilent sur le ciel.
Nous doublons un vélo chargé aussi, mais un chargement particulier… un mouton dans un sac !
Petit arrêt à l’oratoire du Gauchito Gil, mais c’est tellement sale que nous allons manger ailleurs.
Un vélo couché se dirige vers nous. Le cycliste s’appelle Stéphane et son vélo est surmonté de deux immenses panneaux solaires. Avec ce genre d’installation, il arrive à parcourir jusqu’à 200 km par jour.
Ce n’est pas notre façon de voyager car nous aimons prendre notre temps mais cela montre que le voyage à vélo se décline de nombreuses manières. Bien sûr, une petite séance photos s’impose !
Un peu plus loin, nous nous arrêtons à un autre oratoire consacré au Gauchito Gil. Là, c’est un groupe de motards argentins avec qui nous échangeons. Nous les avions vus la veille à Iruya. Et là encore, nouvelle séance de photos.
Contrairement à la France, les motards, ici, nous encouragent, lèvent le pouce, s’intéressent à ce que nous faisons. Nous avons vu ces attitude sur tout le voyage pour l’instant !
La route continue, plutôt monotone, avec un petit vent de face. Et puis, les paysages changent, deviennent très beaux. Les montagnes environnantes prennent des couleurs rouges, vertes, grises…
Et point d’orgue en arrivant à Tres Cruces, les Gigantes Dormidos, ces plis de roches spectaculaires.
Nous installons notre bivouac face à ces Gigantes Dormidos à 3700 m d’altitude. Un bivouac de rêve !
Tout le long de cette vallée circulait jadis un train dont il reste encore des vestiges : rails, ponts… Dommage qu’il ne circule plus !
Vidéo : Entre Purmamarca et Tres Cruces
Le Gauchito Gil
Une particularité de tous ces pays d’Amérique du sud, ce sont ces espèces d’oratoires, souvent faits de bric et de broc, sur le bord des routes. En Argentine, ceux où domine le rouge sont dédiés au Gauchito Gil, sorte de Robin des bois ! Enrôlé par le parti Autonome pour combattre, il aurait déserté et aurait été exécuté. Mais avant de mourir, il prévint le bourreau que son fils était mourant et qu’il serait sauvé si ce même bourreau priait Gil. Ce qu’il fit et le fils guérit.
Gil devint alors un objet de dévotion. La tradition d’utiliser la couleur rouge est liée au fait que cette couleur caractérisait le Parti Autonome.
C’est une des versions. Il en existe d’autres !!!
Vandaele Danièle et Jean luc
Trop beaux paysages! Ces couleurs et ces montagnes minérales, ça nous change de nos Alpes!
Merci pour le partage
Michele Brocvielle
Les zamis, depuis que vous nous abreuvez de reportages plus magnifiques les uns que les autres, je ne sais dire ceux que j’aime le plus mais les couleurs de la Quebrada paraissent irréelles et Hortocal on pourrait croire à des photos truquées. C’est magique ce que fait la nature. Je n’ai jamais vu aucun reportage sur ces paysages fabuleux d’Argentine.
Le mouton dans le sac, il est vivant????
La Pucara où Laure a troqué son casque pour un chapeau de paille, là vous faites touristes.
Bravo pour les 28km pour monter à Hortocal quand on sait que vous auriez pu prendre le bus. Vous avez du avaler beaucoup de poussière, est-ce qu’au moins vous avez pu boire une bonne bière à votre retour?
Pour les poteries, bien sûr, Laure a dû y renoncer.
Donc je pense que maintenant vous êtes en Bolivie, ou pas très loin.
Hasta luego
Michèle
Misslin-morand
Superbe, j’essaie de rattraper mon retard en vous suivant. Pas déçue 😍. Immense bravo 👏. Infiniment merci pour ce partage d’un autre monde 🙏