Voyages à vélo

De Martigny à Susa

Via les cols de la Forclaz, les Saisies, le Cormet de Roselend, l’Iseran et le Mont Cenis

Du 7 au 13 Septembre

Itinéraire

De Martigny à Combloux

Aujourd’hui, nous repassons en France mais avant la frontière, nous devons gravir le col de la Forclaz. un col à la pente soutenue mais régulière sur un revêtement remarquable et surtout avec peu de circulation !

Il est joli ce col avec, au sommet, une belle vue sur les montagnes environnantes.

Comme souvent au sommet des cols, nos vélos intriguent d’autant qu’ils ne sont pas électriques ! On nous pose beaucoup de questions sur notre voyage et ces rencontres sont fort agréables !

La route

Jusqu’au premier tiers du XIXème siècle, les personnes désireuses de franchir le col devaient le faire soit à pied soit à dos de mulet. Un projet de route carrossable a été présenté en 1825. Les travaux commencèrent en 1827. La route du col deviendra carrossable de la frontière (Le Châtelard) à Martignyen 1875, et en 1887 pour le tronçon Le Châtelard-Argentière.

Les premières automobiles ne seront autorisées à franchir le col qu’en 1912. Avant l’inauguration, en 1957, de la route actuelle, l’ancienne route passait, côté vallée du Rhône, dans le vallon de La Combe, en pente plus raide. 

La descente nous fait traverser le joli village de Trient et nous arrivons au Chatelard où se situe la frontière franco-suisse.

Une montée facile mais dans de très beaux paysages nous conduit au col des Montets. Là, se trouve la Maison de la réserve des Aiguilles Rouges. Les vues sur le massif du Mont-Blanc sont superbes malgré les nuages qui traînent.

Nous gagnons Chamonix où nous nous posons au camping des Arolles, rustique (très) mais encore bien plein en ce début septembre.

La nuit nous gratifiera d’un orage violent et au matin la tente est trempée, l’humidité est partout. Pourtant, petit à petit, les nuages se déchirent et le ciel bleu s’installe.

Nous gagnons Chamonix pour y flâner un peu. Le ciel est tout bleu et, là-haut, les glaciers brillent au soleil, c’est magnifique

Chamonix ne change pas, c’est très agréable mais il y a toujours autant de monde !

Chamonix entre dans l’histoire en 1091, lorsque des moines s’installent sur la rive droite de l’Arve. C’est la naissance du prieuré de Chamonix. La commune est un territoire du duché de Savoie qui fait partie des États de Savoie, eux-mêmes intégrés par la suite au royaume de Sardaigne. Puis sous la Révolution française et le Premier Empire, elle devient un territoire français. Le 24 mars 1860, par le traité de Turin, le duché de Savoie est cédé à la France. Le 4 avril 1860, la commune de Chamonix devient alors définitivement française. Elle prend le nom de Chamonix-Mont-Blanc le 21 novembre 1921.

Chamonix partage avec Saint-Gervais-les-Bains et Saint-Véran (Hautes-Alpes) le record de la commune ayant l’altitude la plus haute de France et d’Europe occidentale (ce point fait l’objet d’une discussion transfrontalière avec l’Italie. Il n’est pas réglé à ce jour du point de vue du droit international). Elle le doit à la présence sur son territoire du sommet le plus haut des Alpes : le Mont Blanc qui culmine à 4 808 mètres. La commune est très prisée des amateurs d’alpinisme et de sports de montagne en général. L’attrait touristique du mont Blanc confère un visage très cosmopolite à la ville.

Ce soir, nous dormons à Combloux chez nos amis Babeth et Jean-Louis. Seulement voilà, quitter Chamonix à vélo pour gagner Le Fayet n’est pas simple. Aussi, nous décidons de prendre le train du Mont-Blanc.

Du Fayet, une belle remontée nous conduit à Combloux dans le très beau chalet de Babeth et Jean-Louis. Nous allons profiter d’une très agréable soirée au cours de laquelle nous dégusterons une excellente fondue !

De Combloux à Bourg Saint-Maurice

Nous quittons le coquet chalet de Babeth et Jean-Louis en direction du col des Saisies. Nous passerons à Megève puis Praz-sur-Arly et bifurquerons à droite vers le col. Là, la route commence à grimper.

Notre-Dame de Bellecombe

La montée de ce côté n’est pas des plus agréable. peu de vues (de plus la chaîne des Aravis est dans la « crasse »), des endroits à l’ombre où il fait bien frais, des passages bien pentus par endroit, le tout agrémenté d’un petit vent frais ! Par contre, les chalets sont magnifiques !

Le sommet, c’est bof ! C’est grand parking bétonné, remontées mécaniques partout et pas grand choses d’ouvert, bien triste tout cela !

La descente contraste fortement avec la montée. Nous bénéficions alors de très belles vues sur le Mont-Blanc et les sommets du Beaufortain.

Cette agréable descente nous conduit à Beaufort au joli camping municipal.

Laure fera un petit tour dans le village et à la coopérative et, bien sûr, rapportera un morceau de fromage de beaufort.

Le beaufort est un fromage au lait cru de vache, à pâte pressée cuite, élaboré en Savoie. La production du lait et sa transformation s’effectuent dans une aire comprenant la région du Beaufortain d’où il tire son nom. Il est formé en meule à talon légèrement concave. L’appellation beaufort est préservée commercialement via une Appellation d’origine protégée.

Le lait doit provenir de vaches de races tarine ou abondance.

Le beaufort fabriqué entre le 1er juin et le 30 octobre peut être commercialisé sous la mention beaufort d’été. Il est fabriqué à partir de lait produit dans les alpages, et redescendu dans les vallées pour être transformé par des ateliers répartis dans les vallées.

Beaufort

La montée au Col de Méraillet est bien raide, souvent à l’ombre et dans les bois, donc sans beaucoup d’intérêt.

Au col, tout change ! Le lac de Roselend est toujours aussi bleu, la chapelle toujours aussi belle sous le soleil, le Rocher du Vent toujours aussi imposant ! Quelle superbe spectacle !

Le barrage de Roselend

Les travaux de construction commencent en 1955. La mise en eau, en 1960, entraîne l’engloutissement de Roselend, village d’alpage dont il tire son nom.

Les indemnités versées par EDF permettent indirectement la naissance de la coopérative laitière de Beaufort. Les travaux sont achevés en 1962 et sont marqués par la construction de la nouvelle chapelle de Roselend située à proximité du site du barrage.

L’installation est voisine du barrage de la Girotte, perché au-dessus de la vallée d’Hauteluce. Il est relié à deux barrages satellites, La Gittaz et Saint-Guérin.

L’aiguille du Grand Fond est même saupoudrée de neige ce matin, l’automne est proche !

La montée continue avec le lac en contrebas puis nous arrivons au Plan de la Laie où se trouve le refuge. Encore trois kilomètres avant le sommet.

Nous apercevons dans les alpages les vaches de la race « Tarine » dont le lait est utilisé pour la fabrication du fromage de Beaufort.

Sommet du Cormet de Roselend (1968 m) où souffle un petit vent bien frais. Comme souvent, nous rencontrons des personnes (cyclistes ou pas) qui nous questionnent sur notre périple.

Aujourd’hui, un cycliste nous a posé de nombreuses questions sur nos panneaux solaires. Il ne servent pas, comme on nous l’a dit une fois, à faire avancer le vélo… mais à recharger les portables et batteries des appareils photos.

Nous avalons notre casse-croûte en se protégeant du vent comme on peut. Un groupe en partance pour une randonnée au refuge de Presset nous offre le café bienvenu avec cette température.

Nous descendons dans un bel environnement d’alpages, c’est beau !

Au bout de la vallée des Glaciers, sur la gauche, nous apercevons l’aiguille éponyme malheureusement en partie dans les nuages.

Le descente continue sur des lacets serrés maintenant et nous arrivons à Bourg Saint-Maurice où la température est fort agréable !

De Bourg Saint-Maurice à Lanslevillard

Le temps est splendide ce matin. Avant le départ, nous échangeons avec Marie, une cyclovoyageuse qui suit, aujourd’hui, le même itinéraire que nous.

Notre objectif du jour, Val d’Isère ! Jusqu’à Sainte-Foy Tarentaise, la pente est raisonnable. Là, plus de pain à la boulangerie. Comme nous n’avons plus grand chose à manger, espérons qu’une alimentation sera ouverte à Val d’Isère car aujourd’hui, c’est dimanche !

La montée continue. A droite, on aperçoit le Mont Pourri et le glacier de la Sache. Un peu avant le barrage de Tignes (lac de Chevril), la pente se redresse fortement.

Les montagnes sont superbes, le lac tout bleu, le ciel aussi et nous, nous admirons !!!

Les travaux de construction du barrage du Chevril débutent après-guerre en 1947.

Il est prévu d’amasser les eaux de l’Isère sur l’emplacement de l’ancien village de Tignes dont les 400 habitants de l’époque ont par tous les moyens (procès, sabotages) tenté de faire échouer les projets de formation du lac.

Les besoins croissants en électricité font donner raison à la construction du barrage, et le vieux Tignes est englouti par les eaux du lac en 1952. Le barrage sera inauguré par le président de la république, Vincent Auriol, en 1953.

L’actuel village de Tignes a été reconstruit par quelques Tignards en 1956 avec l’aide de subventions de l’État (près du lac naturel de Tignes) et a donné naissance à l’une des plus hautes stations de sport d’hiver de France.

L’extrémité nord du lac est formée par le barrage du Chevril appelé aussi barrage de Tignes. Sa superficie totale est d’environ 270 hectares, son volume d’eau atteint les 235 millions de m³ et sa profondeur peut atteindre au niveau du barrage 181 mètres (hauteur du barrage).

Barrage et lac de Tignes

La suite, ce sont les tunnels pour gagner Val d’Isère. Ils ont été bien améliorés et sont relativement sécurisants.

Val d’Isère, jolie station de sports d’hiver bien déserte à cette époque. Mais, ouf, nous y trouvons du ravitaillement !

Nous discutons un moment avec un groupe de cyclos d’Albertville qui sont en vélo de route mais pratiquent aussi le cyclovoyage.

On plante la tente dans le petit camping où nous retrouvons Marie notre cyclovoyageuse rencontrée ce matin.

Ce matin, 3° sous la tente intérieure et de la glace sur le double-toit ! Il ne fait pas chaud mais le ciel tout dégagé annonce une très belle journée. C’est mieux pour monter au col de l’Iseran à 2764 m.

Nous avons gravi le col Agnel (2744 m), Le Stelvio (2760 m) et aujourd’hui, ce sera le plus haut des cols routiers des Alpes, l’Iseran (2764 m ou 2770 m ?).

Nous démarrons encouragé par les cris aigus des marmottes qui courent en tous sens dans les alpages environnants.

Quelle belle grimpée ! Des vues superbes sur les montagnes, sur la Grande motte et son glacier, Val d’Isère en contrebas et même le lac de Tignes.

C’est une montée vraiment très plaisante, la pente restant toujours raisonnable. Par contre à l’approche du sommet, le vent se lève et vu l’altitude, il est bien froid.

Au sommet, peu de monde : des vélos et des motards principalement. Il est vrai que tout est fermé là-haut !

Au sommet

La route

Il s’agissait au XVIIème siècle d’un sentier muletier servant notamment à apporter les fromages du Beaufortain sur les marchés du Piémont en empruntant ensuite le col du Mont-Cenis. C’est en 1912 que la décision fut prise d’inclure cet itinéraire dans la route des Grandes Alpes. En 1929, les travaux de ce tracé routier d’une longueur de 29 kilomètres nécessitèrent l’emploi de 600 ouvriers. Le président de la République Albert Lebrun inaugura cette route le 10 juillet 1937.

Une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Toute-Prudence est édifiée en 1939, selon les plans de l’architecte savoyard Maurice Novarina.

Cette route reliant les vallées de la Maurienne et de la Tarentaise, est fermée l’hiver. Elle est devenue un haut lieu du Tour de France. Le col de l’Iseran se situe aux portes du parc national de la Vanoise.

La vue sur l’autre versant est époustouflante avec montagnes, glaciers et au premier plan la chapelle Notre-Dame-de-toute-Prudence.

Nous pique-niquons en compagnie de Marie à l’abri du vent derrière le restaurant fermé.

Cela se bouscule un peu au niveau du panneau du col pour prendre LA photo. Nous assistons même à une altercation entre des motards suisses et des cyclistes. Vu comment conduisent les motards suisses, ce n’est pas étonnant !!!

Quelques photos devant le panneau et c’est la descente sur Bonneval sur Arc.

Et quelle descente ! Somptueux ! A l’arrière plan, ce sont des glaciers dominés par le sommet de l’Albaron et là, devant nos roues, la route qui plonge et serpente dans les alpages jusqu’au village magnifique de Bonneval sur Arc !

Nous y retrouvons Marie mais aussi un groupe de cyclos qui font la Grande Traversée des Alpes avec lesquels nous échangeons un moment. Toujours fort plaisantes ces rencontres.

Bonneval sur Arc

Jusqu’à Lanslevillard, nous suivrons cette belle vallée de l’Arc via le village de Bessans et le petit col de la Madeleine.

Nous vous recommandons le camping de Lanslevillard, bien prévu pour l’accueil de voyageurs sous tentes.

De Lanslevillard à Susa

Aujourd’hui, c’est une journée bien particulière : parce que nous allons grimper le col du Mont-Cenis ? Oui, bien sûr, mais surtout parce que nous allons le grimper en compagnie de Michèle, Brigitte et Patrick.

Ils sont venus d’Annecy pour passer la journée avec nous et comme ce sont des amis du Vélo Club, autant en profiter pour gravir un col, non ?

Ce n’est pas un col très long et de plus on y trouve une large bande cyclable montante. Ce serait parfait de bénéficier de cet aménagement dans tous les cols. C’est sécurisant pour les vélos mais aussi pour les véhicules à moteur.

Vu notre vitesse de montée, ils sont obligés de s’adapter mais ce sera un moment très agréable pour nous. Patrick fera les photos et nous atteindrons le sommet sans soucis.

Là-haut, une fois n’est pas coutume, nous passerons un autre bon moment au restaurant.

La route

Au début du 19e siècle, Napoléon Ier fit réaliser au Mont-Cenis l’une des premières routes carrossables des Alpes. De 1803 à 1813, les ingénieurs de l’Empire entreprirent des travaux colossaux entre Lanslebourg et Suse pour construire la route qu’on emprunte encore de nos jours. Ce col fut depuis longtemps un lieu de passage. Si l’on remet maintenant en cause le passage d’Hannibal et de ses éléphants, il fut emprunté par Pépin le bref et son fils Charlemagne

Mais le passage du col présente de nombreux inconvénients. On perça donc un tunnel ferroviaire qui fut inauguré en 1871.

Un siècle plus tard, entre 1974 et 1979 fut creusé le tunnel routier du Fréjus.

Nous longeons encore ensemble le lac sur une route qui ondule jusqu’au Prieuré (pyramide)

Il existait au col, un prieuré qui fut immergé au moment de la construction du barrage. Aussi EDF se dut de reconstruire un nouveau prieuré sur les berges du futur lac.

L’ouvrage dessiné par Philippe Quinquet est de forme pyramidale. Il réunit sous un même toit les chapelles, le presbytère, le logement du prieur et le musée.

La « Pyramide » est connue pour son musée qui retrace l’histoire du col et en conserve les témoignages et les objets. Cependant elle est avant tout un monument religieux. Elle est disposée comme un signal à égale distance de Paris et de Rome.

Cet ouvrage d’art sacré contemporain a été labélisé « Patrimoine du XXe siècle » par le Ministère de la culture et de la communication.

Lac et barrage du Mont Cenis

Le lac n’est pas bien bleu, le ciel étant plutôt voilé mais les paysages ne sont pas désagréables malgré une lumière un peu terne.

Nous nous quittons et nous continuons notre route. Très simple l’itinéraire, une longue descente, 1700 m de dénivelé négatif, jusqu’à la petite ville de Susa.

  1. Guillon

    Vous allez arriver : vos voisins vont être contents de vous retrouver. Arrivés à point avant les froids. Pour votre entretien, vous allez reprendre le vélo, mais sans les saccoches. Vous allez vous retouver légers « comme une plume » le vélo avancera tout seul.
    Merci pour tout : les riches commentaires et les superbes photos 10/10. Quand pensez-vous faire un petit tour en Vendée ? Vous nous raconterez alors en détail vos exploits. Combien de cols aurez vous franchis ? Inès et Roland

  2. Gicquel Jean-Pierre

    Bonjour les amis,
    C’est toujours un plaisir de voyager avec vous, images magnifiques, commentaires intéressants. En espérant une rencontre prochaine. Amitiés. Jean-Pierre.

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