Voyages à vélo

De Vientiane à Luang Prabang

Du 1er au 7 février 2025

392 km

Poussière et mauvais état, c’est la définition de la route à la sortie de Vientiane. cela s’améliore sur la route 13 bétonnée !

Pause déjeuner dans l’enceinte d’un temple. Nous savons que l’on y trouve toujours des bancs voire une table.

Mais là, nous tombons en pleine cérémonie : on apporte des offrandes, on mange dans la cour…

A peine sommes-nous entrés qu’on nous amène deux chaises, puis une table, puis de l’eau et pour finir… une soupe de nouilles ! Incroyable cette gentillesse et ces attentions !

Un peu plus loin, reste du protectorat français, on joue encore à la pétanque !

Les longues herbes qui sèchent sur le bord des routes sont destinées à la fabrication de balais. On en consomme beaucoup ici car, comme on le voit, entre poussière et déchets, ce n’est pas du luxe !

A Phonhong, nous prenons une guesthouse au hasard et, ce soir, le hasard fait bien les choses.

La guesthouse Manyvong est d’une propreté irréprochable. Un « must » dans le genre ! Rien ne manque dans cette chambre et on peut même manger dehors sur des tables.

Nous reprenons la route 13, très abîmée ici, avec des trous (parfois gros) un peu partout. A vélo, nous aimons bien profiter de la vitesse acquise dans la descente pour la remontée qui suit ! Et bien là, la chaussée étant défoncée à chaque bas de pente, il nous faut repartir à « zéro », dur pour le moral !

De plus, la poussière est partout. Soulevée par les véhicules, elle se dépose sur les bas-côtés, sympa pour les habitants des villages et pour… les « pauvres » cyclistes !

Les paysages ne sont pas déplaisants mais c’est surtout l’arrivée à Vang Vieng qui nous offre un joli spectacle de pics karstiques

Notre balcon de guesthouse donne sur les montagnes et ce matin montgolfières et ULM occupent le ciel. Ce sont deux des principales activités proposées aux touristes. Va pour la montgolfière, nous sommes un peu moins fans des engins à moteur !

Magnifiques ces Montgolfières tant au lever qu’au coucher du soleil.

Nous partageons notre temps entre visites de grottes et grimpées sur des pitons rocheux qui offrent de superbes points de vue.

Départ à vélo et traversée de la rivière sur des ponts d’un autre âge ! Allons-nous arriver de l’autre côté sans encombre ?

Une grimpette bien pentue de 750 m de dénivelé nous emmène au sommet du piton Pha Ngeun. Le sentier est bien tracé jusqu’au point de vue intermédiaire même si les cordes (mains courantes) ne sont pas bien rassurantes vu leur état !

La deuxième partie, plus raide, est plus sauvage, une petite jungle à travers les rochers! Belle vue au sommet !

Nous rentrons à l’hôtel et là, nous encaissons dans nos oreilles, une musique assourdissante. Le propriétaire de la maison d’en face vient de l’acheter et fête son acquisition ! Avec une telle sono, on pourrait sonoriser un stade !

Bref, les basses résonnent (la porte de la chambre vibre), les aigus hurlent, fini le repos prévu cet après-midi !

Aujourd’hui, grottes et pitons rocheux ! Nous arrivons au lagon 1 (petit lac sans beaucoup d’intérêt pour nous).

On y rencontre beaucoup de touristes asiatiques et sur les étals d’un petit marché, vous pouvez vous délecter de vers blancs, de rats, de chauves-souris, de crapauds…

Nous laissons là toutes ces gâteries, et grimpons (très raide) vers l’entrée de la grotte de Poukham. Aucun aménagement dans cette grotte. Peu après l’entrée, on trouve un bouddha couché. La plupart des gens viennent y prier et s’arrêtent là.

Nous continuons à nous enfoncer dans la grotte, à la frontale, en suivant de vagues flèches sur les rochers. Une atmosphère particulière dans cette obscurité où seule la lueur des frontales nous guide.

Au fond, une immense salle nous offre quelques belles concrétions. Nous regagnons la sortie en pensant qu’il vaut mieux ne pas être claustrophobe !

Et comme nous y avons pris goût, nous gagnons les pitons Pho Hon Kham, au nombre de deux. Mais avant d’y grimper, il existe une petite grotte avec quelques belles concrétions.

Allez, c’est parti pour les montées. Commun au départ, le sentier se sépare en deux. A gauche montée « à l’avion », à droite « au cheval ailé ».

Nous nous demandons bien pourquoi, sur le premier piton, atteint après une belle grimpette, est installé un avion (petit).

Et sur le deuxième, autre grimpette, une représentation de Pégase. Il existe un troisième piton, où nous ne sommes pas allés, au sommet duquel trône une moto !!!

En espérant que ce Pégase-là n’apporte pas le tonnerre et les éclairs sur ce sommet comme il le faisait sur l’Olympe !!!

Petit passage par la grotte du Bouddha en se courbant un peu !

Nous avons bien aimé ces balades mais nous déplorons le nombre de scooters bruyants et polluants conduits par des gens jeunes qui pourraient, pensons-nous, parcourir ces petites routes plates à vélos ! Sans compter le nombre important de « buggy » encore plus polluants et bruyants !!!

Une étape en deux parties. D’abord, une route plate bien revêtue qui serpente dans un superbe paysage karstique, route bordée de cultures. Au revoir le manioc, bonjour choux et maïs mais aussi haricots, courges…

Et puis, face à nous, arrivent Myriam et Antoine, deux cyclovoyageurs partis de France, il y a quelques mois déjà ! C’est toujours trop court ces rencontres, nous avons envie d’échanger tant de choses ! Mais il faut reprendre la route, chacun dans son sens !

Une deuxième partie beaucoup moins drôle ! La route se redresse, se dégrade, l’asphalte a disparu et la poussière soulevée par les camions et autres véhicules nous enveloppe.

Difficile de monter sur ce revêtement de cailloux et nous mettons pied à terre sur quelques dizaines de mètres.

Et voici Kasi, ville qui n’a rien de particulier si ce n’est une guesthouse très correcte tenue par une dame qui rit d’un rien.

Nous y rencontrons un jeune Allemand à vélo qui a bien du mal à réparer une crevaison lente !

Nous croisons pas mal d’écoliers à bicyclette ce matin, c’est l’heure de l’école ! Une vingtaine de kilomètres tranquilles dans la campagne. Nous traversons plusieurs villages un peu perdus.

Les habitants nous saluent au passage. Souvent, à leur demande, nous nous arrêtons les photographier !

Et puis, la pente s’accentue annonçant la montée au col : 1450 m à monter en 15 km !!!

Cela démarre fort avec des pourcentages à deux chiffres (12 – 13). Et s’il n’y avait que la raideur de la pente mais la route est complètement défoncée par endroits.

Au bout de 8 km, Laure jette l’éponge et arrête un pickup.

Je (Lionel) continue mais un kilomètre plus loin, devant les 13 % permanents et l’état de la chaussée, je descends du vélo et commence à pousser. Et pousser c’est difficile, surtout dans des endroits où même les camions arrivent difficilement à monter, se mettent en travers voire se retrouvent bloqués ! Je « patauge » dans 10 cm de poussière, m’arc-queboute sur le guidon, pousse avec mes pieds, mes mains ! Une vraie galère ! A 3 km du sommet, un peu « crevé », j’essaie le stop mais peu de pickups à cette heure ! Alors, vaille que vaille, je continue en râlant après la « DDT » locale, pas fichue d’améliorer la route !!!! Je plains aussi les chauffeurs de camions. Un dernier virage où le compteur de pente affiche 17 % !!! Jamais vu un « truc » pareil !!! J’en ai tellement « bavé » que je n’ai pris aucune photo ! Ouf, c’est terminé, je remonte sur le vélo pour les 500 m restants qui ne montent qu’à 5 % et je retrouve Laure au « point de vue » ! Elle m’apprend que trois Vietnamiens à vélo me précédaient dans la montée.

Mais nous n’en avons pas fini, il faut passer le col à 2 km, facile, et rejoindre la seule guesthouse du secteur mais à… 38 km ! Naïvement, nous pensions qu’après le col ce ne serait que de la descente !

Et bien… non ! Plusieurs belles montées nous attendent avant de dévaler, c’est le mot, sur une pente à 12 % !

C’est le désert ici ! Pourtant, dans une montée, sur le bord de la route, un homme, accroupi, attend qu’on lui achète l’oiseau mort qu’il tient au bout d’un bâton. Drôle de rencontre, qui montre dans quel dénuement vivent certaines personnes !

Et voici la guesthouse après 63 km, 1900 m de montée et 1700 m de descente !!! Une guesthouse un peu sale, sans eau chaude, sans lavabo où les draps avaient déjà servis, mais c’est la seule !!!

Nous y retrouvons les Vietnamiens et aussi l’Allemand rencontré hier soir, donc nous sommes six cyclistes. Nous allons manger dans l’épicerie locale où on nous installe deux tables et où on nous prépare du riz, des œufs…

Les Vietnamiens écoutent des anciennes chansons françaises et c’est avec la voix de Françoise Hardy chantant « Tous les garçons et les filles… » que nous buvons une bière bien méritée !

De plus, les Vietnamiens tiennent absolument à nous offrir le repas. Quelle journée et quelle riche soirée !!!

Nous traversons des villages où nous ne trouvons pas grand chose pour ravitailler.

Les habitants de ces villages vivent dehors, se réchauffent le matin avec un feu de bois devant leur maison et sont tout étonnés de nous voir passer !

Nous avons fait halte devant une école pour nous rendre compte de ce qu’est l’intérieur d’une classe.

Quelle tristesse ! Mobilier de bois qui chez nous existait dans les années 40, murs vides, saletés par terre… pas bien motivant tout cela.

Mais ne généralisons pas, ce n’est qu’une classe dans une école ! D’ailleurs, il y a longtemps que nous nous posons la question des horaires car, à toute heure, il y a des écoliers sur les routes, les uns dans un sens, les autres dans l’autre.

Tout le long des routes, les enfants nous repèrent de loin et nous saluent d’un « hello » soit du bord de la route, soit de la cour de l’école voire de la fenêtre des classes !

Les cultures de légumes ont disparu pour faire place d’un côté de la route aux rizières (d’ailleurs on repique le riz).

De l’autre on retrouve le manioc cultivé sur des pentes très raides. On continue d’ailleurs à défricher ces pentes raides !

A partir de la jonction avec la route de Vientiane, ce n’est plus une route mais une piste !!! Nous slalomons entre les trous, rebondissons sur les cailloux, peinons dans les montées, bref nous n’avançons pas !

Mais nous arrivons enfin à Luang Prabang, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, où nous allons nous pauser quelques jours. D’abord pour visiter celle qui est considérée comme la plus belle ville du Laos et peut-être aussi pour souffler un peu !!!

6007 km

  1. Tijou

    Incroyable !!! Vous avez eu bien du courage. Bravissimo !

  2. Inès et Roland

    C’est un plaisir de vous suivre, tant ce que vous vivez est extraordinaire : les paysages, l’architecture, les rencontres, la vie des gens…
    Nous partageons vos découvertes y compris vos déboires.
    Nous saluons votre courage et capacité d’adaptation.
    Bises

  3. Michele Brocvielle

    Et avec tout ça, pas de crevaison?????
    Et les centaines d’œufs arrivent entier????
    quand je pense qu’on ose se plaindre de notre réseau routier!…

    bon d’accord avec vous, je n’aurais pas goûté les vers …mais j’ai vu des grenouilles, c’est bon les grenouilles

  4. Julien Bidaud

    C’est super de vous suivre comme ça après notre rencontre, bon courage à vous sur les routes du nord du Laos 🇱🇦
    Julien & Coralie

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