Voyages à vélo

De Cat Ba à Cao Bang

Du 23 au 30 septembre

325 km

Nous laissons Cat Ba et ses blessures derrière nous pour gagner par une agréable route l’embarcadère de Gia Luan où nous prendrons le ferry pour Ha long. A 9 h 20, nous y sommes. Le ferry vient de partir, le prochain est à 13 h, ce sont les horaires d’hiver. Merci internet pour les informations erronées !

La traversée nous donne un petit aperçu de la baie d’Ha Long (pour pas cher !). Des trains de péniches croisent notre route sans doute en direction de Hai Phong.

Débarquement à Dao Tuan Chau, sorte de presqu’île avant Ha Long. Quelle désolation, beaucoup de bâtiments endommagés, de toitures arrachées, pas vraiment envie de traîner d’autant que depuis ce matin le ciel est bien gris.

Nous n’irons pas jusqu’à Ha Long mais logerons dans les quartiers neufs, tristes et impersonnels où nous avons bien du mal à trouver à manger.

Ce matin, nous traversons la « banlieue » d’Ha Long, Tien Giao, Yen Tiem. Une banlieue animée, pas du tout touristique où nous avons droit à des sourires et des « hello ». Et cela durera toute la journée ! Et si la Thaïlande est le « Pays du Sourire », cela pourrait aussi s’appliquer au Vietnam.

Une route bien tranquille qui alterne montées et descentes, longe des rizières où la récolte du riz est en cours, traverse des villages où nous achetons quelques fruits, nous hisse jusqu’à un col, le premier du voyage.

Le col est marqué par un cimetière militaire pensons-nous : l’entrée, personnalisée par un portique, conduit aux tombes marquées de l’étoile jaune du Vietnam.

Par endroits, la route ne possède qu’une seule voie suite aux glissements de terrains dus au typhon.

Nous traversons des villages où le riz sèche devant les maisons. Nous y sommes interpellés joyeusement par des enfants et des ados. Ils éclatent tous de rire à chaque échange de « hello » !

Un groupe de filles à scooter fait même un bout de chemin avec nous.

Nous avons remarqué aussi des usines de fabrication de copeaux de bois et des entreprises de production de fines planches de bois que l’on met à sécher. C’est ce qu’on appelle le noyau soit d’acacia, soit d’eucalyptus avec lequel on fabrique principalement le contreplaqué.

De nombreuses plantations bordent les routes : riz évidemment mais aussi mangues, papayes, kiwis, pamplemousses, maïs…

A Han Chau, avec l’aide de jeunes, nous trouvons un hôtel, un peu « bof » mais c’est le seul. Et, comme hier, difficile de trouver un restaurant mais nous y arrivons. Là, nous y avons rencontré un groupe de jeunes vietnamiens fort sympathiques dont l’un nous a laissé son numéro de téléphone en cas de problème.

Sacoches bouclées, bidons remplis, biscuits et café avalés, en route. Direction Dong Mo à 64 km d’ici.

Une journée où le spectacle est sur la route ! C’est la découverte d’un autre monde pour nous ! Il est bien rare que les scooters ne transportent rien !

Nous en avons vu des « choses » derrière ces deux roues : des énormes sacs (plusieurs par engin), des bananiers… avec la motte, des quantités impressionnante de végétaux, des poules dans des cages, des canards la tête en bas, des chiens également dans des cages, trois chèvres les pattes attachées et même deux cochons la tête en l’air… Mais on y transporte aussi des meubles, de l’électroménager, des fûts métalliques, des échelles, des troncs d’arbre…

Les scooters servent aussi pour amener les enfants à l’école, ils deviennent alors bien souvent des véhicules à quatre places !

Des petits chevaux faméliques et des petites vaches, de la même couleur que les tarines savoyardes, déambulent sur la route à la recherche d’une maigre nourriture, le typhon ayant inondé leurs pâturages.

Dans les villages, c’est sur le bord des rues que cela se passe ! Cette femme, sur son étal de viande, utilise un petit ventilateur pour éloigner les mouches, celui-ci égorge son cochon, celui-là fait tremper ses canards plumés et vidés pour les conserver, cet autre recoud son cochon pour l’embrocher, celle-là vend ses poules entassées dans une cage…

Ici les nouilles sèchent sur des tréteaux !

Pour le moins, vous allez dire, c’est bizarre ! Mais il est vrai que ce n’est ni notre culture, ni nos traditions, nous découvrons vraiment un autre monde !

Mais ici, les sourires illuminent les visages, les enfants (et les « grands » parfois) nous saluent de joyeux « hello » et éclatent de rire. Un vrai bonheur !

Et puis ici, à la grande satisfaction de Laure, les papillons pullulent et l’appareil photo chauffe un peu !

Particulier celui-ci

Dong Mo est une jolie petite ville mais, ce soir encore, pas de restaurant. Nous nous rabattons sur une gargote de rue : pas cher mais pour la propreté et la qualité gustative… il y a du travail à faire.

Nous laissons Dong Mo, son marché et son animation pour pédaler sur une route bien tranquille bordée de pitons karstiques.

Malheureusement, les carrières ont commencé à s’attaquer à ces pitons et certains sont déjà bien atteints.

Et puis voici la QL1, grande route où circulent de nombreux camions spécialistes des violents coups de klaxon ! Nous arrivons à Long Son où nous ne nous attardons pas et gagnons Dong Dang. Là, Laure nous trouve un hôtel très « clean ». Ici, nous sommes à un kilomètre de la Chine.

Est-ce un temple, une pagode ou autre ?

Pour l’instant, les hôtels sont plutôt pas mal et à des prix corrects, en moyenne 10 euros pour une chambre double. Ici, au Vietnam, cela nous paraît difficile de bivouaquer. Il y a du monde partout et quand il n’y a personne (cela arrive), c’est très humide et la végétation est très dense. Cela nous rappelle un peu la Colombie.

Une pente raide nous sort du village de Dong Dang. Nous croisons les enfants qui se rendent à l’école car les cours commencent à 7 h du matin, bien tôt !

Laure se fait interpeler par deux dames qui insistent vraiment pour se faire photographier. Ici, les gens aiment poser pour la photo !

Aujourd’hui, c’est une route plaisante et agréable qui ondule entre rizières, falaises et cultures. C’est du beau temps et la chaleur nous écrase un peu !

Après la petite ville de That Khê, nous attaquons la montée au col de Lung Phay. Pas très difficile, mais six kilomètres en plein cagnard, avec 44 ° sur le compteur du vélo !!! Une bonne suée !

Un peu avant Dông Khê, une agréable odeur d’anis flotte dans l’air. En effet, au sol, sur des grandes bâches, sèche de l’anis étoilée.

Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial d’anis étoilée, appelée aussi badiane (même si la badiane est un tout petit peu différente). Elle est produite principalement dans les régions de Lang Son et Cao Bang (nous y sommes). On dit que Lang Son est la capitale de l’anis étoilée ! Elle est produite par un arbuste, le badianier. C’est une plante utilisée en cuisine mais aussi en médecine.

A Dong Khê, il a fallu batailler (un peu) pour accepter que nous mettions les vélos dans l’hôtel. Dehors c’est risqué, non ? En revanche, pas de restaurants, ce sera donc pique-nique dans la chambre. A propos de repas, ici, cela revient moins cher de manger au restaurant, quand il y en a, que de préparer soi-même sa nourriture. En moyenne un plat revient à 2 euros !

Pour gagner Cao Bang, il faudra, à plusieurs reprises, appuyer bien fort sur les pédales, les pentes sont exigeantes et durent un peu !

Mais en fond de vallée, le riz est mûr et la récolte a commencé. On s’active dans les rizières.

On fauche, en général, mécaniquement mais quelquefois à la faucille.

Puis on sépare le grain de la paille mécaniquement également. Celle-ci est mise en gerbes alors que les grains sont vannés et mis en sacs. Pour les sécher, ces grains seront étalés sur des bâches disposées au bord de la route.

Après une ultime montée, voilà Cao Bang sous un soleil radieux. Ferions-nous une petite pause ici ? La question se pose !

Et bien oui, nous faisons une petite pause à Cao Bang !

En ce samedi soir, la rue principale est piétonne, tout éclairée et beaucoup de personnes se baladent.

Il y a même une exposition de photos noir et blanc commémorant le 24ème anniversaire de la bataille de la RC4 contre les Français (voir ci-dessus).

Nous décidons d’aller rendre visite aux cascades de Ba Gioc, les plus belles et plus grandes du Vietnam.

Pour nous y rendre, nous prenons le bus local qui relie plusieurs fois par jour Cao Ban à Ba Gioc.

Ce bus est un spectacle à lui tout seul. Bus conduit par un chauffeur secondé par une employée qui donne les billets. Mais pas seulement les billets ! Au fur et à mesure du trajet, c’est tout un trafic de paquets que l’on prend à un endroit et que l’on dépose à un autre avec un échange de billets, de banque, cette fois !

Durant les arrêts, elle fait aussi ses propres courses et cueille même des plantes aromatiques sur le bord de la route !!!

Au niveau des cascades, contrairement à ce que l’on pensait, il n’y a pas foule… tant mieux !

Elles sont vraiment impressionnantes ces cascades, 300 m de large, trois niveaux. Dommage que le ciel soit si gris. Mais les photos parlent d’elles-mêmes ! De l’autre côté de la rivière, c’est la Chine.

La route entre Cao Bang et Ba Gioc est très belle entre rizières et pitons rocheux !

  1. VANDAELE

    Toujours aussi complets et bien réalisés vos reportages ! On voyage en même temps que vous, que du plaisir.
    Bonne continuation

  2. Jean-Pierre

    Quel plaisir de participer à vos pérégrinations, dépaysement assuré !

  3. Danielle

    Coucou les voisins pédaleurs. Le paysage change. Quelle différence entre nos vies et les leurs. Vous êtes bien courageux. Je regarde vos comptes rendus allongée sur mon lit et je me sens bien privilégiée. Ici tout va bien, le chat aussi 😉 .Je vous embrasse. Pédalez bien. Des bisous 🥰

  4. Bréchet

    Merci pour ces belles images et les commentaires…
    On a l’impression de voyager avec vous !
    Bonne continuation
    Maryvonne § Bernard

  5. Catherine LE MAIRE

    J’adore le coiffeur !! comme ça, pas de douleur dans les cervicales !! peut être ça aurait du succès en France….

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