Du 27 novembre au 2 décembre 2024
Itinéraire
100 km
Chau Doc
Chau Doc est une petite ville dans la région du delta du Mékong, au Vietnam. Frontalière du Cambodge, la ville est située près du Hâu Giang (une branche du Mékong ) et du canal de Vinh Tê.
L’économie locale est basée sur l’élevage du poisson « basa » (sorte de poisson-chat) et sur le tourisme.
Ici, vivent, en bonne harmonie, des Vietnamiens, des Khmers et des Chams qui pratiquent trois religions différentes respectivement le bouddhisme Mahayana, le bouddhisme Theravada et l’Islam sunnite. La religion catholique existe aussi, vu les quelques églises que l’on rencontre.
Découverte en bateau
Ce matin, nous embarquons sur un petit bateau où nous ne sommes que tous les deux (ça devient une habitude !) avec « une » pilote.
Première découverte le canal de Vinh Te. Long de 87 km, il rejoint Ha Tien au bord du golfe du Siam. Il a été creusé de 1819 à 1824 mais les travaux ont provoqué la mort de milliers d’ouvriers !
Il longe la frontière vietnamo-cambodgienne et joue un rôle important dans le transport fluvial. Il est bordé à de nombreux endroits de maisons sur pilotis qui dominent peu ou prou le canal en fonction de la hauteur des crues !
Tout une population vit, ici, au bord du fleuve dans des conditions qui doivent être parfois, pensons-nous, bien sommaires !
Notre embarcation remonte ensuite le Hâu Giang à la rencontre d’un village flottant que nous longeons durant plus d’un kilomètre !
Créé depuis les années 1960, le village piscicole de Châu Dôc comprend les maisons flottantes des pisciculteurs qui sont alignées le long des berges de la rivière. Ces maisons en tôles peintes sont entourées d’un grillage en acier profond de 5 m destiné à l’élevage du poisson basa et aussi celui d’autres espèces.
Au milieu de la maison, une grille amovible donne accès au vivier et permet également de nourrir les poissons.
En plus de cette pisciculture traditionnelle, le village est devenu une destination touristique.
Le bateau accoste ensuite le long d’une passerelle de bois un peu branlante et nous arrivons dans le village cham de Chau Giang.
La traversée du village se fait principalement sur ces passerelles qui permettent de circuler entre les maisons sur pilotis.
Nous découvrons l’artisanat traditionnel du tissage de brocard pratiqué par le peuple Cham depuis des centaines d’années. Cet artisanat reste important aux côtés du commerce de la pêche.
Ce qui est surprenant, c’est, tout à coup, d’apercevoir les minarets d’une mosquée. Il est vrai que les Chams sont musulmans, d’ailleurs nous voyons que les femmes sont voilées même si un chapeau pointu le recouvre parfois !
Une bien belle matinée de découverte sur un circuit éminemment touristique mais très intéressant !
Un tour au marché
Un marché un peu sombre mais quelle animation ! Bien sûr, le poisson est roi mais la viande et les légumes ont aussi la part belle ! Tout un spectacle !
Le Mont Sam et ses pagodes
Le Mont Sam
Le Mont Sam qui culmine à… 284 m est un lieu de pèlerinage qui attire des bouddhistes de tout le pays. Plusieurs temples et pagodes ont été construits au pied du mont et sur les pentes.
Nous y sommes montés avec nos vélos, heureusement non chargés car la pente terminale est assez sévère.
Au sommet, c’est marchands de tout et de rien. Le panorama est assez superbe mais il est impossible d’avoir une vue à 360°, un poste militaire (?) empêche de passer sur l’autre versant. A noter qu’on y a installé une télécabine (pour à peine 300 m de montée !!!).
Pagode Phuoc Dien Tu (ou pagode Hang)
Phuoc Dien Tu a été construit sur le flanc de la montagne Sam. Selon la légende, la fondatrice, une femme nommée Le Thi Tho, est venue ici pour vivre paisiblement et méditer.
On accède au sanctuaire principal par des escaliers extérieurs ou par un escalier qui grimpe dans une grotte et le long duquel se trouvent plusieurs sanctuaires ainsi qu’une salle des miroirs.
Très belle pagode, très originale qui, de plus, offre de très belles vues sur la campagne alentour.
Tous ces escaliers sont en pierre et pour parcourir cette pagode, il faut se déchausser, or pieds nus sur des pierres, ce n’est pas le confort absolu !!!
Autres pagodes
D’autres pagodes fleurissent dans les alentours notamment le « Temple de la Reine du pays ». Un temple assez curieux où un nombre importants de pèlerins viennent faire des offrandes à la Reine du pays, une statue de pierre peinte qui, d’après la légende, se trouvait au sommet du Mont Sam. Nous avons pris deux photos avant qu’on nous informe que cela était interdit.
C’est impressionnant la quantité d’offrandes que l’on dépose ici. Nous y avons même vu un cochon entier (cuit quand même). Le long de la route, face à la pagode, les « marchands du temple » occupent le terrain, c’est un peu le « Lourdes » local ici !
Les autres pagodes présentent des intérêts divers. nous pensons que les photos suffiront !
De Chau Doc à Ha Tien
Pour rallier Ha Tien, dernière ville vietnamienne avant le Cambodge, nous suivons une route tranquille bordée, dans la majeure partie de l’étape, d’un côté par le canal de Vinh Te et des rizières et de l’autre par des habitations souvent sur pilotis.
Il y a finalement plus de bateaux qui circulent sur le canal que de voitures sur la route ! Bateaux bien chargés, de sable ou de riz !
Pour irriguer les rizières, on puise de l’eau dans le canal à l’aide de puissantes pompes entraînées par des moteurs dont le bruit nous a accompagné tout le long de cette étape !
A noter que le revêtement de la route est très mauvais durant les trente derniers kilomètres !
Nos derniers kilomètres longent la mer et nous voici à Ha Tien ! Située à sept kilomètres de la frontière, Ha Tien compte environ 40 000 habitants. Elle est assez prisée des touristes attirés par ses plages ! Ha Tien est aussi un port de ferry et de pêche.
Nous sommes surpris, le soir, de voir déambuler dans les rues des « pousse-pousse » éclairés de mille couleurs ! Un peu kitch, mais ce n’est que notre avis !
Encore sept kilomètres et nous voici à la frontière. Au revoir Viet Nam, bonjour Cambodge !
84 jours de voyage dont 51 « pédalés »
3110 km parcourus
Les habitants
Au début du voyage, nous disions que le Viet Nam était un autre pays du sourire. Cela s’est confirmé durant les trois mois passés ici. Si la langue est un problème pour communiquer au Viet Nam, le sourire remplace les discours.
Ce sont des gens extrêmement gentils, très attentionnés, respectueux des autres, ne serait-ce que sur la route, et qui rendent volontiers service !
Et puis quel courage ont ces gens ! Nous avons pu nous en rendre compte au moment du typhon Yagi.
On nous avait parlé de petites « arnaques » mais nous n’en avons subi aucune durant notre séjour.
Les routes
S’il est quelque chose qui nous concerne beaucoup, c’est l’état des routes. Au Viet Nam, elles sont bonnes, généralement bien asphaltées. Beaucoup de circulation, principalement de deux roues mais on se sent en sécurité même dans les grandes villes. Pour nous, le plus pénible ce sont ces klaxons incessants. Si ceux des motos sont discrets, ceux des bus et des camions sont assourdissants !
Sur les scooters, les femmes vietnamiennes sont masquées et couvertes des pieds à la tête et ça inclue chaussettes et gants. Après renseignements, il paraîtrait que cela n’a rien à voir avec le covid mais avec la pollution de l’air et l’exposition au soleil !
La météo
Plutôt favorable dans l’ensemble. Les journées complètes de pluie ont été extrêmement rares. C’est sous un ciel souvent voilé que nous avons pédalé.
Quant à la température, nous avons eu bien chaud et même parfois très chaud ! Nous n’avons jamais utilisé les vêtements prévus pour le froid et peu ceux de pluie !
Les hôtels
Nous n’avons pas bivouaqué au Viet Nam, c’était trop compliqué. Entre la densité de population… et l’humidité des terrains cela nous a paru impossible ! Alors, ce fut l’hôtel. Nous avons eu des fortunes diverses qui allaient du bel hôtel impeccable au « bouiboui » mais la plupart du temps c’était propre ! A noter que les hôtels fournissent en général, brosses à dents, dentifrice, peigne voire rasoirs et cotons tiges !
Dans tous les hôtels, cafés, restaurants, on trouve une connexion wifi de bonne qualité en général. Finalement, une carte téléphone locale n’est pas forcément nécessaire.
La nourriture
On nous avait dit qu’on mangeait bien au Viet Nam. C’est plutôt vrai mais il faut nuancer. Si dans les lieux touristiques, on trouve de bons restaurants, bien propres, aux plats bien cuisinés, ce n’est pas tout à fait la même chose ailleurs. Entre les gargotes à l’hygiène douteuse et les « restaurants » des bords de routes ou de rues sans beaucoup de choix, nous avons parfois eu du mal à trouver un endroit pour manger. Il faut souvent se rabattre sur le riz et les œufs ! Et puis Lionel n’aime pas le coriandre et ils ont tendance à en mettre un peu partout !
Autre problème, la langue ! Il faut traduire car ils parlent peu l’Anglais, et finalement nous passons parfois plus de temps à commander qu’à manger !!!
Le coût de la vie
Pour nous, le Viet Nam est un pays bon marché où l’on peut se loger et manger sans trop dépenser ! On trouve des hôtels corrects à 10 euros la chambre double voire moins et un plat simple à 3 euros ! Nous avons rarement marchandé les prix ! Ici, c’est mesquin !
Nos lieux coups de cœur dans notre voyage
Une liste non exhaustive où les sites sont classés dans l’ordre chronologique de notre parcours !
Hanoï, la baie de Lan Ha, les cascades de Ban Gioc, le nord et notamment Dong Van et le col de Ma Pi Leng, Tran An (baie d’Ha Long terrestre), Hué, Na Trang, Saïgon, Chau Doc, les sites cham et dans une moindre mesure Hoi An.
Il y a bien d’autres lieux moins (ou pas) connus mais difficile de les citer tous. Il faut savoir qu’à vélo, nous faisons souvent halte en dehors des lieux touristiques (nous n’allons pas bien vite) et voyons ce que tout le monde ne voit pas !
Ce qu’on n’a pas aimé !
Les déchets et la pollution ! Cela ne gêne personne de jeter les déchets dans la nature ! Les bords des routes sont bien souvent envahis de détritus et parfois cela ne sent pas bien bon ! En ville, cela dépend si l’on est au centre ou dans les quartiers, si l’endroit est touristique ou non…
La pollution est aussi bien présente. Non seulement la pollution de l’air dans les villes (comme ailleurs dans le monde) mais celle des plastiques ! il y en a partout. Lorsque l’on commande un café ou un jus de fruit, on vous le sert dans un grand récipient en plastique, recouvert d’un couvercle en plastique avec une paille en plastique et si vous l’emportez, on met le tout dans un sachet en… plastique !!! Et ce n’est qu’un exemple !
Et ne parlons pas des bouteilles en plastique, des objets en plastique, de la multitude de sacs en plastique que l’on vous donne pour emballer la moindre chose, de la quantité impressionnante d’objets en plastique à usage unique…
Difficile lorsqu’on est sur place de ne pas tomber dans la « plasticomanie » !
Dommage pour le pays ! Quand on voit tout ce qui traîne, on se dit que nettoyer tout cela, c’est mission impossible, quoiqu’avec ce peuple et son courage…
La difficulté à communiquer avec les locaux ! Vu la difficulté de la langue vietnamienne pour des Français, nous avons peu échangé avec les habitants : quelques locaux qui parlaient l’anglais, quelques guides touristiques francophones, quelques très, très rares Vietnamiens qui parlaient le français !!!
Finalement, le Viet Nam est un pays que nous avons beaucoup aimé. Un de nos regrets, c’est qu’en trois mois nous avons été obligés de délaisser certaines régions (les Hauts Plateaux et le nord ouest notamment), les vélos ne vont pas bien vite, mais quel beau périple !
Jean-Pierre Gicquel
Bonjour les amis, bye bye Viet Nam, vivement la suite, c’est toujours un plaisir de voyager avec vous. Bises.