De Chiang Mai à Mae Hong Son

Du 22 février au 3 mars 2025
Itinéraire
250 km 4505 m de dénivelé positif
5 jours de pédalage, 4 jours de pause (découverte, visites…)
De Chiang Mai à Pai
Après 33 km de route à quatre voies, bruyante avec camions, voitures, motos, nous bifurquons sur la droite en direction de Pai encore à 100 km.

Un peu de calme ne fait pas de mal ! La route ondule un peu durant vingt kilomètres avant de se redresser méchamment ! La pente est bien raide d’autant plus que les virages sont très, très relevés, aux alentours de 15 %. Et des virages, il y en aurait 2070 jusqu’à Mae Hong Son !!!
Au sommet de cette première bosse, nous avalons un pamplemousse acheté sur la route.

Un courte descente et cela recommence à monter, bien raide encore. Pause repas au sommet et fini les montées, ça repose !
Mais il faut s’héberger. Il y a bien un « resort » mais vu le prix, nous en ressortons illico ! Un peu plus bas un hôtel, un peu luxe mais moins cher, nous accueille.
Il fait frais ce matin (14°), de plus nous bénéficions d’un faux plat descendant sur 6 km, nous enfilons donc une petite veste !

Les montées de ce début d’étapes n’ont rien à voir avec celles d’hier. Les pentes sont moins raides et plus régulières. Si ces pentes sont semblables à celles du nord Viet Nam, les paysages sont plus banals.
Une belle descente et puis, contrairement à ce que l’on pensait, les montées raides se succèdent à partir du pont mémorial (construit par les japonais durant la seconde guerre mondiale) et ce durant les 10 km jusqu’à Pai !

Pai, que l’on découvre, est une petite ville « blindée » d’occidentaux, jeunes, pour la plupart. Sur la route, ils sont légions à scooter à quitter ou entrer à Pai.
Ce soir, les rues principales de Pai grouillent de monde, restaurants, cafés et bars ne désemplissent pas !
Pas grand chose à voir ici hormis quelques temples sans trop d’intérêt. Nous cherchons une agence qui pourrait nous proposer une découverte de la proche région. Finalement, nous nous rabattons sur un tour classique pour touristes lambda !
La journée se termine sous un violent orage avec tonnerre et pluie violente ! La pluie, nous l’avions un peu oubliée !
Sortie « touriste » à Pai
Une sortie dans un songthaew, un pickup « aménagé » pour transporter des personnes, un peu inconfortable, aucune sécurité mais ça « transporte » ! Nous y avons rencontré un couple de Français, deux Hongrois, une Italienne et une Asiatique, tous fort sympathiques !
Une sortie qui ressemble à un inventaire « à la Prévert » !
Des bains chauds ! (nous remarquons que les femmes de ces pays se baignent tout habillées !)
Un bouddha blanc ! *
Le village chinois de Santichon !
La cascade de Pambok ! **
Le pont de bambou de Kho Ku So ! ***
Le canyon de Pai au coucher du soleil ! **






Des visites plus ou moins intéressantes (*) mais cela nous a offert un panel de ce que nous pouvions espérer voir à Pai. Un bonne journée de balade avec des rencontres bien agréables !
De Pai à Mae Hong Son
Le temps est gris ce matin. Aujourd’hui, nous avons un col à franchir ! Pas très haut, 1615 m. Après 12 km d’une route facile, nous entamons la montée et, comme souvent ici, pas régulière du tout.

Nous avons même droit à un virage à 22 %, une montée à 17 % et nous ne comptons plus les pourcentages entre 10 et 14 % !!! Bref il faut pousser le vélo.
Mais en revanche, la route n’est pas désagréable et la vue au col est très plaisante.

Un peu de monde, quelques boutiques et rencontre avec trois Français à motos en route pour l’Australie !!!

La descente nous offre des pentes bien raides et des virages encore plus raides.
Nous y rencontrons un couple à scooter déjà rencontré avant Luang Prabang. Ils nous ont reconnus et font demi-tour pour savoir ce que nous devenons !
Beaucoup de cultures de mandariniers de chaque côté de cette route ! Et voici Soppong, fin d’étape, village touristique car on peut trouver plusieurs grottes dans les environs.
Ce matin après quelques kilomètres de plat, et les montées remettent le couvert !

Impossible de monter ces pentes à 14 % avec les vélos chargés, sans parler des pourcentages dans les virages, même les scooters et autres véhicules souffrent !
Ces routes, au revêtement impeccable, sont bien mal tracées pour les vélos qui, il faut le reconnaître, sont bien rares ici ! Trois fois nous sommes descendus pour pousser les vélos !
Voici enfin le col (844 m). Nous entamons la descente (si ! si !) mais avec quelques montées quand même ! Et… surprise, une nouvelle montée d’enfer : 1,5 km à 14 % de moyenne !!!
Notre souci, ce soir, c’est qu’il n’y a pas d’hébergement par ici ! Nous trouvons bien une sorte d’abri mais pas d’eau. Alors, nous allons tenter un temple bouddhiste !

Superbe temple, comme la plupart des temple thaïlandais, celui-ci est en bois donc sans doute d’influence birmane.

Arrivés à 14 h, nous attendons jusqu’à 17 h l’arrivée d’un bonze qui nous donne l’autorisation de planter notre tente dans l’enceinte.
Il faut savoir que les températures sont très élevées en cours de journée et avoisinent les 40° ! Il vaut mieux pédaler le matin, c’est plus « frais » !
Un superbe lieu de bivouac avec eau et toilettes dans un cadre extraordinaire. C’est notre premier bivouac du voyage. Nous trimballons tout le matériel depuis le début de notre périple : tente, duvet, matelas…
Un plaisir de retrouver la tente et une bonne nuit sous la protection de Bouddha !


La montée au col du lendemain est similaire aux précédentes, à vous d’imaginer !
Nous décidons d’emprunter une petite route parallèle à la grande route. un relief plus calme, des paysages de cultures verdoyants, des villages sympathiques… bref, plus de plaisir.

La grande route reprend du service à quelques kilomètres de Mae Hong Son mais c’est plus plat (enfin moins raide) ! Et voici le village qui paraît bien calme !
Mae Hong Son
Petite ville ou gros village fondée par la communauté Shan, Mae Hong Son est entourée de montagnes et dominée par une colline où se dresse le Wat Phra That Doi kong Mu, temple que nous avons atteint après une montée de plus de 300 marches.

A côté se dressent deux chedis blancs de style birman bâtis à la fin du XIXème siècle pour abriter les reliques de moines shan.
Du sommet, superbe vue sur la ville ! Nous reprenons le même escalier pour descendre mais bifurquons à mi-pente.

Un autre escalier, beaucoup plus raide nous conduit au Wat Phra Non, autre temple situé au pied de la colline et qui abrite un Bouddha couché de 19 m de long !!!
Jouxtant le marché couvert, le Wat Hua Wiang nous gratifie d’un temple thai magnifique mais aussi d’un superbe viharn (salle de méditation, de prière, de prédication) en bois qui renferme un Bouddha birman vieux de 200 ans.

Enfin, et toujours dans le domaine des temples, le Wat Chong Kiang, monastère tout en bois de style birman, situé sur les bords du petit lac de la ville.
Il paraît que là-haut, sur la colline, le coucher de soleil est très beau. N’écoutant que notre courage, nous y remontons.

Effectivement, c’est bien beau mais pas comparable avec les couchers de soleil sur le Mékong !
En revanche, les deux chedis éclairés, « ça en jette » !

Tous les soirs, autour du lac, se tient un marché de nuit. Nous y avons mangé car c’est sa principale fonction avec la vente de vêtements.
Village Kayan de Huay Pu Keng
Dans cette région, vivent de nombreuses minorités ethniques. Les Kayans sont un sous groupe des Karens rouges. Depuis les années 1950 mais plus récemment à la fin des années 1980 et au début des années 1990, en raison du conflit avec le régime militaire du Myanmar, de nombreux membres de la tribu Kayan ont fui vers les zones frontalières thaïlandaises.
Parmi les camps de réfugiés mis en place, il y avait une section « long cou ». Les longs cous, ce sont ces femmes qui portent des anneaux au cou et aux jambes.

Quel est l’effet de ces anneaux ?
Certains disent « aucun, ce n’est qu’un signe de beauté, le cou paraît long par effet d’optique, il n’existe qu’une atrophie musculaire » !
D’autres assurent que « ces lourds anneaux de laiton étirent effectivement le cou en comprimant la cage thoracique et en tirant vers le haut quatre vertèbres thoraciques dans le cou ». Notons que les jeunes femmes sont aujourd’hui libres de choisir de porter ou non ces anneaux !
Nous quittons Mae Hong Son ce matin et gagnons le bord de la rivière Salawin.

Là, nous grimpons dans une longue pirogue qui en trente minutes nous conduit au village. Bien plaisante, cette petite balade !
Une route existe mais elle se termine sur la rive opposée au village et il faut prendre une pirogue pour y accéder !
C’est un village tourné vers le tourisme. En remontant la rue principale, nous longeons une suite d’étals où les femmes proposent leurs productions artisanales et principalement le tissage.


Certaines de ces femmes portent des anneaux autour du cou et posent facilement devant un appareil photo.
Nous avons la chance aujourd’hui d’être hors saison et à notre arrivée, nous sommes les seuls touristes dans le village. Nous prenons le temps de regarder ces femmes tisser, peindre, voire confectionner un tissage de feuilles de teck qui servira de toiture !
Et lorsque nous quittons cette rue, nous découvrons l’école, le site des poteaux rituels, les deux églises.

Dans le village vivent 250 personnes représentant 60 familles. 22 sont catholiques, les autres bouddhistes.
Nous avons parlé précédemment de ce que nous pensons de ce type de tourisme et c’est exactement la même chose pour des treks dits éthiques ! Pour nous, c’est le nombre qui crée ce voyeurisme quand débarquent, par exemple, de nombreux groupes en même temps. Mais, paradoxalement, le volume de ventes de leurs productions artisanales est lié à la fréquentation. Or, l’apport financier des touristes n’est pas non plus négligeable. Plus il y a de touristes, plus il y a de ventes ! Difficile dilemme !
Il faut savoir que ces gens sont des réfugiés et en tant que tels, il n’ont pas le droit de cultiver la terre.

Pour nous, cette matinée reste un moment plaisant et convivial, peut-être aussi parce qu’il y avait peu, voire très peu de touristes !
Et, même si nous avons, comme d’habitude, pris de nombreuses photos, souvent à la demande des habitants, nous n’avons pas l’impression d’être des… voyeurs !!!
Itinéraire général depuis le début du voyage
Afin que vous puissiez savoir où nous nous trouvons par rapport au reste de l’itinéraire déjà parcouru, nous mettrons à chaque publication la carte idoine !
6577 km (+ 300 km en bateau)
Les Tijou
On est vraiment admiratifs devant votre courage pour monter les côtes. Bravissimo !!!
Michele Brocvielle
Mes chers, alors vous avez dormi dans ‘L’hôtel des artistes’
Première nuit sous la tente depuis votre départ, mais quel endroit!…encore une belle étape.
Au sujet des femmes girafes, un peu comme en Afrique, j’ai vu sur des très jeunes filles, et je doute qu’elles puissent vivre sans, sauf si elles ne les portent que quelques heures par jour, pour les touristes.