Voyages à vélo

De Ipoh à Cameron Highlands

Du 24 au 30 avril

92 km

Le nom d’Ipoh vient d’un arbuste dont la sève est utilisée par les Orang Asli (peuple autochtone de la Malaisie péninsulaire) comme poison pour enduire les flèches de leurs sarbacanes !

Ville de 700 000 habitants, Ipoh fut jusque dans les années 1960 la première productrice mondiale d’étain.

Les Anglais y ont tracé des rues bordées de magnifiques maisons, certaines superbement rénovées, d’autres un peu défraichies.

On trouve aussi à Ipoh, dans le vieux quartier chinois, de belles peintures murales.

Il faut savoir qu’à Ipoh sept habitants sur dix sont d’origine chinoise car leurs ascendants sont venus de la région de Canton travailler dans les mines.

Il existe à Ipoh quelques édifices remarquables à commencer par la gare, très important monument tout blanc dont une partie était occupé jadis par l’hôtel Majestic.

En face, l’hôtel de ville et à côté la cour de justice tout de blanc vêtus sont bien imposants.

Ipoh possède aussi un colossal monument néogothique, le Saint Michael’s Institution, école catholique gérée par les Frères des écoles chrétiennes !

On croise aussi de nombreuses mosquées dont la jolie Panglima’s Mosque et son dôme tout bleu.

Nous avons visité, accompagné par un musulman, la mosquée Sultan Idris Shah II. Etant tous les deux en short, nous avons revêtu une djellaba et Laure a été invité à mettre la capuche ! Une chaleur là-dessous !

Cette mosquée accueille le vendredi, jour de la grande prière, plus de deux mille personnes !

Il faut noter, fait rare, qu’un homme fort désagréable nous a demandé de l’argent pour visiter la mosquée Masjid India Muslim. Nous avons passé notre chemin !

A Ipoh, nous croisons beaucoup moins d’occidentaux qu’ailleurs. La plupart des touristes sont des Asiatiques. C’est une ville qui ne vit que dans la journée. La plupart des restaurants et commerces ferment aux alentours de 19 heures. Il faut s’y prendre de bonne heure pour le repas du soir ! Un fait remarquable, ici, c’est le nombre de pâtisseries : en général, nous les cherchons vainement, mais là, elles sont « partout » !

Nous déambulons dans les rues d’Ipoh à la recherche du street Art, un art que nous aimons beaucoup, bien présent dans les rues et ruelles du quartier chinois.

Notre hôtel

Parlons de notre hôtel ! Difficile de faire plus original ! Installé dans un ancien théâtre chinois réhabilité (même si l’extérieur paraît délabré), nous accédons à la chambre par un escalier métallique et les sacoches par… un monte-charge !

La chambre possède un plancher ancien couvert de taches de peinture, un lavabo en ciment, une tuyauterie en cuivre apparent, une robinetterie basique avec robinet en laiton, une douche façon aquarium, un WC au sommet d’une grande marche (nous sommes vraiment sur le trône !), un bureau en vieilles planches à la peinture décrépie, des fenêtres en métal, neuves, mais avec des volets d’origine vu l’état, une porte fermée par un gros cadenas… En revanche nous y trouvons eau chaude et climatisation, et au-dessus une terrasse avec fauteuils et canapés en grillage, des hamacs, un équipement pour cuisiner (succinct). Une vraie curiosité cet endroit !

Le Ho Yan Hor museum

C’est une maison bleue (qui n’est pas adossée à la colline !) construite en 1941 par le Dr Ho Kai Cheong un planteur de thé.

On y découvre l’histoire de cet entrepreneur à travers des objets de tous les jours et de magnifiques photos en noir et blanc retraçant la vie de la famille, l’évolution de la plantation, de l’usine… Très belles photos !

Nous profitons aussi de cette visite pour découvrir une maison de cette époque, superbement restaurée.

En 1945, huit familles, dont celle du Dr Ho vivaient ensemble au premier étage. Elles partageaient le rez-de-chaussée, y compris la cuisine et la salle de bains.

Aujourd’hui, Ho Yan Hor est devenu HOVID, une entreprise qui fabrique plus de 400 produits pharmaceutiques.

Fait remarquable, le Dr Ho a obtenu son doctorat en théologie à 87 ans !!!

Dix kilomètres de grande route et virage à gauche sur une route qui, croyions-nous, devait être plus calme. Mais que non ! Une circulation ininterrompue de voitures et de motos nous double, nous frôle, nous salue aussi.

Mais où vont-ils tous ? Comme c’est samedi, nous supposons que tous ces gens fuient les chaleurs de la ville pour gagner des températures plus supportables en altitude et notamment dans la région des Cameron Highlands.

Cette route est bordée au départ de carrières qui saignent la montagne, impressionnant !

Et puis suit une montée de 40 km, heureusement sur des pourcentages pas trop violents mais cela dure toute la journée. La route monte dans une superbe forêt dense et impénétrable sur une dizaine de kilomètres. Belle ambiance !

Et puis, apparaissent d’immenses terrasses taillées dans la montagne qui accueillent des envahissantes serres de plastiques !

Les nuages, devenus bien noirs, s’ouvrent et c’est le déluge. Pas d’endroit pour s’abriter dans cette forêt alors nous subissons, nous sommes trempés de la tête aux pieds ! Après une courte accalmie, la pluie reprend et c’est bien « dégoulinants » que nous gagnons une homestay perdue dans un hameau non moins perdu !

Mais quel accueil, on nous donne des légumes, de l’eau, des œufs, des sardines, du pain… Ce soir, Laure cuisine et c’est bon de savourer un bon plat de légumes !

Reprise de la montée ce matin sous le soleil. Au sommet, que nous regardions en haut, en bas, à droite, à gauche, partout des serres de plastique. Hormis le fait que ce ne soit pas beau (et même laid), c’est une vraie catastrophe écologique.

On y cultive des légumes, des fleurs mais surtout des fraises. Et quand on sait le nombre de traitements aux pesticides nécessaires à la culture de ce fruit, c’est inquiétant !

La circulation n’a pas faibli, et c’est à touche-touche que les voitures avancent. Contents d’être à vélo !

D’abord montante, la route descend ensuite vers la petite ville de Tanah Rata où nous allons nous pauser quelques jours. Ici, nous sommes à 1400 m d’altitude et la température est très supportable, d’ailleurs les chambres des hébergements sont dépourvues de climatisation.

Perché à 1500 m d’altitude dans la chaîne des Titiwangsa, les Cameron Highlands, station fondée par les anglais, attirent tous ceux qui rêvent d’un peu de fraîcheur après la chaleur étouffante de la plaine !

Ici, finies les plantations de palmiers à huile. Au-dessus de la forêt, nous trouvons des collines verdoyantes couvertes de plantations de thé mais aussi d’arbres fruitiers et des serres horticoles !

Malheureusement, les serres ont poussé comme des champignons couvrant les pentes de plastique et de… déchets. Engrais et pesticides sont rois !

Les villages d’antan sont devenus des petites villes où les immeubles, hôtels, ensemble d’appartements foisonnent, gâchant ces paysages de collines.

William Cameron, géomètre anglais mena ici une expédition en 1845, et laissa son nom à la région.

Quarante ans plus tard, les autorités britanniques décidèrent, vu le climat, d’y planter du thé et d’y cultiver des légumes inconnus ici.

Actuellement, les Malaisiens, les Chinois et les touristes occidentaux ont remplacé les riches Anglais qui y passaient leurs vacances.

Tanah Rata est la ville la plus importante des Cameron Highlands. Établie à l’origine comme station de montagne coloniale à l’époque britannique, la ville de Tanah Rata possède une histoire imprégnée de culture du thé et de tourisme. Au fil des ans, elle est devenue un centre animé, attirant des visiteurs du monde entier par la beauté des paysages alentours. On y trouve une pléthore d’hôtels, restaurants et autres guesthouses.

On y trouve aussi le couvent Sekolah Kebangsaan, ou simplement SK Convent, qui est une école nationale.

Randonnée au Gunung Jasar

Mais les Cameron Highlands sont une destination pour marcheurs. Grimper sur les collines, s’enfoncer dans la jungle permet de fuir un peu le béton.

Aujourd’hui, nous avons réservé une randonnée avec une guide locale. Départ à 8 heures. Or pendant notre petit déjeuner, le téléphone sonne, il est 7 h. C’est notre guide qui nous informe qu’ils sont prêts à partir !

Passé l’effet de surprise, nous réfléchissons et pensons que Thaïlande et Malaisie n’ont pas la même heure ! Effectivement, la Malaisie est en avance d’une heure. Bien que nous soyons dans ce pays depuis vingt jours, nous ne nous sommes pas aperçus du décalage !

Il est vrai que nous ne prenons ni bus, ni train, ni avion, que nous n’avons pas de rendez-vous chez le dentiste, le médecin, pas de réunion du soir… ceci expliquant peut-être cela. Toujours est-il que nous annulons notre participation à la randonnée.

Mais, nous décidons d’y aller sans guide. Le départ du sentier est un peu difficile à trouver mais nous nous en sortons.

C’est un sentier, couvert de racines, qui monte assez raide en forêt. Quelques passages sont sécurisés par une (très) grosse corde et parfois par un bout d’échelle. Mais aucune difficulté !

280 m de dénivelé plus haut, nous voici au sommet. Nous découvrons la ville de Tanah Rata et ses environs mais la végétation nous prive d’une vue panoramique.

Une randonnée très facile, pas très longue et assez plaisante. Finalement, la présence d’un guide n’est pas nécessaire. Pour preuve le nombre de personnes que nous avons croisées !

Visite des plantations de thé de Sungei Palas

Ce matin, nous sommes à la bonne heure. La visite des plantations de thé est organisée par l’hôtel. C’est en véhicule motorisé que nous nous y rendons.

Et pourquoi pas à vélo ? Et bien… les plantations sont à 12 km de grande route, puis suit une petite route fort étroite et empruntée par un nombre impressionnant de 4X4 transportant des touristes sans compter les voitures individuelles. Et, de plus, la montée se termine sur une route bétonnée très, très raide et en état moyen ! Voilà le pourquoi du comment !

A l’arrivée, nous restons bouche bée ! Ces paysages sont de pures merveilles.

Les arbustes forment un superbe tapis vert. On dirait un puzzle géant ou une immense moquette. Bref, c’est impressionnant de beauté d’autant que le soleil resplendit ce matin !

La petite exploitation de 19 ha à sa création dans les années 1930, appartient maintenant à BOH, le leader malaisien. Le domaine compte actuellement 1200 ha (dont 250 ici).

Environ 5000 kg de feuilles sont récoltées chaque jour. A raison de 5 g pour une tasse, combien de tasses pouvons-nous préparer chaque jour ? Nous vous laissons faire le calcul ! (Réponse dans le prochain article !)

L’entreprise a aménagé un bâtiment où l’on sert du… thé, bien sûr mais aussi une restauration complète. Et quel monde !

De la terrasse, nous bénéficions d’une vue extraordinaire sur les plantations !

Nour terminons la matinée par une petite incursion dans la Mossy Forest (la forêt des mousses). Vieille de 200 millions d’années, c’est la plus ancienne de Malaisie.

L’ importante humidité ambiante crée un biotope idéal pour les mousses, fougères, orchidées et lichens.

Nous empruntons le sentier heureusement parfaitement aménagé où nous profitons de cette végétation exubérante et impénétrable !

C’est sûr que l’ambiance un peu mystérieuse de cet endroit a disparu avec la fréquentation touristique mais il n’empêche, c’est beau !

Visite des plantations de thé de Bharat Tea Plantation

Visite d’une deuxième exploitation cette fois au sud de Tanah Rata. Nous y allons à… vélo (il n’y a que 5 km). L’entrée est payante mais vu notre âge (très avancé) c’est gratuit !

Nous descendons vers le bas de la plantation. En face, les pieds de thé paraissent secs vu leur couleur plutôt brune.

Mais en remontant, nous nous apercevons que la récolte est faite et qu’on a taillé les arbustes.

Quand nous voyons la raideur des pentes, nous nous disons que cela ne doit pas être une partie de plaisir de récolter le thé !

Ici, on a aménagé un endroit avec grand toboggan, jeux divers, bar… et cela fait un peu Disneyland (toutes proportions gardées !) !

Mais le puzzle et le vert des arbustes sont toujours aussi fascinants !

A ce jour, nous avons pédalé 8390 km

  1. Les

    Bravo pour avoir gravi les pentes des Cameron Highlands.

  2. Michele Brocvielle

    Laure, toi qui aimes les fleurs, pour le coup en Malaisie, tu es gâtée.
    Encore des paysages bien différents, des villes différentes, que de souvenirs à emmagasiner.

    bisettes les amis

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