Du 11 au 21 août
Itinéraire
De Milazzo à Randazzo
Après tout ce temps sur la côte ou à proximité, nous allons découvrir une Sicile plus montagneuse dans les monts Nebrodi et dans les Madonie.
Après vingt kilomètres le long d’une côte sans intérêt, nous entamons la montée vers le portello Mandrazi (1129 m). Nous gravissons une très belle route dans les bois donc à l’ombre en partie. Le village de Novare di Sicilia que nous traversons prépare la fête du 15 août avec des décorations disons… d’un goût particulier.
Sous le col, existe une fontaine, l’Acqua Salutari, où nous faisons le plein d’eau car ce soir, il n’y a pas de camping, il faudra bivouaquer !
Passé le col, changement de décor, les bois disparaissent pour laisser place à un paysage beaucoup plus sec. Plusieurs villages abandonnés bordent la route. Nous nous arrêtons dans l’un d’eux et malgré les stigmates d’un incendie récent aux alentours, nous y installons notre bivouac face à l’Etna !
La descente vers Francavilla est superbe, non seulement le revêtement de la route mais aussi son tracé, une vraie route pour cyclistes !
Nous découvrons, perché sur sa colline, Castiglione de Sicilia, ça monte ! Malheureusement, les églises et le château sont fermés !
La suite jusqu’à Randazzo suit une route assez fréquentée sans grand intérêt. Randazzo, gros bourg (ou petite ville) possède un centre historique agréable avec ses ruelles pavées de dalles anthracites. On peut y voir la basilique Santa maria Assunta construite au XIIème siècle mais modifiée entre les XIII et le XVIIème siècles. Elle est considérée comme une des églises les plus représentatives de l’architecture médiévale en Sicile.
Quelques coups de pédales plus loin, la chiesa San Martino possède un des plus beau campanile de Sicile.
Album photos de Milazzo à Randazzo
De Randazzo à Castel di Tusa
La route nationale nous emmène au hameau de la Serra où on nous offre le café ! Laure nous trouve, comme toujours, un joli et tranquille coin de bivouac avec toujours, au loin, l’Etna qui fume bien ce soir !
Entre Serra et Cesaro, la route est très plaisante. Cesaro, village perché, est le point de départ de la route qui traverse le parc des monts Nebrodi. Une belle route dans les bois. Mais qui dit « dans les bois » dit « pas de vues ».
Après avoir pique-niqué en compagnie d’agents d’entretien du parc, nous arrivons au col Femmina Muerta bien animé : musique, bar, casse-croûte…
Descente, en nous méfiant des cochons sauvages qui déambulent sur la chaussée, dans les bois et bivouac dans un superbe lieu. Nous sommes étonnés, le lendemain, de voir que nous n’étions pas les seuls à bivouaquer dans les bois, rares en Sicile !
Il fait un peu frais ce matin et, à 1200 m, on supporte la veste que nous quittons un peu plus bas avant de retrouver la côte où la circulation est bien calme. Nous poursuivons jusqu’à Castel di Tusa où le camping est bien cher pour ce qu’il est !!!
Album photos de Randazzo à Castel di Tusa
De Castel di Tusa à Nicosia
Nous quittons bien vite la côte pour retrouver la montagne et découvrir la Madonie. Partis du bord de mer, nous gagnons le village perché de San Mauro Castelverde après une très belle montée de vingt-cinq kilomètres. Bien sûr, il y fait chaud (plus de 40 °) et nous buvons énormément. Du village, la vue est somptueuse sur toute la région.
La suite est, par contre, bien différente. Pour gagner Castel di Lucio, nous pédalons au milieu d’un paysage de désolation : les stigmates des incendies des jours derniers sont bien présents et c’est au milieu d’un paysage calciné que nous progressons !
De plus, la route présente des pourcentages élevés (plus de 11%) et l’asphalte se transforme même en pavés sur lesquels le pédalage avec nos vélos chargés est impossible, il faut donc pousser !
Ce soir, le coin de bivouac est plus… moyen. Laure fait un peu de ménage sous un gros eucalyptus et nous y serons, sinon très bien, du moins confortable.
La montée jusqu’à Mistretta est en fait un enchaînement de petites descentes et de longues montées. Mistretta est aussi un village perché mais, une fois n’est pas coutume, nous y arrivons par le haut !
La jolie route espérée jusqu’à Nicosia a été refaite et, même si le revêtement est superbe, elle est large, bordée de murs en béton sans possibilité de s’arrêter, bref pas « folichon » !
Nicosia est une jolie petite ville qui fut l’une des villes les plus importante de la Sicile au Moyen-Age. La jolie cathédrale San Nicola du XIVème siècle a conservé son campanile et sa façade d’origine.
Ce soir, vu la configuration du terrain, ce sera bivouac dans un chantier de construction abandonné !!!
Album photos de Castel di Tusa à Nicosia
De Nicosia à Isnello
Une montée bien tranquille et nous voici à Sperlinga. Sperlinga, ses habitations troglodytiques et son château. La forteresse se confond avec le rocher et certains corps de bâtiment sont creusés dans le tuf.
Pour accéder à la terrasse supérieure, il faut emprunter un escalier aux marches usées par le temps. Prudence d’autant que la corde qui sert de rampe, si elle ne date pas du Moyen-Age, ne date pas non plus d’hier !!!
Le paysage se fait plus sec, c’est une région de céréales et les arbres sont rares. Nous apercevons Gangi, lui aussi bordé de champs ravagés par des incendies, perché là-haut sur son rocher. Il faudra déployer un peu d’énergie pour gagner la piazza del Popolo.
C’est encore un très beau village. On dirait une cascade de maisons qui coulent le long de la colline !
Nous entamons en plein après-midi la remontée vers Petralia. Le vent bien présent rafraîchit un peu l’ambiance.
Ce soir, un virage délaissé de l’ancienne route accueille notre campement !
Tout le versant que nous empruntons pour monter à Petralia Soprana a été brûlé. C’est même impressionnant de voir que les flammes se sont arrêtées au pied des premières maisons.
C’est le village le plus élevé des Madonie (1147 m). On peut y admirer la chiesa Madre du XIVème siècle toute blanche et précédée d’une loggia !
Une rapide descente nous emmène à Petralia Sottana. Encore un joli village qui possède là-haut la chiesa Madre, une église qui domine la vallée de sa belle pierre blanche qui donne son nom à la ville (en grec « petra », la pierre).
Nous allons grimper vers Piano Bataglia. C’est une station de ski (bien modeste) qu’on atteint en suivant une route « moderne ». Ce qui veut dire à vélo, large, pentue, dotée de viaducs en béton… Bon, une route peu agréable et, de plus, son revêtement est dans un état déplorable !
« Les sommets font penser au Ventoux » dit Laure. Il est vrai que cela y ressemble un peu (en plus petit). L’autre versant est beaucoup plus beau et la route descend agréablement par de superbes lacets. Comme nous allons bivouaquer ce soir, il faut faire le plein d’eau. Nous trouvons une fontaine où, d’après ce qui est écrit, l’eau n’est pas potable. Nous la boirons sans problème.
Pour bivouaquer correctement il nous faut de l’eau pour boire, cuisiner et se laver soit environ 12 litres (une vache à eau de 6 l et nos 7 gourdes).
C’est encore ce soir un très beau bivouac parmi les chênes verts avec de très belles vues sur les montagnes.
Album photos de Nicosia à Isnello
De Isnello à San Flavia
Trois lieux vont ponctuer cette partie : Isnello, Castelbuono et Cefalù.
La descente vers Isnello se poursuit toujours dans de très beaux paysages. C’est une petite ville vraiment plaisante mais, encore une fois, les églises et le château sont fermés !
La route qui suit et conduit à Castelbuono est dans un état lamentable et il faut être prudent avec les vélos.
Belle ville que Castelbuono ! Sur la Piazza Santa Margherita, se dresse la Matrice Vecchia une église du XIVème siècle dotée de superbes fresques.
Erigé au XIVème siècle par la famille Ventimiglia, le château, massif, domine le village.
Nous rattrapons la côte, la mer et le monde au village de Cefalù ! Un magnifique village qui justifie sa réputation. D’abord le site ! un village coincé entre entre la mer et un rocher vertigineux sur lequel subsiste les restes d’un château médiéval. ensuite ses rues pavées bordées de maisons aux balcons fleuris et enfin, pour couronner le tout, une somptueuse cathédrale.
C’est une cathédrale forteresse normande qui nous gratifie de la figure imposante du Christ pantocrator réalisé en mosaïque en 1148 et reste contemporain de ceux de la chapelle Palatine de Palerme et de la cathédrale de Monreale.
Une file de voitures impressionnante avance au pas pour pénétrer dans Cefalù. Quelle bonne idée d’y être allé de bonne heure. Nous allons maintenant nous rapprocher de Palerme.
Soixante-dix kilomètres où alternent plat, montées et descentes. Belles montées bien raides dans la ville de Termini Imerese. De belles vues sur la côte avant de finir la journée à Santa Flavia.
pierre belloir
Des bises, pour ma reprise. Je rêve de liberté, mais je dois porter un masque, faire une assemblée générale en visioconférence, on n’entend rien, ce sont des consignes sanitaires qui parlent de la mort, tout le temps, et j’attends de voir la moitié supérieure du visage de mes élèves, les sourires sont interdits. Voyagez, voyagez… vivez !