Voyages à vélo

Haut Verdon et Colorado niçois

Du 6 au 12 mai 2022

Nous avons réalisé un petit circuit à vélo en autonomie sur quelques jours dans les Alpes du Sud. Et même si le temps ne fut pas exceptionnel (sans être exécrable), cette randonnée fut un vrai plaisir !

Itinéraire

De Digne les Bains à Annot

Partis de Digne les Bains, nous gagnons Barrême puis Saint-André des Alpes. Nous quittons alors la route Napoléon pour rallier La Mure Argens où nous planterons la tente juste avant une grosse averse !

Nous remontons la vallée du Verdon sur pratiquement dix kilomètres. Nous quittons alors cette vallée pour une petite route bien agréable qui nous monte jusqu’au col de la Colle Saint-Michel où il ne fait pas bien chaud ce matin.

Au cours de la descente, nous apercevons le charmant village de Méailles perché sur un roc escarpé qui domine la Vaïre. Le village est établi sur une petite plaine où l’on pratique cultures et élevage. Après avoir traversé le petit village de Le Fugeret, c’est l’arrivée à Annot construit au pied du site naturel des grès d’Annot. C’est un paradis pour les grimpeurs, randonneurs…

On y voit aussi le train des Pignes que nous avons déjà rencontré dans la vallée du Verdon.

Nous y ferons aussi une pause café !!!

D’Annot à Puget Théniers

Après séchage de la tente, nous remontons la vallée du Var jusqu’à gagner les superbes gorges de Daluis. Ces gorges font partie d’une réserve naturelle et ont été creusées par le Var dans des roches couleur lie de vin.

Ces roches rouges, caractéristiques du site, sont appelées pélites et datent du permien. Il y a 250 millions d’années, des cendres volcaniques et des sédiments fins se sont déposés puis ont été oxydés jusqu’à obtenir cette teinte caractéristique. Le Var a ensuite entaillé la roche pour former les gorges.

La route est superbe alternant tunnels et balcons dominant des gorges étroites d’une hauteur de plus de 300 m au fond desquelles coule le Var ! Impressionnant !!!

Le tracé de notre parcours nous oblige à redescendre les gorges avant de rejoindre le village de Puget Théniers via celui d’Entrevaux. Nous en profitons pour grimper au village de Daluis par une pente relativement courte mais… raide !

De Puget Théniers à Beuil

Aujourd’hui, nous allons remonter les gorges du Cians qui n’ont rien à envier à celles de Daluis. Toujours ces superbes roches rouges.

La route traverse de nombreux tunnels mais à vélo nous les évitons facilement en utilisant l’ancienne route interdite à la circulation automobile. Il faudra quelquefois enlever les sacoches pour contourner les barrières mais bon…

Le Cians, affluent du Var, a taillé des gorges impressionnantes. Tout d’abord dans le calcaire puis dans des sols de pélite rouge, le même type de roche que dans les gorges de Daluis. Même si le soleil ne nous a pas accompagnés toute la journée, la remontée de ces gorges est fantastique !

Au terme d’une belle pente en lacets, Beuil nous accueille et comme nous sommes à plus de 1400 m et que le ciel est couvert, il ne fait pas bien chaud ! Un rayon de soleil apparaît quand même dans l’après-midi réchauffant un peu l’atmosphère.

De Beuil à Saint-Martin d’Entraunes

Une petite montée nous conduit à Valberg. C’est une station de ski avec tout ce que cela entraîne. Rien de bien joli à regarder !

La route qui conduit de Valberg à Guillaumes est en travaux et nous devons passer par Péone. C’est une route idéale pour des cyclistes. Tout d’abord, une belle descente en lacets jusqu’à Péone avec, en prime, de magnifiques paysages. Passé Péone, la route longe le Tuébi (affluent du Var) toujours dans un superbe environnement. La pente n’étant pas trop forte, nous nous faisons plaisir en laissant le vélo prendre de la vitesse.

Le village de Péone est vraiment superbe. Situé à 1200 m d’altitude, blotti au pied d’aiguilles rocheuses, Péone est un village type d’habitat médiéval de montagne. La tradition voudrait que le comte Raimond Bérenger IV de Provence ait repeuplé le village au XIIIème siècle avec des familles catalanes.

Autre joli village, Guillaumes. Construit à la confluence du Var et du Tuébi, il est dominé par un éperon rocheux sur lequel se trouvent les ruines d’un château. Le château de Guillaumes a été fondé par le comte de Provence Raymond Béranger V durant la première moitié du XIIIème siècle. L’agglomération a été fondée à sa suite, en tant que ville neuve et à son emplacement actuel.

Guillaumes possède de jolies maisons, une belle mairie, un lavoir qui recèle une collection de photos anciennes mais aussi une curieuse fontaine musicale composée de seize cloches. A ce propos, chaque cloche porte le nom d’un hameau de Guillaumes et elles ont été fondues par la maison Paccard d’Annecy.

Nous remontons ensuite la route qui longe le Var et gagnons Saint-Martin d’Entraunes. Le village est idéalement situé au pied des cols de la Cayolle et des Champs mais la plupart des maisons sont fermées. Peut-être y a-t-il plus d’animation en saison ? En tout cas, impossible d’y trouver du ravitaillement !

De Saint-Martin d’Entraunes à Colmars les Alpes

Pour relier Saint-Martin d’Entraunes à Colmars les Alpes, nous gravissons le col des Champs qui culmine à 2045 m. Sa longueur sur ce versant est d’environ 17 km. Après la chapelle Saint-Jean, la pente se redresse (aux alentours de 8 à 9%) et on atteint la station de Val Pelens après 8 km d’ascension.

La suite de la montée s’effectue dans un univers d’alpage. La pente reste rude dans cette dernière partie, trois kilomètres entre 9 et 10 % de moyenne, bien difficile avec nos vélos chargés. Heureusement, les marmottes nous encouragent ! Les derniers 500 m sont… plats mais on vient quand même de grimper 1100 m de dénivelé positive !

Cette route est une ancienne route militaire déjà décrite par H. Dolin en 1906. Le col était aussi à la frontière entre la France et les Etats de Savoie (Comté de Nice) comme en attestent les bornes frontières retrouvées dans le secteur.

Le versant côté Colmars les Alpes démarre dans un environnement très minéral puis la route, assez étroite, évolue parmi les mélèzes et atteint Colmars, après 11 km d’une descente à 7,5 % de moyenne.

Colmars est situé à 1250 m d’altitude au pied des cols d’Allos et des Champs. C’est un superbe village de montagne fortifié par Vauban. Si maintenant tout y paraît calme, elle eut pendant 300 ans un passé tumultueux. C’était en effet une ville frontière entre la France et les Etats de Savoie. Ce passé lui a laissé un patrimoine militaire important : la ville est entourée de remparts et gardée par deux forts ! Actuellement, Colmars est tourné vers le tourisme tant estival qu’hivernal.

Colmars les Alpes

De Colmars les Alpes à Digne les Bains

Dernier jour de cette petite randonnée. Nous allons rallier Digne les bains mais, vu la splendide météo, par le chemin des écoliers. Après Beauvezer, nous prenons la direction des villages de Thorame Haute et Thorame Basse et gagnons la vallée de l’Issole.

La suite le long de l’Issole est à l’ombre et il ne fait pas bien chaud, alors nous quittons cette vallée car le col du Défens nous attend. Après Lambruisse c’est une montée bien agréable et sans difficulté jusqu’au col.

La descente vers Tartonne est superbe. La route en lacets est dominée par le Couard, le Cucuyon et surtout le Cheval Blanc, sommet emblématique du secteur.

Quelle est donc cette construction en pierre en forme d’œuf sur le bord de la route ? Il s’agit d’une sentinelle, œuvre de Andy Goldsworthy. En fait, il s’agit d’une partie d’une œuvre appelée « Refuge d’Art ».

Cette œuvre est à parcourir en une dizaine de jours dans les Alpes dignoises et relie trois « Sentinelles » via d’anciens refuges et chapelles magnifiés par l’artiste.

A Tartonne, nous admirons l’église Notre Dame d’Entraigues et son cimetière, étonnamment située à l’écart du village entre deux torrents d’où son nom (entraigues est un toponyme signifiant « entre deux eaux »).

L’église date du XIIIème siècle et est un bon exemple d’art roman tardif. On ne construisit le clocher tour qu’en 1564 et le dernier étage en 1865. C’est un monument classée depuis 1970.

Barrême est 16 km plus bas et nous avons le temps de remarquer les troupeaux de moutons dans les prés. Dans quelques semaines, ils monteront en alpage.

Sur la place de Barrême, on a installé des fossiles d’ammonites « déroulées ». Ces animaux vivaient au « Barrémien » qui est le quatrième étage stratigraphique du Crétacé inférieur (-129,4 à ≃ -125 millions d’années). Il tire son nom de celui de la commune.

Le retour sur Digne les Bains se fait sur la nationale 85 appelée aussi « Route Napoléon ». Elle n’est pas désagréable même s’il y a un peu de circulation. Cette randonnée nous a permis de vérifier notre matériel en vue d’un voyage plus long. Mais elle nous a permis aussi de découvrir des endroits que nous ne connaissions pas et de redécouvrir des lieux déjà parcourus mais oubliés.

Une petite vidéo

  1. Gicquel

    Bonjour les amis, je suis content de vous voir en forme, les photos sont toujours top et les commentaires toujours intéressants. Amitiés. Jean-Pierre.

  2. Michele Brocvielle

    Comme quoi à côté de chez soi, il y a en France des paysages fabuleux et méconnus de beaucoup d’entre nous.

    Cet été je pense, j’irai faire un tour dans ces belles gorges.

    biiissseee

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